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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 21:14

Extrait de Wikipédia:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Crimes_de_guerre_nazis_en_Union_sovi%C3%A9tique

 

 

Dans l’image laissée par l’opération « Barbarossa » dans la mémoire populaire allemande, on retrouve une vision déformée de la réalité qui exagère considérablement la part des évènements militaires et des souffrances des soldats, alors que l’aspect singulier de cette invasion, à savoir son caractère intrinsèquement criminel, est passé sous silence et « normalisé »[3]. La guerre conduite par le Reich en Union soviétique a été une guerre très particulière composée de volets complémentaires, militaire (objectif d'anéantissement de l'Armée rouge), mais aussi politique (liquidation d'un État et de ses institutions), humain (extermination complète ou partielle de larges couches de populations), et économique (asservissement économique des populations, pillages extrêmes, destruction des infrastructures et des outils de production non nécessaires aux besoins immédiats du IIIe Reich). Ces volets dessinent un projet d'ensemble revendiqué par les théoriciens nazis : la création d’un Lebensraum à l’Est(Le Lebensraum (de l'allemand, der Raum l'espace et das Leben la vie) ou « espace vital », est un concept géopolitique créé par les milieux impérialistes allemands et popularisé par le nazisme. Lié au darwinisme social, il renvoie à l'idée de territoire suffisant pour, dans un premier temps, assurer la survie d'un peuple et, dans un deuxième temps, favoriser sa croissance via la conquête.

Forgée par Friedrich Ratzel (1844-1904), cette idée a été l'une des principales justifications théoriques de la politique expansionniste de l'Allemagne nazie, en particulier sur le front de l'Est.

, qui sera édifié sur les cendres du monde slave ramené à un stade pré-civilisationnel. Pour organiser l'espace conquis, un « nettoyage » est indispensable. Himmler en sera chargé par une directive signée de Wilhelm Keitel le 16 mars 1941).

 

Le Lebensraum nazi :L'idée d'un peuple germanique manquant d'espace est donc très antérieure à Adolf Hitler, mais c'est lui qui en a tiré les conclusions politiques et militaires extrêmes. Selon l'historien Ian Kershaw, Hitler n'utilisa qu'une seule fois l'expression Lebensraum avant le putsch de la Brasserie de novembre 1923[2]. C'est probablement Rudolf Hess, ancien élève de Karl Haushofer qui la fait connaître à Hitler lors de leur emprisonnement à Landsberg en 1924-1925.

Dans Mein Kampf, Hitler transforme le concept de Lebensraum : plutôt que d'ajouter des colonies - dont l'Allemagne est privée depuis le traité de Versailles -, il veut agrandir le pays à l'intérieur de l'Europe. Il relance ainsi l'idée d'une expansion vers l'Est (Drang nach Osten) et accentue les éléments racistes du Lebensraum, qui devient explicitement lié avec la théorie de l'Herrenvolk (« race maîtresse ») désignant les « Aryens » ou la « race germanique »[1]. Par exemple :

« Ainsi, nous autres nationaux-socialistes, biffons-nous délibérément l'orientation politique d'avant-guerre. Nous commençons là où l'on avait fini il y a six cents ans. Nous arrêtons l'éternelle marche des Germains vers le sud et vers l'ouest de l'Europe, et nous jetons nos regards vers l'est.

Nous mettons terme à la politique coloniale et commerciale d'avant guerre et nous inaugurons la politique territoriale de l'avenir.

Mais si nous parlons aujourd'hui de nouvelles terres en Europe, nous ne saurions penser d'abord qu'à la Russie et aux pays limitrophes qui en dépendent. »

— Adolf Hitler, Mein Kampf, tome 2, 1925[3]

Par son ampleur gigantesque sans précédent (vingt millions d'Allemands portèrent à un moment ou à un autre l'uniforme de la Wehrmacht sur le front russe[4] tandis que près de 35 millions de Soviétiques furent mobilisés de 1941 à 1945[2], 65 millions de Soviétiques se retrouvèrent sous occupation nazie au plus fort des conquêtes de la Wehrmacht, 17 millions de personnes furent déplacées vers l'Est en 1941 afin d'échapper à cette occupation[2]), par les conséquences tragiques qu'il a entraîné dans la vie et le destin de dizaines de millions d'êtres humains, ce projet idéologique, accompagné de ses mises en œuvre concrètes, constitue sans doute un phénomène unique dans l'histoire européenne.

