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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 01:01
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L’ALLEMAGNE FACE À LA NSA
par Eberhard Hamer
Pour évaluer les réactions aux révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage états-unien, le mieux est d’imaginer ce qu’elles seraient si l’accusé n’était pas Washington, mais Moscou. Ce jeu nous donne une idée claire de la soumission des élites européennes à leur grand frère états-unien.


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Depuis les révélations d’Edward Snowden, nous savons que : 
- Les États-uniens espionnent sur une large échelle notre économie pour profiter de nos technologies et brevets, ce qui provoque, selon les estimations de l’UE, des dommages de l’ordre de 50 milliards d’euros par an ; 
- La National Security Agency (NSA) intercepte, écoute et exploite de manière généralisée tous les appels téléphoniques, les courriels et autres télécommunications ; 
- Une installation spéciale se trouve sur le toit de l’ambassade US à Berlin, permettant d’espionner les ministères et le Bundestag, ainsi que la chancellerie fédérale, situés à moins de 100 mètres ; 
- La NSA écoute, 24 heures sur 24, tout particulièrement nos dirigeants dans les domaines de l’économie et de la politique, y compris leurs téléphones portables —même celui de la chancelière fédérale—, ce qui lui permet d’être mieux informée que quiconque en Allemagne sur tous les préparatifs concernant les décisions économiques et politiques.

Dans un premier temps, les États-Unis nièrent les révélations de Snowden. Mais par la suite ils durent, vu les détails mis au jour, avouer qu’ils n’écoutaient, n’espionnaient et ne contrôlaient pas seulement des pays étrangers, mais également des pays « amis », ainsi que la Commission européenne à Bruxelles.

Alors qu’on aurait dû s’attendre à un cri d’indignation collective à travers le monde, y compris l’Europe et l’Allemagne, suite aux activités sournoises des autorités et du gouvernement US, ce fut au contraire les États-Unis qui s’en prirent au « traître » Snowden. Suite à ses révélations, on apprit également que tant la Grande-Bretagne que la France espionnaient l’Allemagne de manière généralisée à l’instar des États-Unis. Côté allemand, on fit semblant de s’indigner (« On ne fait pas cela entre amis … »), mais surtout on s’enferma dans le mutisme. Il semble que les politiciens allemands n’osent pas s’opposer à l’occupant.

Le comble de l’insuffisance allemande apparaît dans les négociations, qui durent depuis plusieurs mois, entre les services secrets allemands et états-uniens, dont le but serait d’obtenir de Washington qu’ils cesse pour le moins d’espionner les membres du gouvernement, qu’il réduise son espionnage économique et qu’il informe les services secrets allemands de leur résultats. Les négociations n’aboutirent pas, les États-uniens ayant refusé catégoriquement toute modification, se targuant du droit de contrôle total de la politique allemande, de même que de l’économie, des médias et de l’ensemble de la société allemande.

Les politiciens allemands sont à tel point obséquieux qu’ils n’ont pas même le courage, malgré ce contrôle total de l’économie et de la société allemandes par les États-Unis, de stopper les négociations concernant la zone de libre-échange, particulièrement favorable aux USA, pour contraindre ces derniers à cesser leur espionnage. Les négociations sont menées à huis clos selon l’agenda des États-Unis, alors même que tout un chacun sait que les négociateurs allemands et européens sont sous la surveillance de la NSA, autrement dit que les États-uniens sont assis des deux côtés de la table de négociations.

Il est de surcroît scandaleux de voir à quel point nos responsables tentent de tout minimiser. Si des pays asiatiques ou la Russie s’étaient permis de publier ne fût-ce qu’une infime partie de cet espionnage, les Occidentaux en auraient fait un incroyable tapage, les mouvements de protestation auraient été interminables. Le fait que notre gouvernement ne se défende pas sérieusement contre l’espionnage de notre économie et de notre population n’est rien d’autre qu’une violation du serment professionnel. Et qu’il ne se défende même pas contre un espionnage total envers lui-même, nous montre que notre gouvernement et les élites politiques —comme lors du sauvetage de l’endettement pour l’Europe entière— obéissent davantage aux ordres atlantiques qu’aux intérêts de la population et à leurs propres intérêts.

Que doit-il advenir pour que notre gouvernement prenne à nouveau au sérieux sa tâche constitutionnelle de défense des intérêts allemands et s’intéresse à la liberté individuelle et à l’inviolabilité de nos droits de la personne ?

L’affaire d’espionnage de la NSA prouve le manque de morale atteint aussi bien activement par les États-Unis que passivement par le gouvernement allemand.

Source 
Horizons et débats (Suisse)

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 14:24

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Selon un bilan révisé le drame a fait plus de 40 morts et de 200 blessés

MOSCOU, 5 mai - RIA Novosti

L'Occident ne regrette pas les événements dramatiques qui ont eu lieu à Odessa, quant aux extrémistes radicaux, ils n'ont pas honte de commettre leurs crimes, écrit dans son article "Silence des loups: l'Ukraine et les preuves de démence morale de l'Occident" Rick Rozoff, créateur du blog StopNATO. 

"Il n'y aura aucune protestation contre le carnage barbare survenu à Odessa. Aucun des centaines de membres du Sénat, pas un des 435 membres de la Chambre des représentants des Etats-Unis, ni de parlementaires européens ne condamnera ces événements qui rappellent les actes de la Wehrmacht sous Hitler, lors de la Seconde Guerre mondiale, ou ceux d'une bande de coupe-jarrets vagabonds de l'époque de la Guerre de Treize Ans au XVIIème siècle", écrit-il. 

Selon M.Rozoff, les autorités ukrainiennes ont adopté un comportement pire que celui des nazis: d'abord ils ont brûlé vifs des manifestants bloqués dans un bâtiment, et puis ils ont déclaré que ce sont ces derniers qui avaient déclenché l'incendie. 

Malgré les vaines tentatives de Kiev et de ses sponsors américains et européens de dissimuler ou de déformer les événements du 2 mai à Odessa, il est évident que plus de 40 personnes ont péri dans l'incendie de la Maison des syndicats qu'ont déclenché les partisans du régime de Kiev. 

"Les leaders occidentaux verseront des larmes de crocodile et présenteront leurs condoléances  aux représentants des deux parties, tout en continuant de soutenir moralement et financièrement la campagne militaire du régime de Kiev contre ceux qu'ils traitent de "terroristes"", considère l'auteur. 

Des dizaines de personnes opposées aux nouvelles autorités ukrainiennes arrivées au pouvoir suite au coup d'Etat du 22 février ont trouvé la mort vendredi dernier dans l'incendie criminel dans la Maison des syndicats d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine. L'incendie a été déclenché par des nationalistes radicaux du groupe Pravy Sektor (Secteur Droit). Selon un bilan révisé le drame a fait plus de 40 morts et de 200 blessés. Selon les témoins oculaires, la police n'a même pas tenté de prévenir le drame.

© RIA Novosti. Konstantin Chalabov

 

Le président et le premier ministre russes, Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev, ont présenté samedi leurs condoléances aux familles des victimes. Quant à l'UE et l'Onu, elles ont exigé une enquête urgente et transparente.   

Le premier ministre ukrainien par intérim Arseni Iatseniouk a remis dimanche l'entière responsabilité du drame sur les forces de l'Intérieur du pays. 

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3 mai 2014 6 03 /05 /mai /2014 01:33
Знамя Победы над рейхстагом в Берлине

Советские бойцы штурмуют Рейхстаг.
Снимок сделан: 1 мая 1945 г.
Автор: Иван Шагин

Штурм Рейхстага.
Снимок сделан: 30 апреля 1945 г.
Автор: Евгений Халдей




Снимок сделан: 1 мая 1945 г.
Автор: Евгений Халдей
Источник: Фотохроника ТАСС

Снимок сделан: 1 мая 1945 г.
Источник: Репродукция Фотохроники ТАСС

Снимок сделан: 1 мая 1945 г.
Автор: Василий Темин
Источник: Репродукция Фотохроники ТАСС

Снимок сделан: 1 мая 1945 г.
Автор: Марк Редькин
Источник: Фотохроника ТАСС

Берлин, 2 мая 1945 года. На снимке: М. Егоров и М. Кантария водружают знамя Победы над Рейхстагом
Автор: Снимок из фондов Российского Государственного архива кинофотодокументов
Источник: Репродукция Фотохроники ТАСС

Снимок сделан: 1 мая 1945 г.
Автор: Евгений Халдей
Источник: Репродукция Фотохроники ТАСС

Берлин взят. Красный флаг на рейхстаге.
Снимок сделан: 2 мая 1945 г.
Автор: Олег Кнорринг 

Снимок сделан: 1 мая 1945 г.
Автор: Евгений Халдей

Знамя Победы над рейхстагом в Берлине 1 мая 1945 года.
Автор: Василий Темин 

Берлин, 11 мая 1945 года. На снимке: проводы Знамени Победы в Москву.
Автор: Олег Кнорринг 

Москва. 20 июня 1945 года в столицу Советского Союза самолетом было доставлено Знамя Победы, которое было водружено советскими воинами над фашистским рейхстагом в Берлине. На снимке: Знамя Победы на Центральном аэродроме Москвы. Знаменосец - Герой Советского Союза старший сержант Ф. А. Шкирев.
http://znamyapobedy.ru/
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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 13:56

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L'idée de cet article m'est venue en écoutant une émission sur Alexandre le Grand... vu de Perse.

En Occident, Alexandre le Grand est considéré comme le conquérant civilisateur par excellence. En Iran, il n'en est rien. Au contraire, vu d'Iran, Alexandre est celui qui a détruit l'état iranien, qui a ruiné la civilisation perse pour la remplacer par des royaumes qui s’avéreront éphémères. Bref, vu d'Iran, Alexandre n'est pas un bâtisseur, il est un envahisseur, il est un destructeur, il est un barbare.

Bien sûr, l'idée qu'on se fait du Barbare est du Civilisé est relative. Elle dépend de votre culture, de votre histoire.Vu de Russie, Napoléon n'est pas un civilisateur !

Je pense cependant que l'on peut dépasser cette subjectivité et retenir des éléments objectifs, indépendants de l'observateur. Parce que l'Histoire, comme l'actualité qu'elle éclaire n'est pas que de la littérature. On peut aussi lui appliquer une démarche, une logique scientifique

C'est ce que je propose de faire dans cet article : redéfinir le Barbare au regard de l'Histoire, appliquer cette définition à l'actualité et en tirer pour nous, les conséquences, en particulier sur le choix de nos dirigeants.

Qui sont les Barbares.

Pour nous-mêmes, Européens, fils de Rome, le Barbare est celui qui détruit l'Empire constitué, l'Empire régulé par des lois.

Pour nous, le Barbare, c'est celui qui vit dans un pays aux frontières imprécises, qui un jour passera le Rhin ou le Danube, pour détruire notre bel état, cette jolie construction fondée sur des lois, aux limites nettes, à la civilisation brillante, riche au niveau matériel et artistique.

Le Barbare, c'est Odoacre, le Germain qui dépose le dernier Romain d'Occident.

Le Barbare, c'est Attila qui ravage le même empire peu avant sa destruction !

Nous pouvons donc tenter de définir le Barbare comme celui qui détruit un Empire stable et pérenne pour le remplacer par... le chaos.

En précisant et en élargissant la définition, le Barbare est celui qui essaye avec ou sans succès de détruire un un état bien constitué, déclinant ou non, pour le plonger dans le Chaos.

Cette définition s'applique très bien aux Barbares qui secouèrent l'Empire Romain d'Occident du 2em au 5em siècle, jusqu'à l'abattre ; mais elle s'applique aussi aux Barbares qui mirent à mal l'Empire Perse du 7em siècle ( lire l'excellent ouvrage de Tom Holland "In the shadow of the sword" à ce sujet ) ainsi qu'aux Mandchous et aux Mongols, entre autres, qui détruisirent la Chine.

En revanche elle ne s'applique pas aux habitants d'un pays qui, lors d'une guerre classique se contentent de vaincre un autre pays, sans remettre en cause son mode de fonctionnement.

Avec cette définition, les Français et les Anglais qui s'affrontent lors de la Guerre de Cent Ans ne sont pas Barbares ni les uns, ni les autres.

Et aujourd'hui.

La question qu'il faut se poser par rapport à la situation actuelle est simple : qui aujourd'hui détruit des états ; qui les remplace par le chaos ?

Poser la question, c'est y répondre !

Depuis 1990, pour rester dans l'actualité contemporaine, qui a détruit des états qui a installé le chaos ?

La Russie émergée des ruines de l'URSS n'a détruit aucun état.

L'Iran des ayatollahs n'a détruit aucun état.

La Chine n'a détruit aucun état, pas plus que l'Inde.

Ces pays ne sont pas irréprochables. On peut contester les méthodes des Russes en Tchétchénie ; l'absence de démocratie en Iran ou le comportement des Chinois au Tibet ; mais force est de reconnaître qu'aucun de ces pays, de ces états-empire n'a détruit de pays voisins pour les abandonner au chaos.

Qu'en est-il des États-Unis [et de leurs supplétifs] ?

Jusqu'en 2003, année de la deuxième guerre d'Iraq, les États-Unis ne détruiront aucun état. Georges Bush père, eut la sagesse, lors de la première d'Iraq de ne pas détruire l'état irakien d'alors.

Cependant, depuis 1975, année de la chute de Saïgon, l'inquiétude pouvait cependant apparaître.

Les États-Unis avaient montré au Viet-Nam que malgré une supériorité technique écrasante, ilspouvaient perdre une guerre faute d'installer un pouvoir crédible.

Cette incapacité des États-Unis à installer sur des terrains hostiles des pouvoir stables capables de se rallier à eux était le 1er indicateur susceptible de transformer l'Amérique d'une puissance conquérante, stabilisatrice et civilisatrice, ce qu'elle avait été en Europe et en Asie lors du deuxième conflit mondial, en puissance incontrôlée et destructrice.

Il marque un changement notable, un affaiblissement des USA, puisque ce qu'ils ne surent pas faire auViet-Nam en perdant cette guerre, ils l'avaient réussi précédemment, au moins partiellement en Corée. Et la Corée du Sud adhère toujours aujourd'hui au modèle occidental.

Il est possible que Georges Bush père ait fait cette analyse et que ce soit la raison pour laquelle il ne détruisit par l'Iraq en 1991.

En 1999, les États-Unis triomphent dans la guerre du Kosovo. Leur victoire militaire quoique peu glorieuse vu la faiblesse de l'ennemi présent en face d'eux, fut incontestable.

Cependant, elle révéla deux faiblesses des États-Unis qui allait se révéler gravissimes par la suite.

Première faiblesse : il n'y eut pas d'engagement terrestre. La guerre fut gagnée uniquement par la destruction et le chantage à plus de destructions. Cela laissait mal présager des engagements futurs, ceux où il faudrait tenir dans la durée, des États-Unis et de leurs satellites de l'OTAN. Les faits avenir allaient confirmer ces écueils.

Deuxième faiblesse  : comme en 1918, le vainqueur se révéla incapable de négocier en faisant une place au vaincu. La Serbie ne fut pas respectée, pas plus que la Russie et le Kosovo est devenu depuis, un point de fixation du Monde Orthodoxe contre le Monde Occidentale.

Cela signifie que l'issue de cette guerre ne fut nullement une avancée de la Civilisation Occidentale - contrairement à ce qui se produisit en Corée où l'Occident récupéra à son avantage, durablement la Corée du Sud, merci au Général Mac Arthur - . Aucun nouveau territoire, à l'issue de cette guerre n'intégra la système occidental, certainement pas le Kosovo déchiré entre mafia et islamistes. Au contraire, pour un gain minime, voire anecdotique la guerre a provoqué un rejet violent de l'Occident de la part des Orthodoxes !

Comme l'Allemagne de 1871 courait à sa perte en annexant l'Alsace Lorraine, annexion sans intérêt vital pour le Reich mais qui allait nourrir un ressentiment anti-allemand en France qui participerait à provoquer la première et par contrecoup la seconde guerre mondiale, l'arrachement du Kosovo au monde Orthodoxe provoque un accès de fixation. Vladimir Poutine l'a bien compris qui n'oublie jamais de rappeler ce précédent pour rassembler ses partisans à chaque fois qu'il déplace ces pions.

En 2000, donc, à l'issue de la guerre du Kosovo, on peut constater côté américain, les faiblesses suivantes :

  • incapacité d'inclure dans sa sphère d'influence des nouveaux territoires durablement en faisant adhérer les populations à leur projet de société (Viet-Nam, Kosovo, j'aurais pu aussi citer la Somalie. - 1993 -)

  • incapacité d'avancer face aux autres ensembles civilisationnels en encadrant politiquement ses conquêtes pour les faire accepter par autrui et devenir un pôle d'attraction, comme Rome aux moments où l'Empire s'étendait.

Les années suivantes allaient tristement confirmer et amplifier ces incapacités.

En 2001 en Afghanistan, en 2003 en Iraq, en 2011 en Libye, l'Occident mené par les États-Unis va déclencher trois guerres qui vont se solder par la destruction de trois états qui vont plonger définitivement dans le chaos.

Ajoutez à cela, le précédent heureusement avorté de la Syrie que Washington et Paris voulaient écraser sans aucun plan crédible de prise de contrôle du territoire syrien – notez que le CNS (Conseil National Syrien) reconnu par la France et les USA étaient alors dirigé par M. Georges Sabra... un communiste ! Je vous laisse imaginer la légitimité d'un communiste au milieux d'un conflit opposant les minorités chiites et chrétienne aux intégristes sunnites ! Nous étions en plein délire. -

Ajouter à cela, le jeu bizarre de l'Occident qui, depuis l'effondrement de l'URSS jusqu'à aujourd'hui n'a de cesse de gêner ou d'enfermer la Russie sans plus obtenir de gains territoriaux autres que ceux qu'il obtint juste après l'effondrement de l'URSS et vous trouvez une Amérique qui avec ses alliés, répond bien, à la définition que nous avons donné des Barbares :

le Barbare est celui qui essaye avec ou sans succès de détruire un un état bien constitué, déclinant ou non, pour le plonger dans le Chaos.

Dans les états détruits d'Afghanistan, d'Iraq ou de Libye, il n'y a pas de construction de la part des États-Unis et de leurs alliés - je les oublie souvent, tant leur rôle est mineur, excusez-moi - , juste de la destruction, de la prédation. Dans la politique russe des États-Unis et de leurs alliés, il en va de même. Il n'y a pas de projet occidental autre que de mettre la Russie et les Russes à genoux.

Pourquoi les Russes ?

Aujourd'hui, à l'abri du parapluie militaire de l'OTAN, 14% de la population de Lettonie, principalement russophone est privé de la nationalité lettone et ces 290.000 personnes sont des citoyens de second-ordre.

A cela, ni Washington ni Bruxelles ne trouvent rien à redire. Comme en Ukraine on est dans la destruction.

Humilier les Russes, pourquoi faire ? Retirer à presque 300.000 habitants de l'Union Européenne un droit élémentaire de la déclaration des Droits de l'Homme, précisémment celui de l'article 15, « Tout individu a droit à une nationalité », vouloir réitérer cette ineptie dans le cœur historique de la Russie, en Ukraine en applaudissant un gouvernement qui interdit la langue russe, bref vouloir humilier et ré-humilier Russes et Russophones, en violation complète des principes des droits des peuples qu'on prétend défendre à quoi cela sert-il ? Quel est le projet derrière ? Qu'est-ce que cela apporte à la Civilisation Européenne ? Désigner un bouc émissaire ? Un bouc émissaire qui dispose de 45.000 armes nucléaires ?

On est plus dans la Barbarie, on est dans la Crétinerie !

En conclusion

La Civilisation, l'Empire est un ensemble d'hommes et de femmes qui ont des valeurs qu'ils défendent ou qu'ils propagent.

Mais un ensemble comme les Etats-Unis et leurs alliés inféodés qui est incapable de faire avancer ses propres valeurs, de les défendre sur son sol même (nous n'en avons pas parlé mais cela mériterait un article complet en soi, je pense aux « Français » de nos banlieues partis faire le Djihad en Syrie), qui ne peut que détruire, sans construire, humilier sans faire adhérer, casser sans jamais négocier ni stabiliser n'est pas un empire, c'est un royaume ou un conglomérat de royaumes barbares et dans ce sens, les USA d'aujourd'hui avec leurs excroissances militaires et économiques à savoir l'OTAN et l'UE, sont dans ce schéma.

Les USA et les gouvernements qui leur sont soumis ont été, jusqu'aux années 70/90 un ensemble civilisationnel capable de rayonner et d'attirer à eux. Aujourd'hui, ils sont destructeurs.

Ils sont devenu les Barbares.

Rien n'oblige la France à prolonger ce schéma. Elle peut renouer avec la Civilisation, arrêter de détruire pour détruire, comme elle a encore voulu le faire en Syrie, et repenser ses alliances.

Cela dépend de nous, car au final, c'est nous qui choisissons nos dirigeants.

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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 13:40
Ou le bilan du capitalisme 25 ans aprés sa "victoire" sur "l'empire du mal"...
Ceci n'est pas une fiction.

Le mur de Berlin, on comprend mieux aujourd'hui pourquoi il s'appellait rempart anti-fasciste,

était l'obstacle ultime à la sauvagerie  à laquelle on assiste maintenant.

Noël 2013 : Appauvrissement et régression sociale historiques dans toute l’Union européenne

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Les statistiques qui viennent d'être publiées fin décembre par Eurostat pour le mois d’octobre 2013 sont terribles.

Elles le sont d'autant plus qu'elles ne peuvent pas être suspectées de noircir le tableau, bien au contraire ! Elles sont en effet produites par un organisme dépendant de la Commission européenne, et elles se fondent sur les données officielles des États-membres qui sont, tout le monde le sait, souvent enjolivées par des trucages méthodologiques (stages parkings et radiations abusives pour faire descendre artificiellement le nombre de demandeurs d'emploi par exemple).

Ces données Eurostat pour octobre 2013 sont les suivantes :

  • Grèce : 27,3 % de chômage officiel pour l'ensemble de la population. Et 54,8 % de chômage pour les jeunes (de 15 à 24 ans).
  • Espagne : 26,7 % de chômage officiel pour l'ensemble de la population ; 57,4 % de chômage pour les jeunes.
  • Croatie : 17,6 % de chômage officiel pour l'ensemble de la population ; 52,4 % de chômage pour les jeunes.
  • Chypre : 17,0 % de chômage officiel pour l'ensemble de la population ; 43,3 % de chômage pour les jeunes.
  • Portugal : 15,7 % de chômage officiel pour l'ensemble de la population ; 36,5 % de chômage pour les jeunes.
  • Slovaquie : 13,9 % de chômage officiel pour l'ensemble de la population ; 31,5 % de chômage pour les jeunes.
  • Bulgarie : 13,2 % de chômage officiel pour l'ensemble de la population ; 28,8 % de chômage pour les jeunes.
  • Irlande : 12,6 % de chômage officiel pour l'ensemble de la population ; 26,0 % de chômage pour les jeunes.
  • Italie : 12,5 % de chômage officiel pour l'ensemble de la population ; 41,2 % de chômage pour les jeunes.

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Ces données statistiques brutes se traduisent dans la vie quotidienne par un appauvrissement et une régression sociale historiques sur l'ensemble du continent européen, sans précédent depuis la crise des années 1930 :

ALLEMAGNE : 1 ALLEMAND SUR 7 EST PAUVRE ET CE TAUX DE PAUVRETÉ VIENT DE BATTRE UN NOUVEAU RECORD

Contrairement à un bobard largement véhiculé par les grands médias français, la situation en Allemagne n'a rien de reluisant.

L'une des raisons pour lesquelles l'économie allemande affiche des résultats macro-économiques relativement satisfaisants, notamment pour le chômage (5,8% de taux de chômage officiel), tient dans les réformes du marché du travail dites "réformes Hartz".

Ces réformes, mises en œuvre entre 2003 et 2005, ont eu pour but de renforcer la lutte contre le« chômage volontaire ». Elles tirent leur nom d'un dirigeant du secteur privé qui les a inspirées au gouvernement "de gauche" du chancelier Gerhard Schröder (SPD) : Peter Hartz, directeur du personnel de Volkswagen, où il avait négocié des accords sur la flexibilité des horaires.

Lequel Peter Hartz - ainsi devenu le maître à penser du gouvernement social-démocrate - démissionna le 10 juillet 2005 à la suite d'une affaire de corruption...

Une belle autorité morale, en effet.

La plus sévère, et la plus impopulaire, de ces réformes est la dernière, appelée Hartz IV, qui limite drastiquement l'indemnisation des chômeurs de longue durée, en particulier pour ceux qui refusent d'accepter des emplois en-dessous de leur qualification. De plus, ces chômeurs peuvent être embauchés à des salaires inférieurs à la convention collective du secteur. D'autres mesures de Hartz IV ont également suscité de vives critiques, comme la possibilité de réduire les allocations d'un chômeur dont les ascendants ou descendants ont des économies.

Ces réformes, jointes au fait qu'il n'y a pas de SMIC (salaire minimum interprofessionnel) en Allemagne ont eu pour effet que les jeunes Allemands, y compris les diplômés de l'enseignement supérieur, se voient désormais obligés d'accepter des emplois sous-qualifiés et payés une misère s'ils ne veulent pas être à la rue.

Ces salaires sont tombés jusqu'à 1 € de l'heure. Et à Berlin, capitale de l'économie prétendument la plus développée d'Europe, certains jeunes accepteraient même de travailler pour pas plus de 55 centimes de l'heure.

Source : http://www.reuters.com/article/2012/02/08/us-germany-jobs-idUSTRE8170P120120208

Résultat de tout cela ?

Le 19 décembre 2013, une fédération qui regroupe environ 10 000 associations actives dans le domaine de l'aide sociale et de la santé a tenu une conférence de presse à Berlin pour révéler que « le taux de pauvreté, à 15,2 %, a atteint un nouveau et triste record en 2012 », en fondant son rapport annuel sur les données de l'institut allemand des statistiques (Destatis).

En Allemagne désormais, 1 personne sur 7 est pauvre ou menacée de pauvreté, avec un revenu inférieur à 60 % du revenu médian et ce taux de pauvreté spectaculaire est en hausse quasi constante depuis 2006.

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[Source : http://www.lepoint.fr/economie/allemagne-la-pauvrete-a-un-niveau-record-19-12-2013-1772677_28.php ]

Cette paupérisation accélérée de l'Allemagne a conduit le SPD à exiger, il y a quelques semaines, la mise en place d'un SMIC à la française comme l'une des conditions à sa participation à la coalition gouvernementale. Le 15 novembre, la chancelière Angela Merkel s'y est en partie résolue en donnant son accord au principe d'un salaire horaire minimum mais qui ne serait pas interprofessionnel comme en France. Elle a même évoqué un montant, en indiquant qu'un « salaire horaire à 8,50 €  aura un rôle à jouer »dans le futur. Mais, selon la presse allemande, la CDU aurait obtenu du SPD qu'une telle mesure n’entre pas en vigueur avant 2016 au moins.

Cela n’a pas empêché une levée de boucliers contre la mesure. En particulier, la Bundesbank - la banque centrale allemande qui exerce une sorte de tutelle implicite sur la BCE -, a mis en garde contre le chaos que la création d'un tel salaire minimum provoquerait dans toute les échelles salariales car un sixième des salariés allemands touchent moins de 8,50 euros de l’heure. Selon les instituts économiques, entre 5 et 6,5 millions de personnes seraient en effet concernées.

http://www.challenges.fr/economie/20131118.CHA7155/allemagne-le-spd-impose-a-merkel-le-smic-a-8-50-euros-de-l-heure.html

FRANCE : AVEC 1 MILLION DE BÉNÉFICIAIRES EN 1 MOIS, LES RESTOS DU CŒUR BATTENT UN RECORD D’AFFLUENCE.

C’est un bien triste record qui a été rendu public le 20 décembre 2013. Et tout un symbole. Un mois à peine après l’ouverture de la 29e campagne hivernale, et pour la première fois dans l’histoire de l’association, le cap du million d’inscrits a été franchi.

Source : http://www.rfi.fr/france/20131220-france-un-million-restos-coeur-battent-triste-record-affluence

GRÈCE : PRÈS D’UN TIERS DES GRECS SONT DÉSORMAIS SANS COUVERTURE SOCIALE.

L'organisation Médecins du monde a révélé, le 9 décembre, que l'explosion du chômage et la récession - pour la sixième année consécutive - ont conduit 30 % de la population grecque à perdre sa couverture sociale, soit trois millions de personnes.

Cette évolution catastrophique a de graves conséquences pour la santé des enfants et des femmes enceintes : de plus en plus d'enfants atteignent l'âge de 2 ou 3 ans sans avoir jamais été vaccinés et les femmes sans protection sociale doivent payer pour les examens et l'accouchement. Conséquence : entre 2008 et 2011, le nombre d'embryons nés morts a augmenté de 21 %, selon l'organisation, qui évoque « une crise humanitaire en Grèce », à laquelle s'ajoute « une bombe sanitaire ».

Source : http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/09/pres-d-un-tiers-des-grecs-sans-couverture-sociale_3528051_3214.html

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La prétendue « construction européenne » et la suppression du contrôle des mouvements de capitaux sont à l’origine des délocalisations torrentielles des industries européennes vers les pays à très bas coûts de salaires. Il en résulte un appauvrissement généralisé des peuples d’Europe, sur lesquels les Indiens commencent à s’apitoyer.Comme ici l’Hindu Times qui titre sur la pauvreté qui fait des ravages en Grèce et qui provoque des files d’attente pour les soupes populaires.

Ce sont les conséquences, observables à l’œil nu, des articles 32 et 63 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, qui ont organisé, depuis le traité de Maastricht de 1992, les délocalisations industrielles.