Cette volonté d’anéantissement a joué le rôle essentiel dans les immenses pertes en vies humaines de l'Union soviétique en 1941-1945. Hormis les commandants des Einsatzgruppen, et certains haut-gradés, en particulier, le maréchal Wilhelm Keitel

 

execution au proces de nuremberg

 

execution au proces de nuremberg

(pendu après le procès de Nuremberg), l’écrasante majorité des officiers supérieurs de la Wehrmacht, du RSHA et de la Waffen-SS ayant participé aux massacres de masse commis en Union soviétique n’ont pas été inquiétés après la capitulation à Berlin du 9 mai 1945.

 

Un projet préparé avant l’invasion de juin 1941[modifier]Le 31 mars 1941, Adolf Hitler avait réuni ses généraux pour les informer que la guerre contre l’Union soviétique serait d’une « nature spéciale ». Il déclare : « Le communisme n'a jamais été et ne sera jamais pour nous un camarade. La lutte qui va s'engager est une lutte d'extermination »[5]. Avant que l’armée allemande n’envahisse l’Union soviétique, les soldats reçurent des ordres précisant clairement la nature de l’« Opération Barbarossa » : il s’agissait d’une guerre différente de toutes les campagnes antérieures, d’une « guerre entre idéologies » dans laquelle les adversaires ne pouvaient être considérés comme des « camarades en armes ».

Les guerres à l'ouest n'ont pas été motivées par une croisade d'anéantissement telle qu'elle doit avoir lieu sur le front de l'Est. Les Anglais, les Français ou les Tchèques ne sont pas perçus comme des peuples « dégénérés », même s'ils sont présentés comme inférieurs et décadents. La haine antisémite trouve un prolongement dans la volonté obsessionnelle de détruire l'Union soviétique : celle-ci est supposée constituer l'opposé de la nation allemande, par le communisme et par sa composition traditionnellement pluriethnique ,par ce qui est présentée par les idéologues nazis comme une identité asiatique arriérée. L'Union soviétique est figurée comme une expression de l'anti-civilisation européenne, peuplée d'« Untermenschen » (sous-hommes) slaves indignes de vivre, qui seront soit éliminés soit impitoyablement exploités.

La Wehrmacht ne doit donc pas livrer une guerre ordinaire mais conduire une campagne d’assassinats et de destructions. Elle devra faire la guerre à l’Armée rouge, mais aussi, et particulièrement, aux civils. Son comportement en Russie occupée ressort alors davantage de celui d’une organisation criminelle que d’une armée en campagne. L’espace russe est destiné à devenir l'« espace vital » allemand, un fois expurgé de ses populations slaves. Les populations urbaines devront être anéanties, celles rurales soumises à un joug impitoyable afin de produire les surplus agricoles destinés à l'Allemagne et à la colonisation aryenne. Selon Alfred Rosenberg, l'idéologue du parti nazi, l'Union soviétique devra être liquidée en tant que structure politique et, afin d'organiser le pillage et sa mise en coupe réglée, son territoire sera démembré en quatre grandes zones d’exploitation. Dans les territoires qui seront conquis, Himmler annonce la liquidation par la famine de 30 millions de personnes (la préméditation reste cependant controversée selon l'historien Jean Stengers)[6]. Quant aux survivants de cette politique, ils seront libérés du bolchevisme afin que les Allemands puissent les asservir (les Slaves, réduits en esclavage, sont destinés à devenir un réservoir de main d'œuvre exploitable sans merci pour l'économie du Reich).