CHYPRE : AIDE ALIMENTAIRE POUR PRÈS DE 6% DES CHYPRIOTES

Après des décennies de croissance alimentée par le tourisme et la finance, l'économie de Chypre a connu deux années de crise économique puis une brutale crise financière. Depuis lors, le taux de chômage, longtemps aux alentours de 5%, grimpe à la verticale : il a atteint un nouveau record à 17% en octobre, et ce n'est pas fini.

Selon un sondage de l'Institut des statisticiens de Chypre, 5,7% de la population, soit 48.000 personnes, dépendent désormais des banques alimentaires qui se sont multipliées à l'initiative de l'église orthodoxe, des municipalités ou de particuliers. Le directeur de la Croix Rouge Takis Neophytou le confirme en indiquant que « depuis mars, le nombre de bénéficiaires chypriotes a explosé. Avant nous avions surtout des immigrants. Aujourd'hui, les Chypriotes constituent 50%. »

Même constat chez l'association de médecins Volunteer Doctors, l'ONG, financée par des dons d'entreprises et de particuliers. Spécialisée auparavant dans les missions humanitaires à l'étranger, elle organise désormais des consultations gratuites dans cinq villes du pays. Selon son dirigeant le Dr George Macriyiannis, « nous soignons 25% d'étrangers, dont beaucoup d'immigrés illégaux, et 75% de Chypriotes — surtout des retraités, des chômeurs, et beaucoup d'enfants. »

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Source : http://www.rtbf.be/info/economie/detail_apres-des-decennies-de-prosperite-les-chypriotes-se-tournent-vers-la-charite?id=8163163

 

PORTUGAL : ÉMIGRATION MASSIVE ET ÉCONOMIE DE GUERRE.

Le Portugal est un pays exsangue. Le chômage officiel, qui approchait les 20%, a diminué ces deux derniers trimestres « à la faveur » d’une baisse de la population active. Celle-ci est le fruit d’une émigration de masse dont les flux atteignent, voire dépassent, ceux des années 60 qui avaient vu un grand exode des Portugais, fuyant la misère, la dictature et la guerre coloniale.

Par ailleurs, la moitié des chômeurs ne bénéficie pas d’allocation chômage, et on compte par milliers les exclus du revenu minimum d’insertion, des allocations familiales ou du complément social vieillesse.

Source : http://www.liberation.fr/monde/2013/12/10/economie-de-guerre-au-portugal_965506

ESPAGNE : UNE PRÉTENDUE « REPRISE » QUE PERSONNE NE VOIT...

La reprise en Espagne ? Un grand nombre d'Espagnols ne la voit pas. C'est ce qui ressort d'un reportage publié par le site Boursorama, à partir de dépêches de l'AFP :

« C'est bientôt Noël. Mes enfants vont me demander des cadeaux. Je fais comment ? », se désole Esmeralda Inglés venue, sans l'avouer à son mari et à ses enfants, prendre son petit déjeuner dans le centre d'accueil Caliu de Barcelone et chercher de quoi les nourrir.

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Source : http://www.boursorama.com/actualites/la-reprise-en-espagne—un-grand-nombre-d-espagnols-ne-la-voit-pas-1f1de6234193e59438220f18c0385d12

ITALIE : LE PATRONAT INQUIET POUR LA COHÉSION SOCIALE.

Le patronat italien a mis à son tour en garde, jeudi 19 décembre, contre les risques de troubles sociaux qui menacent le pays, et ce malgré les signes prétendus d'une sortie de la crise économique.

A propos de « sortie de crise », la Cofindustria, - équivalent du MEDEF français, qui regroupe près de 150.000 entreprises italiennes -, vient de revoir à la baisse ses prévisions économiques, pourtant déjà catastrophiques. Elle table désormais sur une contraction de -1,8% du produit intérieur brut (PIB) cette année, contre un repli initialement prévu de -1,6%.

« Le principal risque réside dans l'éclatement de la cohésion sociale en raison de l'augmentation des manifestations organisées par des groupes qui prônent la désobéissance et le renversement des institutions », a déclaré la branche responsable des prévisions économiques au sein de la Cofindustria.

Source : http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/italie-le-patronat-italien-inquiet-pour-la-cohesion-sociale-938440.php

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Italie : Face-à-face entre les "Forconi" (manifestants armés de "fourches") et les forces de l'ordre. La situation politique et sociale est explosive en Italie.1524593_10152149070302612_1321482928_n

CONCLUSION : IL NE FAUT PLUS CROIRE AUCUNE PROPHÉTIE DES EUROPÉISTES.

L'ensemble des pays de l'Union européenne - et plus spécialement de la zone euro - sont en train de vivre un appauvrissement et une régression sociale d'ampleur historique.

La vraie pauvreté, concrète et désespérée, a désormais refait son apparition en Europe. Selon les calculs effectués par Eurostat et le Parlement européen pour 2011, et donc déjà largement dépassés, l'Union européenne compte 500 millions d'habitants, parmi lesquels :

  • 120 millions (24%) sont menacées par la précarité ou l'exclusion sociale,
  • 50 millions (10%) vivent dans un foyer où personne ne travaille,
  • 43 millions (8,6%) n'ont pas les moyens d'acheter de quoi se nourrir convenablement,
  • au moins 4,1 millions (0,82%) sont sans-abri.

Source : http://www.europarl.europa.eu/news/en/news-room/content/20130613STO11729/html/Time-for-action-the-stark-facts-of-poverty-in-Europe

Le chômage n'est pas seul responsable de la pauvreté des Européens. Le sous-emploi en est aussi l'une des principales causes. Les dirigeants d'entreprises, mis sous pression par des actionnaires de plus en plus cupides, exploitent une main-d’œuvre désespérée et prête à accepter n'importe quel type de travail : emplois de mauvaise qualité et sous-payés, « petits boulots » de quelques heures par semaine, « stages » payés une misère que l'on propose aux jeunes diplômés pendant un an avant de les chasser pour leur substituer un nouveau jeune diplômé, etc.

Ainsi, toutes les belles promesses formulées par les partisans de la construction européenne - notamment lors de la ratification du traité de Maastricht il y a 21 ans -, ont été démenties par le monde réel.

Pourtant, et c'est ce qui est peut-être le plus révoltant dans cet effondrement général de tout le continent européen, la même petite clique des européistes continuent leur travail de destruction parce qu'ils verrouillent les médias.

Car enfin ! Ce sont les mêmes responsables politiques et les mêmes prétendus "experts" européistes qui avaient promis aux Français monts et merveilles sur ce qu’allait nous apporter le traité de Maastricht, créant l'Union européenne et l’euro, qui monopolisent encore les plateaux de toutes les télévisions et de toutes les radios pour nous expliquer comment sortir de l'enfer économique et social dans lequel ils ont plongé le continent !

Nonobstant leur omniprésence médiatique, quelle crédibilité peuvent encore avoir les Jacques Delors, Valéry Giscard d'Estaing, Michel Rocard, Jacques Attali, Martine Aubry, Michel Sapin, François Bayrou, Nicolas Baverez, Alain Minc, Yves-Thibault de Silguy, etc., qui avaient assuré que l’euro rendrait la France plus compétitive et plus prospère, supprimerait le chômage et les attaques spéculatives ?

Ils devraient raser les murs, la foule des chômeurs devrait les traîner devant les tribunaux pour escroquerie et divulgation de fausses nouvelles, et pourtant ils se pavanent à la télé, comme s'ils n'étaient pour rien dans ce qui se passe ! Non seulement, ils portent l'effroyable responsabilité d'avoir imposé une politique qui a pour effet de détruire l'industrie, l'agriculture, les acquis sociaux et le niveau de vie des peuples d'Europe, mais ils ont en plus le culot sans borne de continuer à prendre la pose du Sage et de l'Expert devant des journalistes payés pour leur faire des courbettes.

Ils nous assurent que sortir de l'Union européenne serait un désastre ? Mais que disent-ils donc du désastre EN COURS ?

Ils nous menacent d’une « attaque spéculative » contre le futur franc ? Mais que disent-ils donc du taux de change de l'euro tellement surévalué qu'il amène la fermeture d'une usine et la perte de 700 emplois industriels par jour ouvrable depuis 7 ans ?

Il serait non seulement absurde, mais criminel, que les Français accordent encore la moindre attention et le moindre crédit aux prophéties mensongères des responsables politiques européistes et des journalistes à leur botte. Nous devons sortir du piège européen au plus vite, point.

François ASSELINEAU

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RAPPELONS-NOUS LEURS PROMESSES, FAITES EN 1992, POUR APPELER LES FRANÇAIS À VOTER OUI AU TRAITÉ DE MAASTRICHT CRÉANT L'UNION EUROPÉENNE ET L'EURO

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« Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. »

Michel Rocard, Ouest-France, 27 août 1992

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« Le traité d’union européenne se traduira par plus de croissance, plus d’emplois, plus de solidarité. » Michel Sapin, ministre des finances, Le Figaro, 20 août 1992

 

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« Si le Traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. »

Valéry Giscard d’Estaing, RTL, 30 juillet 1992

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« L’Europe, ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. »

Martine Aubry à Béthune, 12 septembre 1992

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« La création de cette monnaie européenne n'aura rien d'automatique […]. En outre, chaque État conservera la maîtrise de sa politique budgétaire et fiscale, dans des limites qui ne seront pas plus étroites que celles d'aujourd'hui. » Edouard Balladur 29 avril 1992, Le Monde

 

 

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Le texte ci-dessous fut publié par le quotidien Le Monde le 28 octobre 1997, dans la perspective de l'entrée en vigueur de l'euro, qui fut effective dans les échanges interbancaires le 1er janvier 1999. Cet article collégial se voulait une réponse aux doutes et aux critiques que l'adoption de l'euro continuait à soulever à l'époque dans certaines sphères politiques et économiques. 

Avec le recul du temps, ce texte apparaît de plus en plus comme un symbole et un monument de l'arrogance politique et de l'imbécillité technique des élites européistes françaises.

L’EURO, UNE CHANCE POUR LA FRANCE, UNE CHANCE POUR L’EUROPE

Texte publié dans le supplément économique du quotidien « Le Monde » daté du 28 octobre 1997. (Texte intégral)

« L’avènement prochain de la monnaie européenne nous concerne tous : Français et citoyens de l’Union européenne. Et pourtant qu’en savons-nous exactement ? L’Europe, trop souvent présentée comme une abstraction et comme une source de contraintes, va enfin se concrétiser dans notre vie de tous les jours d’ici moins de cinq cents jours.

En effet, dès le 4 janvier 1999, les épargnants se familiariseront avec la monnaie unique : les obligations, la cotation des actions, la valorisation des sicavs et des fonds communs de placement, notamment, seront exprimés en euros. Les prix commenceront à être libellés en euros. Les consommateurs, avant même l’introduction des pièces et des billets (janvier 2002), pourront régler leurs achats dans la nouvelle monnaie sous forme de chèques et de paiements par carte. Les entreprises, en particulier, celles qui ont une activité internationale, pourront basculer tout ou partie de leurs activités (facturation, trésorerie, règlements…) en euros.

L’Union européenne, les États membres et de nombreuses entreprises ont d’ores et déjà engagé les préparatifs pour l’introduction de l’euro. Celle-ci ne constitue pas une fin en soi. Elle cimentera le rapprochement des citoyens européens, auxquels elle offrira davantage de bien-être, de cohésion et de capacités d’action.

Sommes-nous pleinement conscient de la portée de cet évènement ? Mesurons-nous les enjeux et les opportunités engendrés par la réalisation de l’Union économique et monétaire ?

Savons-nous que l’euro apportera :

  • 1. Le complément logique du marché unique. L’Europe a assez souffert des fluctuations de change depuis vingt-cinq ans pour ne pas chercher à fixer irrévocablement les taux de conversion des monnaies des États membres. Ne pas le faire, c’est nous condamner à encourir le risque de crises spéculatives, et à en payer indéfiniment le prix, notamment sous la forme de taux d’intérêts plus élevés.
  • 2. Une référence commune des prix dans les pays appartenant à la zone euro, ce qui développera la concurrence et stimulera les échanges. Elle assurera ainsi des prix attractifs et effectivement comparables pour les consommateurs, dont les choix seront facilités par une offre de services d’une qualité croissante.
  • 3. Une gestion saine des finances publiques. Celle-ci est de toute façon indispensable. Mais coordonnée à l’échelle européenne, elle favorisera la croissance au sein d’un grand marché homogène, facilitera la modération des impôts et des taux d’intérêts bas. Elle bénéficiera aux investisseurs, aux consommateurs et aux entreprises qui pourront ainsi développer la recherche, l’activité et l’emploi.
  • 4. L’élargissement des possibilités de financement des entreprises et de placement de notre épargne dans un marché financier européen de taille mondiale.
  • 5. Une source de simplification et d’économie dans les transactions au sein de l’Union (disparition du risque de change, paiements transfrontaliers moins coûteux…).
  • 6. Une monnaie reconnue qui concurrencera le dollar et le yen. L’euro donnera à l’Europe, première puissance commerciale mondiale, l’expression de sa véritable dimension économique. La Banque centrale européenne assurera la stabilité du pouvoir d’achat tant dans notre vie quotidienne que dans nos placements à l’étranger. L’euro sera ainsi le symbole concret de l’identité européenne et assurera à l’Union européenne une position centrale dans le concert international.
  • 7. Dans une Europe unifiée par l’économie et la monnaie, les citoyens et les entreprises, disposant désormais d’une totale liberté de mouvement, pourront tisser des liens approfondis. Des solidarités nouvelles pourront alors naître dans les domaines sociaux, culturels et politiques. Ainsi se forgera une Europe plus harmonieuse et plus démocratique.

Tous ces attraits de l’euro sont encore trop mal connus des populations européennes. Or l’adoption réussie de la nouvelle monnaie exige la confiance de tous, ce qui nécessite l’émergence d’un enthousiasme fort, expression d’une adhésion partagée. Il n’est que temps de susciter cette prise de conscience et cette appropriation de l’euro à tous les niveaux. La publication rapide d’un schéma de passage à l’euro pour l’ensemble de la société française constitue, à cet égard, une urgence.

Depuis des siècles, l’Europe a recherché, par des voies souvent éphémères ou condamnables, une unité durable. Elle n’y est jamais totalement parvenue, car les valeurs d’égalité, de liberté et de fraternité n’ont jamais réussi à s’harmoniser durablement dans un cadre pacifique et démocratique.

Aujourd’hui, le traité de l’Union européenne, ratifié par le peuple français en 1992, offre désormais une base solide pour tous les États membres. A travers l’Union économique et monétaire, c’est la société européenne de demain que nous bâtissons ensemble pour nous mêmes et pour nos enfants. Une société fondée sur des valeurs humanistes et une culture à laquelle ont contribué tous les peuples de l’Union européenne. Ne laissons pas passer cette chance !

Des voix s’élèvent encore de temps à autres pour inciter au doute et au rejet. Serons nous prêts à temps ? Une telle union sera-t-elle durable ? L’euro n’est-il pas un facteur de chômage ? Tous ces efforts ont-ils un sens ?

Ces interrogations sont surtout la manifestation d’un manque de confiance en nous-mêmes et dans notre capacité à faire face aux défis du monde d’aujourd’hui.

L’Europe ne retrouvera la voie de la prospérité et du plein emploi que par la mobilisation des énergies et le respect commun de règles de bon sens (saine gestion économique, maîtrise des budgets…).Les efforts consentis hier et aujourd’hui en ce sens feront demain la force de l’Union européenne et assureront durablement notre prospérité ainsi que notre rayonnement dans un monde de plus en plus interdépendant.

Au sein de l’Union, les pouvoirs publics français et allemands notamment déploient une détermination continue pour respecter les échéances de l’Union économique et monétaire.

Il est grand temps que les acteurs économiques et sociaux intensifient leurs travaux d’adaptation pour bénéficier des avantages de cette mutation sans précédent. C’est au prix d’un tel engagement que les citoyens, informés de ces enjeux et de ces attraits, participeront alors positivement à l’émergence de la monnaie européenne. L’euro touchera à bien des aspects de la vie sociale, par exemple le fonctionnement des entreprises, des associations, des administrations et le quotidien du particulier.

Ses bienfaits seront d’autant plus effectifs que les préparations techniques auront été engagées et achevées le plus tôt possible. C’est en levant au plus vite les contraintes du basculement que les banques et les entreprises pourront saisir les opportunités de croissance nouvelle ainsi offertes. Il s’agit d’une course contre la montre dont tous les acteurs doivent être pleinement conscients. C’est une chance mais aussi un devoir que de se préparer au plus vite.

L’euro sera l’un des piliers d’une cohésion nouvelle. C’est un acte de confiance dans l’avenir, un facteur d’espérance et d’optimisme, qui permettra à l’Europe de mieux affirmer sa destinée et d’entrer de plain-pied dans un XXIe siècle fondé sur la paix et la liberté  ».

Signataires : 

  • Michel Albert, membre du Conseil de politique monétaire ;
  • Edmond Alphandéry, président d’EDF ;
  • Jacques Attali, conseiller d’État ; 
  • Robert Baconnier, président du directoire du Bureau Francis Lefebvre ; 
  • René Barberye, président du directoire du Centre national des Caisses d’épargne et de prévoyance ; 
  • Claude Bébéar, président d’AXA-UAP ; 
  • Jean-Louis Beffa, président de Saint-Gobain ;
  • Christian Blanc, ancien président d’Air France ;
  • Christian de Boissieu, universitaire, économiste ;
  • Jean Boissonnat, journaliste ;
  • Philippe Bourguignon, président du Club méditerranée ;
  • Monique Bourven, président-directeur général State Street Bank SA ;
  • Hervé Carré, directeur des affaires monétaires à la Commission européenne ;
  • Jérôme Clément, président de la Cinquième ;
  • Bertrand Collomb, président de Lafarge ;
  • Paul Coulbois, professeur émérite des universités ;
  • Lucien Douroux, directeur général de la Caisse nationale du crédit agricole ;
  • Jean-René Fourtou, président de Rhône-Poulenc ;
  • Jean-Marie Gorse, président national du centre des jeunes dirigeants (CJD) ;
  • Gilbert Hyvernat, directeur général de la Croix-Rouge française ;
  • Jean Kahn, président de la Commission consultative européenne « racisme-xénophobie » ;
  • Philippe Lagayette, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations ;
  • Pascal Lamy, directeur général du Crédit lyonnais ;
  • Jacques de Larosière, président de la BERD ;
  • Daniel Lebègue, vice-président de la BNP ;
  • Robert Léon, gérant de Qualis SCA ;
  • Edmond Malinvaud, professeur honoraire au Collège de France ;
  • Gérard Mestrallet, président du directoire de Suez-Lyonnaise des eaux ;
  • Jean Miot, président de l’AFP ;
  • Thierry de Montbrial, membre de l’Institut ;
  • Etienne Pflimlin, président du Crédit mutuel ;
  • Jean-François Pons, directeur général adjoint à la Commission européenne ;
  • René Ricol, président du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables (csoec) ;
  • Jacques Rigaud, président de RTL ;
  • Gérard Trémège, président de l’Assemblée des chambres de commerce et d’industrie.
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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 13:34

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LE VRAI VISAGE DU CAPITALISME

Minijobons

 Non, il ne faut pas avoir peur des minijobs.

Ils sont créateurs d'emplois, comme ils disent...
  Pas plus que de la précarité, qui permet souplesse et mobilité sur notre bonne planète ouverte à tous les vents du profit à court terme et des capitaux hautement volatiles...Faut pas contrarier les marchés !
En matière de flexibilité, on peut toujours faire mieux...
 Comme disait Mâme Parisot : « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? »
Que répondre à une telle évidence ? Presque un axiôme. 
 Donc, plus besoin de contrat.Ni CDI, ni CDD, qui sont d'anachroniques contraintes. La notion decontrat tend à disparaître, comme le poussiéreux Code du Travail. Des veilleries..Des obstacles au business.

 Certains pionniers audacieux défendent le contrat de travail zéro heure, condition pour une embauche aléatoire...C'est déjà mieux.
 D'autres, plus visionnaires encore, prônent le travail gratuit. 
Ils poussent un peu le bouchon, mais il faut reconnaïtre qu'il y a vraiment des gens qui pensent...
  Mme Merkel, sur les traces de Schröder, fait ce qu'elle peut..
Du boulot à un euro , du « Kurzarbeit », on peut trouver... Le système Schröder-Haartz se poursuit sous toutes ses formes, imprimant son innovation partout, inspirant même nos Présidents.
 Pourquoi même ne pas prendre Emmaus comme modèle ?
Ils sont en avance sur leur temps...


 Ce n'est au fond qu'un retour au bon vieux temps d'autrefois... et même à le bonne vieille antiquité.
 ...Et dire qu'il y a encore des attardés qui affirment que la flexibilité nourrit le chômage ! 
Pff !
 Le travail durable et assuré ne devrait plus être de mise. Il génère monotonie, ennui et paresse, habitudes néfastes des avantages zaquis ? La vie, c'est le changement..
 Un ouvrier assuré de son poste devient vite moins performant et s'installe dans le confort d'une vie qui devient vite routinière et terne. Il devient aussi plus exigeant, profitant de la solidarité crée avec ses homologues pour revendiquer plus d'avantages. Il est même prêt à cesser momentanément le travail pour ça afin d'augmenter ses gains, prenant l'entreprise en otage et mettant en péril la production. Il oublie vite que le travail, sans lequel il ne vivrait pas, lui a été accordé par pure générosité. Et puis, en vieillissant, au delà de quarante ans, il perd son efficacité et coûte trop cher....Il faut recycler !

 

 Le marché, c'est le mouvement, comme la vie, c'est aussi la rationalité, comme disaient Hayek et son discipleFriedman, l'expression de la main de Dieu...
 Donc, il ne faut pas avoir peur des  mini-jobs
Et puis, l'argent n'est pas tout. Il ne fait pas le bonheur... 
 Il faudrait, comme les sages d'autrefois savoir se contenter de peu en renonçant aux surenchères salariales qui finissent par rendre perpétuellement insatisfait.
 Il importe donc de "détabouïser(sic !)le mot de "flexibilité" »,comme ils disent...
. Déjà en Grèce ou en Espagne, par exemple, la précarité est devenue généralisée, au delà même des pratiques américaines. 
 Nul doute que ces pays vont sortir ainsi plus vite de la crise, car en matière de compétitivité, l'Espagne défie la France »On pourrait aussi dire que le Portugal défie l'Espagne, que la Chine défie le Portugal, que le Vietnam défie la Chine, et que le Bangladesh défie le Vietnam, vu que l'on peut toujours chercher un pays où l'on accepte de travailler plus en gagnant moins.."

 La précarité, c'est la norme du futur
La rigidité, la stabilité, voilà l'ennemi !
 C'est du moins ce qu'on dit dans les sphères généralement bien informées intéressées... 
 Jonathan Swift n'aurait pas raisonné autrement...

 

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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 23:26

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Nadine Morano (UMP), puits de science et de culture, géopoliticienne hors pair et ministre chevronnée, a eu une idée bouleversante. Nommée tête de liste de l'UMP aux élections européennes dans le Grand Est, cette femme d’État subtile a décidé de lancer sa campagne électorale - le 15 avril - en allant se recueillir avec émotion sur la tombe de Robert Schuman à Scy-Chazelles, en Moselle.

Elle a même laissé une vidéo sur YouTube pour commémorer ce très grand moment de l'Histoire de France :

Je rappelle au passage que Nadine Morano n'est pas la seule à éprouver de pieux sentiments à l'évocation de Robert Schuman.

La tombe de cet homme qui vota les pleins pouvoirs à Pétain à Vichy et qui fit même partie du premier gouvernement du Maréchal fait en effet fréquemment l'objet de pèlerinages de reconnaissance, tout spécialement avant des élections françaises. Parmi ces admirateurs inconsolables figure notamment François Bayrou.

Devant tant de ferveur, la tombe de Robert Schuman est devenue un "lieu d'adoration eucharistique" :http://www.robert-schuman.com/fr/pg-prier/carte_priere.pdf Il existe même un formulaire de prière en ligne, suggérant au Seigneur de l’exaucer afin de « manifester la sainteté de Son serviteur Robert Schuman » : http://www.robert-schuman.com/fr/pg-prier/intention.php

Notons enfin que cette tombe est le lieu même d'où a été lancé le procès en béatification du pseudo-"père fondateur" de la prétendue "construction européenne".

Source : on trouvera ces éléments d'information, et bien d'autres, dans le dossier en ligne, notamment à partir de la page 20 : http://www.upr.fr/wp-content/uploads/2010/05/UPR-DOSSIER-DE-FOND-LA-FACE-CACHEE-DE-ROBERT-SCHUMAN-octobre-20131.pdf

Signe des temps, la photo où l'on voyait François Bayrou se recueillir devant la tombe de Robert Schuman a été récemment retirée du site du MODEM d'où elle avait été extraite :http://www.mouvementdemocrate.fr/opencms/opencms/evenements/photoalbums/meilleurs.html?action=detail&image=77

Que les internautes ne s'inquiètent pas : cette photo figure toujours dans notre dossier en ligne... Mais ce soudain reniement de Bayrou est un geste ô combien révélateur !

François ASSELINEAU

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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 23:23

 

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Par François ASSELINEAU
Version mise à  jour du 12 octobre 2013
Tous droits réservés – Date de première parution : 9 mai 2010

 

Partie 1
INTRODUCTION

L’édition niçoise du quotidien Métro paru le 19 mars 2010 a révélé qu’un « jury de professionnels » du« Marathon de la photographie » organisé par le magasin Fnac de Nice venait de décerner, dans la catégorie « politiquement incorrect » [sic], son « coup de cœur » à la photo d’un individu s’essuyant les fesses avec le drapeau français (1).

« Il était dépourvu des qualités brillantes, de l’ampleur de vues,
de l’audace sans scrupules qui font les personnages hors norme.En 1939, à 53 ans, rien n’annonçait un grand destin.
En 1945, à 59 ans, rien n’annonçait le père de l’Europe.»
(Robert Schuman, du Lorrain des frontières au père de l’Europe, Fayard, 2008)

Dans cette ambiance abjecte, où le politiquement correct consiste bien au contraire à avilir tout ce qui a fait la France et sa grandeur, il est quelques personnages de notre histoire qui échappent, comme par miracle, à cet impératif d’humiliation de la nation française. Parmi ces rares rescapés figurent, tiens donc !, Jean Monnet et Robert Schuman, les prétendus « pères de l’Europe ».

Rien n’est trop beau pour nous les présenter, et notamment le second. Robert Schuman est décrit à longueur d’ouvrages, de sites et de discours officiels en des termes qui feraient trépigner de rire si on les lisait sous la plume d’un journaliste nord-coréen pour qualifier Kim Jong II. Schuman aurait ainsi été un « apôtre laïc », un « Gandhi chrétien » d’une « audace inouïe », un homme « sans ambition, d’une totale sincérité et humilité intellectuelles », le « plus modeste des grands hommes »« ayant la haine viscérale du mensonge »« aspirant à la sainteté », etc. (2).

Le présent dossier, conçu à l’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration du 9 mai 1950, a pour objet de rétablir la vérité historique sur un personnage qui fut servile devant tous les puissants, lâche en temps de guerre, traître à la République, et finalement manipulé par les Américains.

1 – ROBERT SCHUMAN, UN MOSELLAN “RESPECTUEUX DES AUTORITÉS ET DE L’ORDRE ÉTABLI”

Jean-Pierre Schuman (1837-1900), père de Robert Schuman, était un Mosellan né Français à Evrange, village lorrain à la frontière franco-luxembourgeoise. C’était un propriétaire terrien, partiellement exploitant agricole et partiellement rentier. Il avait servi dans l’armée française sous Napoléon III en 1870. Mais, après Sedan et l’annexion de l’Alsace-Lorraine au Reich, il n’avait pas usé du « droit d’option » pour sa patrie, la France. Il avait préféré devenir citoyen allemand. La mère de Robert Schuman, Eugénie Duren, était une Luxembourgeoise née à Bettembourg, qui avait acquis la nationalité allemande lors de son mariage avec Jean-Pierre Schuman.

Robert Schuman, fils unique du couple, naquit citoyen allemand, le 29 juin 1886, au Luxembourg où la famille s’était installée. Le jeune Robert fréquenta l’école communale de Clausen, faubourg de Luxembourg où il est né, avant de poursuivre ses études à l’Athénée grand-ducal.

Le jeune Robert Schuman avait donc trois patries d’origine, distantes de quelques dizaines de kilomètres. Très attaché à ses parents, il souffrit beaucoup de leur décès, à dix ans d’intervalle (1900 et 1911) avant la guerre de 1914.

Schuman, ayant perdu son père à 14 ans et sa mère à 25 ans en 1911, aurait pu, n’ayant plus de famille proche, partir s’installer en France. Pourtant, il décida de rester allemand et fit le choix d’aller étudier le droit dans les universités allemandes. Ses études supérieures le conduisirent successivement à fréquenter les Universités de Bonn, Munich, Berlin et enfin celle de Strasbourg, la capitale du Reichsland annexé. Il s’installa enfin en 1912 à Metz comme avocat (3).

Comme le note l’historien François Roth, Robert Schuman se montra ainsi un parfait sujet de l’Empire allemand, « respectueux des autorités et de l’ordre établi », et ne participant à aucune des manifestations du Souvenir français (4).