La politique d’extermination est définie dans ses grandes lignes en mars 1941, quatre mois avant l’invasion. La décision d'utiliser des unités du Reichssicherheitshauptamt (RSHA - services de sécurité) pour accomplir des « actions politiques spéciales » (euphémisme pour désigner l’organisation de massacres) est prise au début de la planification de l'invasion. Le général Wilhelm Keitel, commandant de l'OKW (« Oberkommando der Wehrmacht » - haut commandement des armées allemandes), dote le plan Barbarossa d'un supplément qui traite de « tâches spéciales », indépendantes des besoins militaires de l'invasion, et qui seront supervisées par Himmler qui a les pleins pouvoirs pour agir en Russie. Dans le cadre plus général d’une extermination de masse, certaines tâches spécifiques sont confiées à des unités spécialisées, les Einsatzgruppen, « groupes d’intervention » chargés d’éliminer derrière le front, de manière organisée, c’est-à-dire systématique, les Juifs soviétiques et des catégories particulières de la population russe. Le 28 avril 1941, un décret ordonne aux officiers de la Wehrmacht de collaborer avec les Einsatzgruppen[7].

L’extermination des Juifs d’Europe centrale et orientale et celle des Slaves relève de deux projets différents. Celle des populations juives, qui débute en Russie soviétique dès les premières semaines de l’opération Barbarossa, se veut totale et absolument prioritaire, systématique et la plus rapide possible. Elle est voulue, pensée et organisée avant l’invasion (l’idée des camps d’extermination, elle, serait venue à Himmler à Minsk en août 1941)[7]. L’extermination des Slaves, si elle est voulue, se veut partielle, d'ampleur limitée dans un premier temps, et sa mise en œuvre se fera progressivement au gré des circonstances. Elle n’est donc pas pensée et véritablement organisée d'autant que les besoins aigus du IIIe Reich en main d'œuvre tempèreront, à partir de 1942, les résolutions initiales des dirigeants allemands. Il n’en reste pas moins, qu’en pratique et même sur une échelle limitée, elle sera massive et dévastatrice puisqu'au moins 11 millions de civils furent anéantis du fait d'une action directe et intentionnelle de l'Allemagne lors de l'occupation de la partie occidentale de l'Union soviétique (massacres, exécutions sommaires, famines organisées, bombardements, déportations, sur-exploitation au travail forcé)[2].

Le 13 mai 1941, deux semaines avant l’invasion, un décret parvient dans les états-majors relatif à « l’exercice de la juridiction militaire en temps de guerre dans la zone Barberousse, et à des mesures spéciales à exécuter par les troupes » : plus de conseils de guerre ni de cours martiales. Les sévices et atrocités commis par les soldats allemands à l’égard des civils (pillages, viols, meurtres gratuits, assassinats collectifs) ne seront plus sanctionnés mais encouragés. Le général SS Bach-Zelewski, chargé de la lutte contre les partisans en Union soviétique, rapporte que des ordres explicites avaient été donnés par les plus hautes autorités du Troisième Reich afin que les soldats auteurs de crimes contre les civils ne fussent ni traduits en justice ni punis par les tribunaux militaires. Les généraux devaient faire montre d’un « manque total de pitié », les villages seraient brûlés avec leurs habitants, les villes rasées, les opposants anéantis[8]. Lors de ses préparatifs de guerre, et deux mois avant l’invasion, le général von Küchler, commandant de la 18e armée, déclare à ses commandants de division : « le but doit être la destruction de la Russie d’Europe ». Les instructions données à la VIe armée par le maréchal Reichenau sont sans ambiguïté : « Les troupes ont des missions à remplir qui dépassent le cadre de leurs devoirs ordinaires. On ne traite pas assez sérieusement la lutte contre l'ennemi, derrière la ligne de front. On continue à faire prisonniers des partisans et des femmes. La fourniture d'aliments aux habitants et aux prisonniers de guerre est un acte d'humanité mal compris. La disparition des symboles extérieurs de la domination bolchevique, y compris les bâtiments, correspond aux buts de la guerre d'anéantissement. À l'est, les objets de valeur historique et les objets d'art n'ont aucune importance »[9]. Le général d'armée Erich Hoepner, commandant le 4e groupe de Panzer, écrit le 2 mai 1941 : « Cette lutte doit avoir pour but la démolition de la Russie actuelle et doit donc être menée avec une rigueur sans précédent. Chaque opération, dans sa conception et son exécution, doit être guidée par une volonté absolue d’anéantissement total et impitoyable de l’ennemi »[10]. L'« ordre sur les commissaires » du 8 juin 1941, exige l'assassinat immédiat et systématique de tous les commissaires politiques de l'Armée rouge, assimilés en majorité plus ou moins explicitement à des Juifs. En juillet et août 1941, des décrets prévoient l’exécution immédiate de tous ceux qui refuseront d’obéir ou feront preuve de la moindre marque d’hostilité envers l’occupant allemand.