2 – ROBERT SCHUMAN, SOLDAT ALLEMAND « PLANQUÉ » PENDANT LA PREMIÈRE  GUERRE MONDIALE, DEVIENT CITOYEN FRANÇAIS EN 1918 ET RÉVÈLE UNE NATURE  OPPORTUNISTE

En 1908, âgé de 22 ans et vivant seul avec sa mère veuve, Robert Schuman se fait réformer. Prétendument pour raisons médicales. Cette décision qui n’est pas si banale à l’époque et qui ne plaide guère pour le courage et l’ardeur au combat du jeune Schuman, lui vaut d’être exempté du long service militaire allemand, de deux ans. Toutefois, la guerre de 1914 mobilise plus largement que le service du temps de paix et il est affecté sous uniforme allemand, de 1915 à 1918, comme adjoint d’administration au responsable de la sous-préfecture allemande (Kreisdirektion) de Boulay en Moselle (5). Ce travail, qui n’est pas subalterne compte tenu des diplômes et du métier d’avocat de Robert Schuman, lui vaudra d’être accusé, en 1919, par plusieurs organes francophones lorrains d’avoir servi comme officier de l’armée allemande et d’avoir été « embusqué » dans cette sous-préfecture (6). Si polémique il y eut, c’est bien que son attitude suscitait pour le moins des débats.

De fait, selon François Roth, Schuman a raisonné jusqu’en 1917 « comme s’il devait rester allemand ». Ce n’est qu’en 1918 qu’il se rend à l’évidence de la proche défaite allemande et du retour de l’Alsace-Lorraine à la France. Du coup, il renverse totalement sa position. Dans une lettre à son cousin Albert Duren écrite en 1920, Robert Schuman raconte que « la France, je la connaissais très, très superficiellement » mais qu’en 1918, il aboutit « à une confiance et une affection sans réserve pour la grande famille [la France] qui nous accueillait ». Après la défaite allemande de 1918, il s’adapte donc immédiatement à sa nouvelle patrie et prétend la servir comme la précédente (4).

Si l’on ne veut pas être injuste, il faut reconnaître que la situation des Alsaciens-Mosellans n’était pas facile à l’époque et que beaucoup vécurent comme un drame le fait d’être tiraillés entre deux pays. On comprend que les populations durent se plier à une autorité, puis à une autre. Il n’en demeure pas moins que tous n’agirent pas, loin de là, comme le brave Robert Schuman, toujours aussi « respectueux des autorités et de l’ordre établi ». Car après avoir continuellement fait le choix de l’Allemagne et avoir servi comme officier allemand, à l’abri dans un bureau jusqu’en 1918, il proclama sans le moindre délai de décence sa « confiance et son affection sans réserve » pour la France lorsque la défaite allemande fut en vue et décida aussi sec d’y entamer une carrière politique.

La personnalité de Robert Schuman commence ainsi à se dessiner : c’est un jeune homme obéissant, pour ne pas dire servile devant les puissants du moment, doublé d’un opportuniste. En termes triviaux, Robert Schuman n’apparaît pas seulement comme une girouette mais aussi comme un Tartuffe, ayant le culot de donner à ses retournements de veste une dimension romanesque, pour ne pas dire morale.

Girouetes

3 – ROBERT SCHUMAN, PARLEMENTAIRE CATHOLIQUE, ULTRA-CONSERVATEUR ET PEU IMAGINATIF, EST ATTIRÉ PAR LES DICTATURES DE DOLLFUSS, SALAZAR, FRANCO ET HORTHY

Le retour de l’Alsace-Moselle à la France en 1918 ne remplit pas d’une joie sans mélange les milieux catholiques lorrains conservateurs dont fait partie Robert Schuman. Ils redoutent les retrouvailles juridiques avec une République française perçue comme anticléricale. Car l’Alsace-Moselle devenue allemande en 1871 n’a pas connu la dissolution des ordres religieux (1902-1904) décidée en France et n’a pas connu non plus la séparation de l’Église et de l’État, qui constitue l’un des fondements essentiels de notre laïcité et de notre pacte républicain depuis 1905. Argument touchant davantage le portefeuille, le clergé mosellan vit encore sous le régime du Concordat de 1801 et bénéficie à ce titre des subventions publiques qui ont été supprimées dans le reste de la France.

Afin d’échapper à un pareil sort, l’aumônier de Robert Schuman dissuade en 1919 celui-ci d’entrer dans les ordres et le pousse plutôt à se présenter aux élections législatives, afin qu’il tente d’y sauver le régime du Concordat en Alsace-Moselle. L’aumônier le lui écrit en ces termes : « Je pense que tu as quelque chose à faire dans le monde et que les saints de demain seront des saints en veston »(2).

Dans le long panégyrique qu’il lui a consacré en 2003, Michel Albert, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, précise qu’à ce tournant de sa carrière, « si Robert Schuman se résigne ainsi à s’engager dans la vie politique pour tenter d’y appliquer la doctrine sociale de l’Église, ce n’est pas sans regret. Il déclare : ‘‘Combien aurais-je préféré me consacrer à ma profession, aux oeuvres religieuses et sociales, et à ma famille’’. Famille au demeurant réduite, car il est resté toute sa vie célibataire. » (2)

Robert Schuman le contemplatifCette résignation est-elle sincère, comme semble le penser son hagiographe ? Ou ne serait-elle pas plutôt la première manifestation de ce caractère roublard, typique de tous les Tartuffes de la politique, qui lèvent les yeux au ciel en jurant qu’ils n’ont accepté un mandat électif ou un portefeuille de ministre que contraint et forcé, pour « céder à la pression de leurs amis » ? Comme on va le voir, la suite de la biographie de Robert Schuman permet à notre avis de choisir sans hésiter cette seconde hypothèse. Mais il semble que même Michel Albert ait un doute puisque son éloge outrancier devant l’Académie portait un titre (involontairement ?) narquois, repris d’une formule de Jacques Fauvet : Robert Schuman, le contemplatif dix fois ministre !(2) Avec un point d’exclamation.

Quoi qu’il en soit, Robert Schuman va très vite se faire une raison de ne pas avoir choisi d’entrer au petit séminaire. Élu d’une des circonscriptions de Metz aux élections législatives de fin 1919, celui qui « se résignait » à s’engager dans la vie politique va siéger au Palais-Bourbon sans discontinuer de 1919 à 1940, d’abord à l’Union Républicaine Lorraine, petit parti régional associé au Bloc National puis à Poincaré, ensuite, à partir de 1931, au Parti Démocrate Populaire, un des ancêtres du MRP. Une sorte de record.

Comme le note Michel-Pierre Chélini, l’activité parlementaire de Robert Schuman va se révéler « modeste » et « banale », si ce n’est qu’il s’oppose nettement à la partie anticléricale de la politique du Cartel des gauches (1924-26), conformément à la mission que lui a confiée son aumônier. Comme le note Michel Albert, Schuman va en effet contribuer dans une large mesure au maintien des particularismes linguistiques, sociaux et religieux de l’Alsace-Moselle, en particulier le régime concordataire (4). De 1929 à 1939, il est membre de la Commission des Finances de la Chambre des députés où il se montre à la fois scrupuleux, très orthodoxe (avec son souci constant de l’équilibre budgétaire), voire « peu imaginatif» en cette période de crise grave (7).

Engelbert Dollfuss et Francisco FrancoRobert Schuman va bien sûr se montrer défavorable au Front Populaire (1936-38), mais moins pour le caractère social des mesures votées que pour les menaces sur la propriété patronale ou la structure du budget dont les projets gouvernementaux lui semblent être porteurs. Il est hostile à l’Office du Blé, hostile à la modification du statut de la Banque de France, hostile à la dévaluation du franc. Bref, Robert Schuman se montre, comme toujours, « respectueux des autorités et de l’ordre établi ».

Sur cette période de l’entre-deux-guerres, Robert Schuman apparaît en fait non seulement comme un parlementaire catholique ultra conservateur, mais aussi comme fort peu républicain.

Anti-laïque, Robert Schuman se fait le « défenseur vigilant du statut scolaire des départements recouvrés ». Il se montre par ailleurs « tolérant » vis-à-vis des autonomistes lorrains et alsaciens, lesquels finiront souvent dans la Collaboration avec le régime nazi (4).

Se montrant sensible à la question sociale, mais viscéralement anti-communiste, Robert Schuman ne cache pas à quel point il est attiré par le corporatisme autoritaire catholique du chancelier autrichien Dollfuss (8), par les régimes autoritaires du Hongrois Horthy (9) et du Portugais Salazar (10), par Franco, tombeur de la République espagnole, ainsi que par la cause croate(4).

Comme le dit François Roth à la fin de ce chapitre qui se termine sur l’année 1939 : “A 53 ans, rien n’annonçait un grand destin.”

Ajoutons que tout annonçait au contraire un homme prêt à avoir des complaisances pour le régime de Pétain.

Miklos Horthy - Antonio de Oilveira Salazar

 

4 – ROBERT SCHUMAN APPROUVE LES ACCORDS DE MUNICH, VEUT CESSER LE COMBAT DÈS LE 12 JUIN 1940, ENTRE AU 1ER GOUVERNEMENT PÉTAIN, PUIS VOTE LES PLEINS POUVOIRS À VICHY

La seconde partie des années 30, se clôturant par le désastre de 1940, va jeter une lumière encore plus crue sur cette attirance de Robert Schuman pour les régimes à poigne, attirance soigneusement gommée du dogme européiste et des manuels d’histoire de nos jours.

Dès le 30 septembre 1938, Robert Schuman applaudit aux Accords de Munich, par crainte d’une nouvelle guerre qu’il juge désormais « fratricide » (7). Certains peuvent trouver évangélique ce qualificatif de « fratricide ». Mais d’autres y verront plutôt l’odieuse tartufferie de quelqu’un qui feint de ne pas voir la différence de nature entre le régime nazi et la République française et qui insiste de ce fait sur une nécessaire entente entre les deux pour éviter la guerre. Les Collaborationnistes français ne diront pas autre chose pour justifier ensuite les pires bienveillances à l’égard du régime hitlérien.

L’offensive allemande du 10 mai 1940 conduisant en quelques semaines à la défaite de la France, Robert Schuman pense, dès le 12 juin, qu’il « faut mettre bas les armes » (4). Est-ce là le propos d’un « Gandhi chrétien » ou la réaction habituelle, décidément lassante de couardise, du réformé de 1908 et du planqué de 1915 ?

La suite des événements est encore plus compromettante et c’est alors que les analyses divergent.

Pour Michel-Pierre Chélini, dont le texte est repris sur le site officiel de la Fondation Robert Schuman,« nommé sous-secrétaire d’État aux réfugiés dans le gouvernement de Paul Reynaud en mars 1940, Robert Schuman est maintenu à ce poste, en son absence, dans le gouvernement Pétain (16 juin-10 juillet 1940) et vote les pleins pouvoirs à ce dernier le 10 juillet, Laval lui ayant certifié que seul le maréchal était capable de conserver l’Alsace-Moselle à la France. » (7) En un mot, Robert Schuman aurait ainsi été nommé au premier gouvernement Pétain par hasard et l’intéressé aurait ensuite voté les pleins pouvoirs au Maréchal par patriotisme, du fait de sa crainte de voir l’Alsace-Moselle repasser sous souveraineté allemande.

Le problème de cette présentation des événements est qu’elle n’est tout bonnement pas crédible quand on la remet en perspective de la personnalité de Robert Schuman. Outre qu’il a toujours été « respectueux des autorités et de l’ordre établi », il était très attiré, on l’a vu, par tous les nouveaux régimes autoritaires européens à forte connotation catholique (Autriche, Espagne, Portugal) et l’on ne dispose pas d’éléments pouvant laisser penser qu’il ait été un critique du pétainisme. En outre, ses origines et ses choix de jeune adulte permettent de douter que la perspective de voir l’Alsace-Moselle redevenir allemande lui ait paru spécialement intolérable par principe.

Robert Schuman

N’ayant pas peur du ridicule, Michel Albert, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, va pourtant encore plus loin puisqu’il affirme que « le 10 juillet 1940, Robert Schuman vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain puis, sans avoir été consulté, il apprend qu’il avait été maintenu dans ses fonctions antérieures de sous-secrétaire d’État aux réfugiés » (7).

Qui peut croire un instant à cette fable d’un homme ayant été député pendant 21 ans, et ministre depuis 4 mois, qui aurait été nommé au gouvernement sans son consentement, et qui n’aurait pas protesté pendant près d’un mois faute d’en avoir été informé ?

Ici comme ailleurs, l’analyse de l’historien François Roth paraît beaucoup plus crédible lorsqu’il explique que, le 16 juin 1940, Schuman est confirmé par le maréchal Pétain dans ses fonctions de sous-secrétaire d’État ; qu’après l’armistice, il fait partie des 569 parlementaires qui votent sciemment les pleins pouvoirs à Pétain. Mais que c’est Pierre Laval qui ne veut pas de lui dans le nouveau gouvernement formé le 12 juillet (4).

La vérité est donc peu reluisante et rien n’interdit même de penser que, si Pierre Laval avait accepté d’offrir un portefeuille à Robert Schuman, celui-ci l’aurait accepté. Mais, ayant été écarté par Laval, Schuman, dont Roth dit qu’il était “un légaliste” et “pas un républicain dans le sens français du terme”, part aider les réfugiés, a des entrevues avec des prélats catholiques, et ce jusqu’en septembre 1940.

5 – QU’A FAIT PRÉCISÉMENT ROBERT SCHUMAN ENTRE SEPTEMBRE 1940 ET NOVEMBRE 1942 ?

Entre septembre 1940 et novembre 1942 se place alors une partie de la vie de Robert Schuman qui est incontestablement la plus mystérieuse et sur laquelle tous les ouvrages dithyrambiques n’aiment pas à s’attarder.

Josef BürckelFrançois Roth relève un fait étrange : alors que de nombreux Messins et Mosellans sont expulsés du département de la Moselle par le Gauleiter nazi Josef Bürckel ?, Robert Schuman, quant à lui, fait le chemin inverse. Il rentre à Metz en zone occupée où il ne trouve rien de mieux à faire que de brûler sa correspondance. Puis… il se rend à la police pour discuter du rapatriement des réfugiés mosellans. On lui propose de collaborer avec les autorités allemandes (2).

Que s’est-il dit entre Robert Schuman et les autorités nazies de Metz qu’il était allé voir, lui ministre du gouvernement sortant, et cela sans aucun mandat d’aucune sorte ? Nous n’en savons rien de précis si ce n’est qu’il aurait « refusé de collaborer », comme nous en assurent ses défenseurs. Mais quel était l’alors l’objet initial de sa démarche ? Quoi qu’il en soit, Robert Schuman est placé en état d’arrestation et écroué de septembre 1940 à avril 1941. Michel Albert s’en extasie en lançant que « pendant la guerre, ayant refusé toute collaboration avec les Allemands, il avait été le premier parlementaire français jeté en prison par la Gestapo et mis au secret à Metz » (2). Certes, mais il était aussi le premier ancien ministre à s’être rendu en Alsace-Moselle pour y prendre langue avec les troupes nazies.

La suite des événements est à peine plus claire. Sur ordre d’Heinrich Welsch, le procureur allemand et futur ministre-président de transition de la Sarre en 1955, Robert Schuman est sorti de prison, non pas pour être envoyé en déportation comme d’autres parlementaires français, mais pour être placé en résidence surveillée à Neustadt-an-der-Weinstrasse dans la Forêt Noire. On ignore ce qui vaut cette clémence mais Robert Schuman y gagne clairement au change. Car cette « résidence surveillée » est justement si peu surveillée qu’il s’enfuit vers la zone libre en août 1942, après avoir de nouveau refusé plusieurs offres de collaboration (4).