Ces instructions donnent une base légale aux assassinats, vols, viols, tortures et destructions sur une grande échelle dont allaient être victimes les 65 millions de Soviétiques (40 % de la population de l'Union soviétique) qui se retrouveront dans les territoires conquis par la Wehrmacht en 1941 et 1942. En pratique, l’armée ne se contentera pas de fermer les yeux sur les actions criminelles du régime, elle ordonnera aux troupes de les réaliser. La guerre de conquête et de destruction de l’Union soviétique offrira aux soldats allemands d’innombrables occasions de tuer, de détruire, de piller, de violer et de torturer, avec ou sans l’assentiment de leurs chefs. Ils furent rarement punis pour ces actions et assez souvent félicités par leurs supérieurs[3]. En outre, l'aggravation des difficultés de la Wehrmacht sur le front russe, dès l'hiver 1941-1942, après son échec devant Moscou, entraînera très rapidement une brutalisation radicale du comportement des soldats. Cette brutalisation sera encouragée par la hiérarchie de la Wehrmacht car elle offrait un exutoire à une discipline de combat très dure imposée aux unités combattantes. Les crimes de guerre deviendront un élément du quotidien de l’armée allemande.

La Stavka réagira à la discipline de l'ennemi en imposant à son tour à ses troupes une rigueur au combat particulièrement sévère et qui sera durement sanctionnée en cas de défaillance (désertion, défaitisme, complicité de désertion, mutilation volontaire, etc). Quand ils n'étaient pas fusillés par le NKVD, les récalcitrants partaient dans les « shtrafbat » (bataillons pénitentiaires). Selon les sources militaires russes, 422 700 hommes moururent dans les unités pénitentiaires pendant la guerre[11].