Il prend alors des contacts avec le gouvernement de Vichy, mais ces contacts le convainquent qu’il n’a rien à attendre du régime de Pétain. C’est seulement lorsque ont lieu le débarquement allié en Afrique du nord (Opération Torch) et l’invasion consécutive de la « zone libre » par les troupes du Reich que Robert Schuman se décide, enfin, à passer dans la clandestinité…

6 – ROBERT SCHUMAN, « PLANQUÉ » DANS DES ABBAYES PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE, REFUSE DE S’ENGAGER DANS LA RÉSISTANCE

À partir de novembre 1942, Robert Schuman décide donc de vivre clandestinement, mais il opte pour le cadre bucolique de charmantes abbayes. Il s’installe à l’abbaye d’En-Calcat (ci-dessous à gauche), monastère bénédictin situé dans le Tarn, « dont il suit les heures liturgiques », mais aussi à l’abbaye de Notre Dame des Neiges en Ardèche (ci-dessous à droite) et à l’Abbaye de Ligugé dans la Vienne. À aucun moment il n’envisage de s’engager dans la Résistance. Un de ses collaborateurs aux Finances en 1947-48, François Bloch-Lainé, lui-même engagé dans les mouvements de résistance, dira plus tard que Robert Schuman « avait fait sa guerre à sa manière »….

C’est, encore une fois, une façon bien complaisante de présenter les choses. Ne serait-il pas plus honnête de dire, pour en finir avec la propagande de « l’apôtre laïc », que le réformé de 1908, le planqué de 1915, le munichois de 1938, le défaitiste et le pétainiste de 1940, se planqua de nouveau entre 1942 et 1944, en choisissant finement de s’installer dans des cadres campagnards qui devaient être bien agréables en ces temps où sévissaient les restrictions alimentaires et le marché noir dans les centres urbains.

Abbaye d'En CalcatAbbaye de Notre Dame des Neiges

 

7 – ROBERT SCHUMAN, QUALIFIÉ DE « PRODUIT DE VICHY », EST POURSUIVI POUR « INDIGNITÉ NATIONALE » À LA LIBÉRATION, ET FAIT JOUER SES APPUIS DANS L’ÉGLISE POUR Y ÉCHAPPER

Cette vision plus juste de la vraie personnalité de Robert Schuman n’échappa nullement à ses contemporains. À la Libération, le ministre de la Guerre, André Diethelm (11), qui devait avoir quelques informations solides, exigea que « soit vidé sur-le-champ ce produit de Vichy » (6). Les autorités de la France Libre le traitèrent pour ce qu’il était : à savoir un ex-ministre de Pétain et l’un des parlementaires ayant voté les pleins pouvoirs au maréchal en assassinant la IIIe République. Ces faits suffirent à le frapper « d’indignité nationale » et « d’inéligibilité ».

Toute honte bue, et mû par l’ambition dévorante de reprendre des responsabilités politiques, cet homme « sans ambition, d’une totale sincérité et humilité intellectuelles » pour reprendre le jugement burlesque repris par Michel Albert à André Philip (2), finit par écrire au général de Gaulle le 4 juillet 1945 pour le supplier de lui retirer ces marques d’infamie. Des « amis » – pour reprendre l’expression de Michel-Pierre Chelini (7) – intervinrent auprès du chef du Gouvernement provisoire pour appuyer cette demande. Quels amis ? Très probablement le clergé mosellan, mais aussi probablement le Vatican de Pie XII.

Charles de Gaulle, qui avait une piètre image de Robert Schuman mais qui, en homme d’État, avait le souci d’apaiser les tensions entre Français, céda à la supplique et intervint pour que l’affaire fût classée. Un non-lieu en sa faveur fut prononcé par la commission de la Haute Cour le 15 septembre 1945 et Robert Schuman reprit sa place dans la vie politique française comme si de rien n’était.

8 – ROBERT SCHUMAN, À PEU PRÈS DÉPOURVU DE TOUTES LES QUALITÉS D’UN HOMME D’ÉTAT, DEVIENT UN POLITICARD DE LA IVE RÉPUBLIQUE, « FAUX NAÏF », « HABILE » DANS LA « MANŒUVRE POLITICIENNE » ET DANS LA DISSIMULATION DE DÉCISIONS ESSENTIELLES

À peine relevé de sa peine d’inéligibilité pour collaboration, Robert Schuman se lance donc dans la politique de la IVe République. Il est candidat aux législatives du 21 octobre 1945, et sa liste remporte quatre sièges sur sept en Moselle. C’est ici le lieu de souligner plusieurs points importants du personnage, à commencer par ses qualités médiocres d’homme d’État et de parlementaire.

Robert SchumanFrançois Roth écrit que Robert Schuman « était dépourvu des qualités brillantes, de l’ampleur de vues, de l’audace sans scrupules qui font les personnages hors norme » et que sa vie« n’était pas celle d’un de ces grands individus qui ont façonné l’Histoire.» (4) Michel Albert relève qu’il était « au physique, comme un grand diable à la silhouette terne et voûtée, vieillissant avant l’âge, dépourvu de séduction. Tous ces traits en firent une cible privilégiée pour les caricaturistes, qui présentaient ce parlementaire comme un curé de campagne sans soutane. » (6)

Tous les observateurs de l’époque se retrouvent pour stigmatiser, parfois méchamment, ses piètres qualités oratoires et son apparence physique, qui ne cadrent pas avec l’image d’un grand responsable politique. Selon E. Borne, « on s’endormait en écourtant sa parole lente, appliquée, sans aisance». Selon Jacques Fauvet, « il donnait l’impression d’être un orateur qui pèse longuement ses arguments comme un vieux pharmacien ses pilules ».(6) Selon Georges Bidault, Président de son parti, le MRP, et qui ne l’aimait pas, Robert Schuman était « un moteur à gaz pauvre »(2) . Il avait « une frêle silhouette et une voix nasillarde »(12). Lui-même reconnaissait : « Je ne suis pas orateur.» Certains brocardaient son allure de « jeune communiant monté en graine », d’autres celle « d’un homme qui est né vieux ». Discret, terne, effacé, il faisait l’impossible pour ne pas se faire remarquer.(6)

Mais au-delà de ces apparences, Raymond Poidevin, pourtant l’un de ses admirateurs, souligne à quel point Robert Schuman « ne manquait pas d’habileté dans le jeu politique » de la IVe République. Il le décrit comme « feutré, faux-naïf », comme « ayant le sens de la manoeuvre politicienne », comme « jouant un rôle clé dans la plupart des crises ministérielles avec un sens aigu des dosages politiques ».(6) Il précise que Robert Schuman savait aussi « contourner les questions indiscrètes des parlementaires soit en commission, soit en débat public » et qu’il estimait devoir « informer le Parlement le plus tard possible sous peine de compromettre une négociation. »(6)

Relevons que ces descriptions trahissent ce qu’a d’évidemment mensonger l’idée selon laquelle il aurait pu être nommé au gouvernement de Pétain sans son accord et y rester près d’un mois sans le savoir. Elles montrent aussi ce qu’ont de naïf les descriptions qui nous présentent comme un modèle de sincérité et d’intégrité cet homme suprêmement retors ayant réussi le tour de force d’être dix fois ministre sous la la IVe République. La dissimulation de Robert Schuman était extrême, comme le dévoile à son corps défendant Raymond Poitevin lorsqu’il précise que celui qui était devenu ministre des Affaires étrangères de la République « restait discret vis-à-vis de l’Élysée dans certaines grandes occasions comme lorsqu’il prépara la ‘‘bombe’’ du 9 mai 1950. Cette même affaire le conduisit à n’informer que deux de ses collègues du gouvernement alors qu’il estimait qu’un ministre doit régulièrement tenir tous ses collègues ‘‘au courant des affaires de son ressort’’ ».(6)

Réélu aux élections législatives de juin 1946, Schuman fut appelé par Georges Bidault à devenir ministre des Finances, fonction qu’il occupa jusqu’en novembre 1947, pour devenir ensuite président du Conseil, c’est-à-dire Premier ministre de la IVe République. En juillet 1948, son cabinet fut renversé sur une banale affaire de crédits militaires. Avec une aptitude consommée à retomber sur ses pieds, Robert Schuman resta pourtant au gouvernement, en devenant ministre des Affaires étrangères, poste qu’il occupera jusqu’en janvier 1953, « soit sous neuf cabinets successifs, ce qui, étant donné l’instabilité ministérielle de la IVe République, représentait une sorte de record », comme le remarque François Roth. Au moment où il arrive au Quai d’Orsay, « rien n’annonce alors que Schuman, qui a 59 ans, sera le futur père de l’Europe » (4).

9 – ROBERT SCHUMAN, « N’AYANT PAS D’IDÉE PERSONNELLE », SE FAIT REMETTRE PUIS S’APPROPRIE UNE « DÉCLARATION » PRÉPARÉE PAR JEAN MONNET ET LES AMÉRICAINS

time magazine monnetEn relatant la genèse de ce qui allait devenir la fameuse « Déclaration Schuman » du 9 mai 1950, François Roth montre que ce ne fut pas du tout Robert Schuman qui en prit l’initiative mais le secrétaire d’État américain, l’habile Dean Acheson (en couverture du magazine américain Time ?). Au cours d’une réunion informelle sur l’avenir de l’Allemagne qu’il avait organisée à Washington en septembre 1949, et à laquelle il avait convié le Britannique Ernest Bevin et le Français Robert Schuman, Dean Acheson demanda à Schuman « qui a une grande expérience de l’Allemagne, de faire des propositions, de définir un projet sur l’avenir de l’Allemagne » (4).

Robert Schuman, “respectueux des autorités et de l’ordre établi”, accepta bien entendu cette mission. Mais celui qui était “peu imaginatif” à la quarantaine avait peu de chance de l’être devenu à 64 ans : il avoua n’avoir pas la moindre idée. Il était d’ailleurs d’autant plus embarrassé que les relations franco-allemandes étaient en train de se détériorer à cause du statut de la Sarre et que le 10 mai 1950 devait se réunir à Londres un Conseil atlantique pour discuter de l’Allemagne, où il perdrait la face s’il n’avait rien proposé de concret d’ici là.

C’est alors que l’on approchait de cette date qu’entra en scène Jean Monnet (ici en couverture du magazine américain Time ?). Officiellement Commissaire général au Plan, Monnet était, de notoriété publique depuis la Deuxième Guerre mondiale, un homme des Américains.Comme si la répartition des rôles avec Dean Acheson avait été calculée au millimètre, Jean Monnet eut le bon goût de transmettre à Robert Schuman un projet de Déclaration tout ficelée et sortie de Dieu sait où. Comme on était le 1er mai 1950, que Robert Schuman« n’avait pas d’idée personnelle » et que « ses services n’avaient rien proposé » (4), le moins que l’on puisse dire est que ce texte transmis par Jean Monnet tombait à point nommé. Une aubaine !

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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 23:08

Par François ASSELINEAU
Version mise à  jour du 12 octobre 2013

 

Partie 2

Le texte était tellement ficelé et le calendrier restant à courir avant le 10 mai tellement serré que la seule chose, ou à peu près, qui restait à faire à Robert Schuman, s’il ne voulait pas se ridiculiser, était de le lire et de s’en attribuer la paternité. De fait, et comme le révèle François Roth, « Schuman assume la responsabilité politique du texte de Monnet sans trop communiquer avec ses services ».(4)

Jean Monnet et Robert Schuman

Le fait que la fameuse « Déclaration Schuman » n’ait de Schuman que le nom de celui qui l’a lue devant la presse stupéfiera sans doute les lecteurs de 2010, les révoltera ou les laissera incrédules. Mais, outre que cette analyse est conforme aux recherches effectuées par François Roth, elle est aussi absolument conforme au déroulement des événements, au fonctionnement de l’État et à la simple logique. Expliquons pourquoi.

Lecture de la Déclaration SchumanLe 9 mai 1950, Robert Schuman, flanqué de son mentor Jean Monnet à sa droite (cf. photo ?) lut « sa » Déclaration dans le Salon de l’Horloge du Quai d’Orsay devant la presse. Puis, chose étonnante, il quitta rapidement la salle, pour ne répondre à aucune question. Ni des journalistes ni… de ses propres collaborateurs éberlués. Il s’agissait pourtant d’une véritable « bombe » et l’annonce tout à trac de la mise en commun des ressources stratégiques du charbon et de l’acier entre la France et l’Allemagne, de la création d’une Haute autorité commune indépendante des gouvernements, et de la perspective d’une fédération européenne laissa l’assistance, dont quelque 200 journalistes, complètement médusée.

L’historiographie officielle explique d’ordinaire que « le travail avait été entouré de la plus grande discrétion afin d’éviter les inévitables objections ou contre-propositions qui en auraient altéré à la fois le caractère révolutionnaire et le bénéfice lié à l’effet de surprise » (13). Mais de qui se moque-t-on ? Pour qui connaît l’administration française, il est strictement impossible – et heureusement ! – qu’une décision stratégique d’une telle ampleur ait pu être prise en quelques jours par un ministre seul, après que trois personnes l’eussent griffonnée sur un coin de table, sans que les membres de son cabinet, les différents services concernés du Quai d’Orsay, ainsi que les services des autres ministères concernés, n’aient été dûment associés, pendant de longs mois, à l’étude préalable de sa faisabilité et de ses conséquences. Dans le cas contraire, les « inévitables objections », plutôt que d’avoir lieu avant auraient lieu après, et couleraient à coup sûr un tel projet.

C’est également impossible d’un point de vue allemand. L’historiographie officielle ose soutenir que le Chancelier ne fut prévenu à Bonn que le matin même de la conférence de presse prévue à Paris l’après-midi. Et que, tel Ubu Roi consulté au saut du lit, Adenauer « enthousiaste » aurait « répondu immédiatement qu’il approuvait de tout coeur », sans autre précision ni consultation, cette broutille consistant à mettre en commun l’acier et le charbon allemand avec celui de la France puis à bâtir une fédération européenne dans la foulée.(13) . Qui peut croire un instant à une telle fable ?

En réalité, si les administrations françaises, le reste du gouvernement et même le président de la République ne pipèrent mot alors qu’ils n’eurent vent de la « Déclaration Schuman » que le matin même, c’est que tous avaient compris qu’une très grande puissance tirait toutes les ficelles de l’opération. Que cette très grande puissance avait évidemment sondé préalablement les Allemands pour obtenir l’accord du Chancelier, et qu’elle avait acquis un tel poids dans l’appareil d’État français que Robert Schuman savait qu’il ne risquait pas d’être démissionné d’office après une telle incartade.
En bref, cette Déclaration n’avait pas été concoctée par « Jean Monnet et ses proches collaborateurs » , comme veut nous en persuader, parmi bien d’autres, le conte de fées publié sur le site de l’Union européenne (13). Elle était nécessairement le résultat d’instructions, méditées de longue date, émanant de Washington, dont Jean Monnet était l’agent traitant.

CHAPITRES 10 À 15

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Sommaire :

  • 10 – La fameuse « Déclaration Schuman » et la non moins fameuse « méthode Monnet » ont été conçues par les Américains et pour les Américains
  • 11 – Un projet peut en cacher un autre
  • 12 – La fabrication du mythe Robert Schuman
  • 13 – Le procès en canonisation de Robert Schuman
  • 14 – L’Église catholique, qui n’a pas reconnu la création de l’Europe comme un miracle, en attend d’autres pour pouvoir béatifier puis canoniser Robert Schuman
  • 15 – Le verrouillage de la vérité par les médias et la classe politique
16 – POURQUOI LA « DÉCLARATION SCHUMAN » FIGURE-T-ELLE SUR TOUS LES CHÉQUIERS ?

Enfin, et pour conclure ce dossier, on relèvera ce fait étrange, déjà soulevé par un certain nombre de blogs et reconnu même par l’encyclopédie Wikipédia (14), que les chéquiers en euros, imprimés par toutes les banques, portent un extrait de la Déclaration du 9 mai 1950 créant la CECA Tout un chacun peut en faire l’expérience en sortant son chéquier, quel qu’il soit. Comme le montrent les photos ci-dessous (15), à condition de s’armer d’une loupe très puissante, on découvre que les lignes sur lesquelles on inscrit le montant en toutes lettres, l’ordre, le lieu, la date et les deux barres obliques, sont en fait constituées d’un texte en caractères microscopiques qui reprend la phrase la plus célèbre de la «Déclaration Schuman » : « L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait ».

Chèque grossiCette découverte a conduit un certain nombre d’internautes à y voir une volonté de propagande insidieuse, sous forme de « messages subliminaux ». C’est sans doute conclure un peu hâtivement. Car la police de caractères est si microscopique qu’il est assez difficile à un oeil de déceler que le trait, en réalité non homogène, est constitué d’un alignement de lettres minuscules. Et il est quasiment impossible, même à un oeil de lynx, de pouvoir lire le texte sans l’aide d’une loupe puissante.

Les tenants d’une explication rationnelle assurent quant à eux qu’il n’y a là rien que de très normal. Ce ne serait qu’un simple dispositif de sécurité destiné à rendre plus ardu le travail des éventuels contrefacteurs de chèques. Cette explication n’emporte cependant pas non plus la conviction. D’une part parce que l’on peut douter qu’un tel dispositif puisse gêner les faussaires, alors que les chiffres en code barre et les filigranes des chèques sont assurément plus compliqués à reproduire. D’autre part parce que, même dans l’hypothèse du dispositif de sécurité, rien n’obligeait à prendre une série de lettres, et encore moins une phrase symbole de la construction européenne. Pourquoi par exemple ne pas avoir choisi la première phrase de la Déclaration des Droits de l’Homme (16) ou la devise de la République ? Et que diraient ceux qui ne voient pas malice dans cette reprise, si la phrase utilisée, au lieu d’être un extrait de la Déclaration Schuman, était un verset des Évangiles ou du Coran, un extrait du Mein Kampf d’Hitler ou le premier couplet de l’Internationale ?

C’est pourquoi cette apposition systématique de la Déclaration Schuman sur toutes les formules de chèques, opérée en catimini et sans que l’on sache qui en a eu l’initiative, laisse un sentiment de profond malaise. N’est-elle pas allégorique, au fond, de toute la trop fameuse « méthode Monnet Schuman », inventée à Washington et consistant à mettre en place, de façon subreptice et non démocratique, une structure politique ne recueillant pas l’assentiment conscient des populations ?

CONCLUSION : ROBERT SCHUMAN, UN PRÊTE-NOM

En 1950, la création d’une Communauté du Charbon et de l’Acier (CECA) n’était que le premier étage d’une fusée conçue aux États-Unis, dont le deuxième allait être la Communauté Européenne de Défense (CED), et dont l’objectif final était de transformer l’Europe occidentale en un « glacis » géostratégique américain face au « glacis » géostratégique soviétique.

Mais il était évidemment exclu de présenter le projet ainsi. Les opinions publiques européennes, et en particulier les Français et les Italiens où les Partis communistes inféodés à Moscou représentaient près de 30% de l’électorat, l’auraient immédiatement empêché (c’est d’ailleurs ce qui arriva en 1954 avec la CED que l’alliance entre les gaullistes du RPF et les communistes firent échouer). Il fallait donc trouver un stratagème pour avancer masqué, et pour donner à croire aux opinions publiques que la création de la CECA était d’origine européenne.

C’est ici qu’il faut chercher les raisons qui ont conduit le gouvernement américain du Président Truman à avoir recours à Robert Schuman pour prendre la responsabilité politique d’une Déclaration conçue outre-Atlantique, rédigée et transmise à l’intéressé par Jean Monnet, l’éternel Monsieur Bons Offices au service de Washington. En utilisant le ministre français des affaires étrangères, Truman et Dean Acheson, le Secrétaire d’État américain, firent preuve d’une grande sagacité politique, on peut même dire d’un coup de génie, qui leur avait d’ailleurs peut-être été soufflé par Jean Monnet. Car l’homme Schuman présentait de merveilleux atouts pour servir le dessein de Washington. Né Allemand puis devenu Français, n’ayant jamais combattu l’Allemagne et ayant même soutenu les Accords de Munich, le ministre français offrait un profil de rêve pour égarer les opinions publiques. Il leur donnait à penser que la CECA était une construction « européenne », imaginée par un Français, et dont l’objectif était de parvenir à « la paix » et à la « réconciliation franco-allemande ». Son catholicisme ostentatoire et ses liens avec le Vatican de Pie XII constituaient un atout décisif complémentaire pour présenter l’opération sous une forme propre à séduire les mouvements démocrates chrétiens de l’après guerre et les nombreux intellectuels chrétiens de cette époque.

Lorsque Raymond Poidevin décrit la proposition de Robert Schuman de créer une Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier comme « un geste téméraire à l’époque, qui soulignait le désir de pacification notamment avec l’Allemagne », on est en plein mythe. Le geste en question n’était pas de Robert Schuman, la « pacification avec l’Allemagne » n’en était qu’une présentation pour les opinions publiques, et il n’avait rien de bien téméraire puisque le ministre français, notoirement peu courageux, ne faisait que se plier aux desiderata de la superpuissance américaine.

En 2010, l’Union européenne que nous avons sous les yeux ne correspond en rien à l’espèce de fraternité européenne et chrétienne symbolisée par Schuman, mais ressemble en tout à une colonie américaine, exclusivement fondée sur le culte de l’Argent Roi et la liberté du commerce, bref sur le matérialisme le plus cynique et le plus désespérant. Aussi la personnalité de Robert Schuman n’intéresse-t-elle à peu près plus personne, pas plus que son « apostolat laïc ». Et tout le monde ressent en son for intérieur le caractère artificieux des propos dithyrambiques qui lui sont consacrés. Du reste, et comme le relève cruellement François Roth, « les discours où le nom de Schuman est évoqué sont des textes pauvres, convenus, rédigés par des attachés de cabinet qui travaillent à partir de notices de dictionnaires ou d’Internet.» (4)

Et pourquoi cela ? Parce que, comme le dit pudiquement Michel-Pierre Chelini, pourtant sur le site même de la fondation Robert Schuman, « il convient de ne pas surdimensionner son rôle ou sa clairvoyance. Toute la construction européenne n’est pas son œuvre. » (7) Voilà qui est joliment dit.

Au fond, Robert Schuman ne fut, tristement, qu’un prête-nom. Et les dithyrambes consacrés à ce prétendu « père de l’Europe » ne sont que la marque pénible de l’ignorance ou de la duperie.


(2) Robert Schuman, le contemplatif dix fois ministre !, hommage de 39 minutes 21 secondes de Michel Albert, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, à Robert Schuman en 2003, hommage dont l’enregistrement et le texte sont surhttp://www.canalacademie.com/ida95-Robert-Schuman.html
(3) Sources : http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Schuman ; Robert Schuman et l’idée européenne par Michel-Pierre Chelini sur le site de la Fondation Schuman : http://www.robert-schuman.eu/schuman_chelini.php ; Raymond Poidevin, Professeur émérite à l’université Robert Schuman – Strasbourg III. Extrait de son ouvrage : « Robert Schuman », collection Politiques et Chrétiens, éditions Beauchesne, 1988, pages 9-15, également sur le site de la Fondation Schuman :http://www.robertschuman.eu/schuman_poidevin.php
(4) Source : Robert Schuman, « père de l’Europe » ou saint en veston ?, (compte rendu de : François Roth, Robert Schuman, du Lorrain des frontières au père de l’Europe, Fayard, 2008)http://www.europaforum.public.lu/fr/temoignages-reportages/2008/10/roth-schuman/index.html
(5) Cf. Robert Schuman et l’idée européenne par Michel-Pierre Chelini sur le site de la Fondation Schuman : http://www.robert-schuman.eu/schuman_chelini.php ; dans son hommage de 2003 à Robert Schuman, Michel Albert, Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, conteste formellement que Robert Schuman ait porté l’uniforme d’officier allemand en ces termes : « Contrairement à ce qu’on a pu dire – contrairement à l’injure du communiste Jacques Duclos le traitant publiquement « d’officier boche » – Robert Schuman n’a jamais porté l’uniforme allemand car, étant réformé pour raisons de santé, il a seulement été requis civil pendant quelques mois à la mairie de Thionville ». http://www.canalacademie.com/ida95-Robert-Schuman.html. Mais cette indignation vertueuse, et d’ailleurs peu glorieuse pour l’intéressé si elle était exacte, ne repose sur aucune source.
(6) Raymond Poidevin, « Robert Schuman », collection Politiques et Chrétiens, éditions Beauchesne, 1988, sur le site de la Fondation Schuman : http://www.robert-schuman.eu/schuman_poidevin.php
(7) Cf. Robert Schuman et l’idée européenne par Michel-Pierre Chelini sur le site de la Fondation Schuman : http://www.robert-schuman.eu/schuman_chelini.php
(8) Bien qu’antinazi, le chancelier autrichien Dollfuss (1892 – 1934) n’en fut pas moins un fasciste authentique. Il fonda une ligue d’extrême droite, le Front Patriotique, et établit une dictature le 4 mars 1933, transformant l’Autriche en un État autoritaire, corporatif et catholique.
(9) L’ultra-conservateur Amiral hongrois Miklós Horthy (1868 – 1957), amiral sans flotte et régent d’un royaume sans roi, installa en 1920 un régime autoritaire, qui sympathisa avec les régimes fascisants environnants, sans verser cependant dans un régime totalement dictatorial.
(10) Antonio de Oliveira Salazar (1889 – 1970) établit au Portugal en 1933 un « État nouveau », régime politique nationaliste, proche de l’idéologie fasciste de Benito Mussolini mais néanmoins distinct. Autoritaire et non totalitaire, l’État nouveau est fondé sur le catholicisme et l’anti-communisme et ne prétend pas développer la puissance de l’État au même degré qu’un régime fasciste.
(11) Homme intègre et courageux, André Diethelm était normalien, inspecteur des Finances et ancien directeur de cabinet de Georges Mandel de 1938 à 1940. Il avait ensuite rallié la France libre, où de Gaulle l’avait nommé commissaire à l’Intérieur, au Travail et à l’Information, puis aux Finances et aux Pensions, enfin aux Finances, à l’Économie et à la Marine marchande dans le Comité national français (1941-43). Le 3 mars 1944, il devint commissaire à la Guerre puis, le 9 septembre 1944, ministre de la Guerre dans le Gouvernement Charles de Gaulle, et ce jusqu’au 21 novembre 1945.
(12) Présentation faite par l’éditeur du livre Robert Schuman : Homme d’Etat, citoyen du Ciel, ouvrage collectif présenté par Raphaël Clément et Edouard Husson, François-Xavier de Guibert, 2006http://www.amazon.fr/Robert-Schuman-HommedEtat-citoyen/dp/2755400072
(13) Brochure Une idée neuve pour l’Europe – La déclaration Schuman – 1950 – 2000 de Pascal Fontaine, disponible sur http://ec.europa.eu/publications/booklets/eu_documentation/04/txt02_fr.htm

« Jean Monnet et ses proches collaborateurs rédigèrent pendant les derniers jours d’avril 1950 une note de quelques feuillets qui contenait à la fois l’exposé des motifs et le dispositif d’une proposition qui allait bouleverser tous les schémas de la diplomatie classique. Loin de procéder aux traditionnelles consultations auprès des services ministériels compétents, Jean Monnet veilla à ce que ce travail soit entouré de la plus grande discrétion, afin d’éviter les inévitables objections ou contrepropositions qui en auraient altéré à la fois le caractère révolutionnaire et le bénéfice lié à l’effet de surprise. En confiant son document à Bernard Clappier, directeur du cabinet de Robert Schuman, Jean Monnet savait que la décision du ministre pouvait modifier le cours des événements. Aussi, quand, au retour d’un week-end dans sa région lorraine, Robert Schuman annonça à ses collaborateurs : ‘‘J’ai lu ce projet. J’en fais mon affaire’’, l’initiative était alors dans le champ de la responsabilité politique. Au moment même où le ministre français défendait sa proposition, dans la matinée du 9 mai, devant ses collègues du gouvernement, un émissaire de son cabinet le communiquait en main propre au chancelier Adenauer, à Bonn. La réaction de ce dernier fut immédiate et enthousiaste. Il répondit immédiatement qu’il approuvait de tout cœur la proposition. »

(16) « Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits »

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29 avril 2014 2 29 /04 /avril /2014 19:40

« La vie est une pièce de théâtre, ce qui compte ce n'est pas qu'elle dure longtemps mais qu'elle soit bien jouée. »


Sénèque

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Le pape François (2013)
photo par Leonora Giovanazzihttps://www.flickr.com/photos/lyonora/ 
(CC BY-NC 2.0) https://creativecommons.org/license...