 Des crimes d'une grande ampleur.Dès le déclenchement de l’invasion, en juin 1941, l’armée allemande fait le tri des prisonniers pour découvrir les commissaires politiques et les militants communistes, qu’elle fusille aussitôt. A noter que cette extermination immédiate a un cadre plus large encore puisqu’elle inclut également les officiers et sous-officiers, ainsi que tous les membres de l’intelligentsia (Intelligentzler) : instituteurs, universitaires, scientifiques, etc[12]. Plus généralement, la Wehrmacht tue à l’aveuglette, sur de simples soupçons, « tous ceux qui regardent de travers » selon les ordres de Hitler. Dans les territoires conquis, tout refus d’obéissance vaut immédiatement une balle dans la nuque. Le 23 juillet 1941, un mois à peine après le début de l’invasion, Wilhelm Keitel donne l’ordre de renforcer la terreur « afin de détruire dans la racine toute tentative de résister ». En août 1941, Himmler rend visite à l'Einsatzgruppe B, il assiste alors à une exécution de masse de civils à Minsk[13]. Dans les villes, la Wehrmacht a instruction de fusiller immédiatement et systématiquement 50 otages pour un soldat allemand blessé par la résistance, 100 otages pour un soldat abattu[14]. Dans les campagnes, et sous couvert de lutter contre les partisans, la Wehrmacht organise de gigantesques exterminations. Le 10 octobre 1941, Walther von Reichenau, de la Wehrmacht, se réjouit en public d’avoir fait mourir plusieurs milliers de civils. En novembre 1941, le général Hermann Hoth, commandant de la 17e armée allemande, rappelle dans ses instructions à ses soldats que « la compassion et la faiblesse à l’égard de la population sont déplacées », et appelle les soldats à comprendre « la nécessité de mesures sévères contre les éléments étrangers à la nation [allemande] et à l’espèce ». Dans un rapport, le commandant de la Wehrmacht en Biélorussie déclare avoir fusillé 10 431 prisonniers sur 10 949 pris lors de « combats avec les partisans » au cours du seul mois d’octobre 1941. L’opération avait coûté la vie à deux soldats seulement du côté allemand. Ces chiffres ne concernent qu’une des nombreuses offensives « anti-partisans » qui étaient en réalité de purs et simples massacres de civils désarmés[3].

L’extermination semble avoir eu une portée générale[15],[16]. À Charkhov, en Ukraine, dès l’arrivée des troupes allemandes à l’automne 1941, des centaines d’hommes sont pendus aux balcons de la ville où ils restent exposés pendant plusieurs jours (cité par Philippe Burin dans l'« Armée d'Hitler »). Un commandant de la division Das Reich s’étonnait d’une exclamation horrifiée du préfet du cru suite au Massacre d'Oradour-sur-Glane (644 tués). Il expliqua alors que pour la seule ville de Kiev c’est plus de 100 000 civils, tous sexes et âges confondus, qui avaient été abattus en représailles à des actions des partisans. Lors de la Bataille de Moscou les Allemands raseront les villages dans un rayon de 100 km autour de la capitale, massacrant leurs habitants.

Lorsque le terme « partisans » sembla insuffisant pour légitimer la brutalité, en particulier lorsque des civils manifestement sans défense étaient en cause, l’armée recourut parfois à un euphémisme précieux, « agent » ou « espion », qui transformait des innocents en coupables. Friedrich Schmidt, l’un des tortionnaires ordinaires de la Wehrmacht, « responsable de la sécurité » dans le village de Boudionnovka, près de Marioupol, note dans ses carnets : « 9 mars : journée difficile. Je dois mettre à mort 30 adolescents capturés. À 10 heures, on m’a amené encore deux jeunes filles et six jeunes gens. J’ai du les frapper impitoyablement. Depuis ça a été des exécutions en masse : hier, six, aujourd’hui trente trois. Le fossé est à peu près rempli. Comme elle sait mourir héroïquement cette jeunesse soviétique !. Certains d’entre eux, les jeunes filles surtout, n’ont pas versé une larme - 14 mars. J’ai fait fusiller Ludmila Tchoukanova, 17 ans – 23 mars : j’ai interrogé deux gamins qui avaient voulu passer sur la glace jusqu’à Rostov. On les a fusillés comme espions »[17].

Les Allemands ne faisaient pas prisonnières les femmes qui portaient l’uniforme (pourtant, 800 000 jeunes femmes servirent comme volontaires dans l’Armée rouge)[18]. Ils les abattaient sur place[3]. Les généraux de la Wehrmacht n’avaient pas de scrupules à ordonner l’exécution de tous les hommes d’un village ou l’évacuation de toute une population. Ils redoutaient cependant que l’exécution de femmes et d’enfants ne créent des problèmes de discipline au sein de la troupe, et préféraient en général laisser aux Einsatzgruppen le soin d’accomplir ces tâches[3]. En octobre 1941, la 12e division d’infanterie avertit ses hommes que « les renseignements sont en général fournis par des jeunes de 11 à 14 ans » et présenta « le fouet comme le moyen le plus recommandé pour les interrogatoires »[19]. Des milliers de villages furent pillés et incendiés, les habitants fusillés, pendus ou brûlés vifs, femmes et enfants inclus. Maria Timofeïevna Savitskaïa, agent de liaison pour la Résistance, se souvient : « Tout brûlait autour de nous, les villages étaient incendiés avec leurs habitants. On brûlait les gens sur de grands bûchers... Dans les écoles.... Dans les églises... Je ramassais les restes carbonisés. Je ramassais pour une amie tout ce qui était resté de sa famille. On retrouvait des os, et quand il subsistait un lambeau de vêtement, ne fût-ce qu’un infime morceau, on savait aussitôt qui c’était »[18].