 C'est l'événement central de l'année pour l'Eglise catholique : 1 à 2 millions de personnes, dit-on, sont attendues à Rome ce week-end pour la canonisation de deux papes : Jean XXIII et Jean-Paul II. La cérémonie a eu lieu dimanche avec la bienveillance de tous les médias du monde qui montrent une religion bienveillante, souriante, fière de vivre. Cela nous change beaucoup de l'image d'un Islam saignant que présentent avec délectation les mêmes télévisions occidentales dont le rôle est de présenter l'islam sous un jour couleur de soufre. Tout le monde se souvient de Jean-Paul II, mort en 2005. 26 ans de pontificat, 104 pèlerinages à la rencontre des fidèles. Le pape du « n'ayez pas peur » qui a fait de la croisade anticommuniste son sacerdoce majeur. Insatiable et charismatique globe-trotteur de la foi, qui regarda en face la chute du communisme. Les détracteurs de Jean-Paul II lui reprochent notamment, une trop grande concentration du pouvoir et sa sévérité avec les théologiens dissidents, notamment ceux de la théologie de la libération.(1)

Rien à voir avec Jean XXIII qui présente un profil très différent. Pape au pontificat très court (5 ans), il a lancé l'Eglise dans une profonde réforme, via le concile Vatican II. Jean XXIII est aussi célèbre pour sa légendaire bonté. Angelo Giuseppe Italie, (25 novembre 1881 - Rome,
3 juin 1963) fut élu pape le 28 octobre 1958 sous le nom de Jean XXIII (béatifié par Jean-Paul II à l'occasion du Jubilé de l'an 2000, il est désormais le « bienheureux pape Jean XXIII ». En Italie, on lui donne le surnom affectueux d'Il Papa Buono (« Le Bon Pape ». Pasteur débonnaire, il est connu pour sa simplicité. Dès le 25 janvier 1959, Jean XXIII convoque le deuxième concile du Vatican, qui devait être le vecteur d'une importante modernisation de l'Église catholique romaine. Cette décision surprend, voire inquiète la curie qui redoute des innovations trop marquées Le 11 octobre 1962, le concile, couramment désigné depuis lors sous le nom de « Vatican II », est ouvert. Le 11 avril 1963, il promulgue une encyclique qui est perçue comme étant son testament spirituel : Pacem in terrishttp: Au-delà du monde catholique elle est adressée « à tous les hommes de bonne volonté », fait l'apologie de la démocratie, affirme que la guerre ne peut être un instrument de justice et préconise que ce soit désormais la « loi morale » qui régisse la relation entre les Etats, prônant la solidarité, la justice et la liberté.

Béatification et canonisation
 Une béatification ou une canonisation intervient au terme d'un long processus par lequel l'Église catholique examine avec précaution la vie et l'oeuvre de celui appelé à être élevé sur les autels. Pourquoi des saints ? Tout en considérant que Dieu seul est saint, l'Église catholique a toujours voulu proposer aux fidèles des modèles de vie chrétienne. « La canonisation est un rite suivi par l'Église catholique romaine et les Églises orthodoxes, permettant d'ajouter une personne au nombre des saints. Jusqu'au xe siècle, il n'existe pas dans l'Église catholique romaine de procédure centralisée pour déclarer une personne sainte. Le plus souvent, c'est la vox populi qui déclare la sainteté. (...) La foi et les bonnes oeuvres de son vivant, et les miracles, avant ou après sa mort, sont nécessaires pour déclarer la sainteté d'une personne. S'ajoute dans les requis la réputation de sainteté (...) En 1634, Urbain VIII fixe de façon claire et détaillée les critères et la procédure de canonisation dans sa constitution Cælestis Jerusalem, l'examen des miracles (au moins deux) permet l'ouverture du réel procès en canonisation. (...) Le procès en canonisation commence par la déclaration reconnaissant « vénérable » la personne défunte. Celle-ci est alors reconnue digne de recevoir une vénération locale. Elle peut ensuite être béatifiée suite à une béatification. Elle atteint alors le rang des « bienheureux » et peut faire l'objet d'un culte plus généralisé. Enfin, le « saint » fait, lui, l'objet d'un culte universel. » (2)



Qu'est-ce qu'un miracle ?

Se pose alors la question du miracle. Dans l'Encyclopédie Wikipédia, nous lisons : « Un miracle désigne un fait extraordinaire, positif, non explicable scientifiquement. Il est vu comme surnaturel, attribué à une puissance divine et accompli soit directement, soit par l'intermédiaire d'un serviteur de cette divinité. On croit souvent que les miracles sont « bons » ou « bien intentionnés »... mais ce n'est pas toujours le cas. Dans la Bible on lit que plusieurs situations où Dieu lui-même punit sévèrement les hommes en utilisant les miracles. Pour les catholiques, il y aurait peu de miracles en Occident latin (250 récits de miracles depuis le début du christianisme). Cependant, sans parler de miracles. Une étude scientifique a été faite à propos de 1574 cas de guérisons inexpliquées en milieu hospitalier entre 1864 et 1992. » (3)

 

La sainteté dans les religions

Il y aurait un millier de saints catholiques dont trois « Algériens d'alors » : Optat de Milev, Donat et Augustin d'Hippone. Mais qu'est au juste un saint ? Une définition donnée par l'encyclopédie Wikipédia nous apprend que : « Les saints sont des hommes ou des femmes - et dans certaines traditions des anges - distingués par différentes religions pour leur élévation spirituelle et proposés aux croyants comme modèles de vie en raison d'un trait de personnalité ou d'un comportement réputé exemplaire. Certains de ces saints peuvent être qualifiés de « martyrs » (« témoins »), lorsqu'ils ont payé de leur vie leur attachement à leur foi. Les saints au sens strict sont ceux qui, sont parvenus à la béatitude éternelle, contemplent Dieu au Ciel et intercèdent pour les êtres humains ici-bas.(4)

Le protestantisme se distingue du reste du christianisme notamment par son refus du culte des saints (et de leurs reliques). L'Ancien Testament utilise le terme hébreu « qodesh » qui signifie initialement « pur » « La sainteté appartient à Dieu », tel était le message inscrit sur la plaque d'or que portait le grand prêtre qui officiait dans le temple de Jerusalem.(4)
Le sunnisme réprouve tout culte autre que celui adressé à Dieu. On parle d'associateurs nommé shirk. Ainsi, le culte des « saints » est interdit dans le sunnisme. Le sunnisme ne connaît pas de hiérarchie. Il n'y a donc pas de titre de sainteté, à proprement parler. Cependant, certains pays d'Afrique, notamment au Maghreb, pratiquent parfois un « certain » culte des saints, nommés localement marabouts. Des formes de soufisme assez hétérodoxe, dont les tariqa sont répandues dans l'ensemble des communautés musulmanes, connaît aussi des « walis », terme toujours traduit par « saint » dans la littérature d'expression française, bien que le sens de « wali » soit souvent synonyme de « guide vers Dieu » ou de « maître ».(4)
Le chiisme reconnaît également les saints et leur tombeau donne lieu à des pèlerinages. Le terme de « saint » n'existe pas en bouddhisme. Ainsi, la désignation (relativement récente) dans le bouddhisme tibétain. » (4)



Comment le Vatican « fabrique des saints » et fait sponsoriser ses messes

Pour Stéphanie Le Bars qui nous explique le fonctionnement de la canonisation qui tourne autour de deux miracles avérés - au sens de l'Eglise - : « Tous deux [ les deux papes à canoniser] sont des produits de la « fabrique des saints », une entreprise théologique et ecclésiale devenue à différentes époques clairement politique, que le christianisme a mise en place dès ses origines. (...) « L'exemplarité du saint doit s'appuyer sur une vie évangélique, précise Philippe Lécrivain, historien et jésuite. Le ´´miracle´´, souvent une guérison, est alors perçu comme le signe de l'énergie divine, une manière de donner une profondeur théologique à l'exemplarité. » Dès le IIIe siècle commence le culte des martyrs (...) Tout au long du Moyen Âge, la machine s'emballe. Des « vies de saints » circulent, qui relatent, entre légende et chronique, l'existence pieuse et les gestes nobles de croyants exemplaires. Il est vrai que, jusqu'au XIe siècle, la procédure est simple : « l'acclamation » populaire, la vox populi, suffit. (...) Mais cette fabrique anarchique de saints, non exempte de supercheries, va être reprise en main par l'Eglise. L'évolution coïncide avec une centralisation de la papauté à Rome, à partir du XIIe siècle. Après la Réforme, les protestants rejettent le culte des saints pour « n'adorer que Dieu ». (...) » (5)

Devant les dérives, nous dit Stéphanie le Bars, « la reprise en main par Rome va de pair avec un renforcement du poids des ordres religieux et des lobbies organisés pour le choix des « causes » à défendre. Elle débouche surtout sur le summum de l'autoglorification de l'Eglise : la sainteté de la figure papale. « Après 1870 et la fin des Etats pontificaux, le pape, perdant son pouvoir temporel, se réfugie dans la puissance spirituelle, explique André Vauchez. Il accentue son rôle central, instaure l'infaillibilité papale et ouvre la voie aux canonisations quasi systématiques des papes, incarnations de l'Eglise elle-même. »(...) La politique de canonisation adoptée par l'Eglise a connu de notables évolutions depuis le pontificat de Jean-Paul II (1978-2005). « Jean-Paul II a procédé à 482 canonisations et à 1 341 béatifications, (...) (...) M. Michel voit enfin dans ces célébrations une forme de « marketing religieux qui vise à offrir le produit le plus adapté au consommateur à un moment donné ». Et de citer l'exemple de Padre Pio, un prêtre italien, mort en 1968, sujet d'une piété populaire immense durant sa vie, et canonisé en 2002, malgré les doutes de la hiérarchie catholique sur la réalité de ses stigmates. » (5)

Dans le même ordre, sacrifiant au néolibéralisme, la foi étant devenu un produit marchand, l'Eglise cherche des sponsors, comme un vulgaire comité scientifique en mal de ressource Philippe Ridet écrit ; « Un à un, Mgr Liberio Andreatta, chef de l'agence vaticane de l'organisation des pèlerinages, égrène, mercredi 23 avril, les noms des sponsors qui permettent au Vatican de financer la double canonisation : « Le pétrolier ENI, les banques Intesa Sanpaolo, Pekao, Banco Popolare et UniCredit, la société d'assurance Generali, le groupe Benetton, la Société des autoroutes, celle des aéroports. » Pourtant, les dépenses du plus petit Etat du monde sont modestes comparées au retentissement de la manifestation : 500.000 euros, consacrés pour l'essentiel à l'installation de tribunes pour la presse, pour les 61 délégations représentant 54 pays, les 19 chefs d'Etat, les 24 chefs de gouvernement et les 23 ministres. Bonne nouvelle : d'ores et déjà, les donations des sponsors ont couvert 300.000 euros de cet investissement. Il faut remonter au Festival de Woodstock, en août 1969, pour trouver un événement planétaire aussi bon marché. (...) » (6)

La canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II, le 27 avril prochain, est « principalement une affaire politique », a expliqué le père Marc Lindeijer lors d'un entretien avec la radio catholique néerlandaise. dans le Stern, Walter Wüllenwerber pose la question : ´´Mutter Teresa who sind ihre Millionen ?´´ Mère Teresa où sont vos millions ? Il avance l'hypothèse que tout l'argent récolté par Mère Teresa a servi à renflouer la banque du Vatican qui avait fait faillite lors du fameux crac du Banco Ambrosiano » (7)


Le désarroi du croyant du XXIe siècle

En ces temps d'anomie du monde où tout parait éphémère où des convictions que l'on croyait gravées dans le marbre, comme l'incorruptibilité de l'Eglise et de ses hommes, on apprend que des scandales financiers touchent aussi l'Eglise et que beaucoup de ses prêtres ne sont pas des modèles de vertu. Plus que jamais, l'homme est tiraillé entre un besoin de croire et de s'accrocher par atavisme à une réalité supérieure représentée notamment par des intercesseurs- ce qu'on appelle les » « aoulia assalihine » « les guides vertueux » ?- et dans le même temps, il apprend que la science peut tout expliquer notamment les miracles ou réputées telles qui ont amené à la foi des générations de fidèles.

 « Besoin d'être rassuré ? Forme de superstition ? C'est un fait : le culte des saints, ces précieux intermédiaires, reste vivace parmi les catholiques. Les protestants, hostiles à la prolifération des fêtes religieuses au Moyen Âge s'adressent directement à Dieu. « Chez les musulmans, poursuit-il, on ne parle pas de saints, mais il existe une vénération pour les patriarches de la Bible et les compagnons du Prophète. Reste la question des miracles, plus épineuse que jamais. Au Moyen Âge, la science ou la médecine ne permettaient pas toujours de faire la distinction entre le « surnaturel » (miracle divin) ou le « préternaturel » (les merveilles limitées à la sphère du naturel). Une guérison inexpliquée était un signe, une preuve de l'existence de Dieu. « Il faut attendre le début du XXe siècle, rappelle le Dr Jean-Claude Monfort, psycho-gériatre à l'hôpital parisien Sainte-Anne, avec la découverte d'anticonvulsivants, pour que la crise d'épilepsie apparaisse, non plus comme une « possession diabolique », comme on le croyait, mais comme la conséquence de désordres neurologiques ». « En 1952, poursuit-t-il, les psychoses délirantes, parfois considérées comme « démoniaques », cèderont sous l'effet des premiers neuroleptiques. Puis, les antidépresseurs soulageront bien des souffrances. » (8)



Quelle est la position de la science en face du miracle ?

« Apparemment, les limbes étaient exclusivement une invention des catholiques. Pour toutes les autres religions, paradis ou enfer étaient et restent : « La science fait-elle reculer les miracles nécessaires à la béatification (un miracle) et à la canonisation (deux miracles) ? « il est incontestable que la foi peut amener un mieux-être physique ou psychologique et peut-être des guérisons », souligne Jean-Claude Monfort. (...) Le modèle d'un intercesseur, intermédiaire entre un Dieu lointain et un simple humain, peut aider les croyants. Contrairement à l'adage selon lequel mieux vaut s'adresser au Bon Dieu qu'à ses saints. » (8)

La papauté est-elle infaillible ? Des générations de fidèles l'ont cru Lors d'un concile des premiers siècles, les papes « inventent » les nimbes, une sorte de purgatoire soft. Des milliers de fidèles ont cru que leurs proches morts étaient dans cette étape intermédiaire Nous nous rappelons tous comment du jour au lendemain, un décret de l'Église, signé Benoît XVI, du 20 avril 2007, a décidé de supprimer les limbes. Drôle de panique ! Que faire de tout ce monde dont la plupart des âmes attendaient depuis des siècles. Apparemment, les limbes étaient exclusivement une invention des catholiques. Pour toutes les autres religions, paradis ou enfer étaient et restent toujours les seuls « repères ». Que représente tout ce décorum au XXIe siècle où la foi a déserté les choeurs où le m'as-tu vu et le show business envahit même le sacré.

Plus largement , que reste-t-il aux religions de spécifiques maintenant que les réputées « miracles » sont reproductibles dans les laboratoires ? Si les religions veulent réellement servir de guide à une humanité désemparée, ballotée dans tous les sens, victime du money-théïsme, il leur faudra une lecture plus saine plus désarmée des saintes écritures et surtout plus dépouillée. La sobriété et le renoncement à la culture de l’éphémère, sont à n’en point douter les chemins du salut.

 


1.Aymeric Janier http://www.lemonde.fr/europe/ article/2014/04/25/jean-xxiii-et-jean-paul-ii-des-canonisations-prematurees_4407300_3214.html

2.La Canonisation : Encyclopédie Wikipédia

3.Le miracle : Encyclopédie Wikipédia

4. Les saints : Encyclopédie Wikipédia

5.http://www.lemonde.fr/culture/artic...

6.http://www.lemonde.fr/economie/arti...

7.http://www.lesobservateurs.ch/2014/...

8.http://www.lessentiel.lu/fr/lifesty...

 

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz

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