Les massacres massifs de civils désarmés furent ininterrompus durant toute la durée de l’occupation de la Russie soviétique par le Reich nazi.

 L'extermination des prisonniers de guerre soviétiques[modifier]La première application de la politique nazie de « dépopulation » appliquée à la Russie soviétique se retrouve dans le traitement inhumain réservé aux officiers et soldats soviétiques faits prisonniers, sort qui doit peu au hasard ou aux conditions de la guerre[20]. Le 20 novembre 1941, le général Erich von Manstein, commandant de la 11e Armée, précise que « ce combat n’est pas mené contre l’armée soviétique selon des méthodes conventionnelles guidées par les seules règles de la guerre européenne... ». Durant les six premiers mois de la campagne, environ 2 millions de prisonniers de guerre soviétiques sur 3,3 millions moururent victimes d'exécutions sommaires sur une vaste échelle, de marches à pied épuisantes et de faim[21]. Selon les ordres de la Wehrmacht, les prisonniers survivants devaient être nourris « avec les moyens les plus primitifs »[4], se voyaient confisquer tous leurs vêtements chauds en hiver, et interdiction était faite aux médecins allemands de soigner les blessés de l’Armée rouge[3]. Ils étaient parqués sans soin, ni nourriture, ni abri dans d’immenses camps de concentration à ciel ouverts. Le camp de Minsk par exemple, regroupait en moyenne 120 000 prisonniers; le taux de mortalité y était proche de 20 % par mois[2]. Ceux qui parvenaient à survivre étaient déportés dans les camps d'extermination de Pologne et d’Autriche ou furent utilisés comme main d'œuvre forcée pour les besoins du Reich.

Environ 3,5 % des prisonniers de guerre anglais et américains et moins de 2 % des prisonniers de guerre français moururent en captivité. Au total, sur les 5,4 millions de soldats et officiers soviétiques faits prisonniers par l'Ostheer au moins 3,8 millions périrent (70 %)[2],[22]. Ils moururent de faim, d’inanition, de froid, de maladie, d’exécutions sommaires et de gazages (les premiers à être gazés à Auschwitz furent des Russes et des Polonais bien que 90 % des victimes d'Auschwitz furent des Juifs). Des 80 généraux de l’Armée soviétique capturés par la Wehrmacht, seuls 37 survécurent à leur captivité[23]. Leur grade ne leur conférait ainsi aucun traitement de faveur, ce dont témoigne le sort du général Karbouchev Héros de l'Union soviétique, torturé jusqu'à en mourir le jour même de son arrivée au camp d’extermination de Mauthausen (Autriche). Les ordres de la Wehrmacht concernant les soldats soviétiques et les éléments politiquement ou « racialement » dangereux apportèrent non seulement une caution officielle à une campagne d’assassinats organisés, mais ils ouvrirent la voie à une vague massive d’exécutions collectives, perpétrées par des soldats décidés à ne pas tenir compte des distinctions entre catégories de prisonniers élaborées en haut lieu. Dès lors que les soldats allemands reçurent l’autorisation d’assassiner des militaires désarmés et des civils sans défense, il fut extrêmement difficile de les sanctionner lorsqu’ils poursuivaient des actions de ce genre sans en avoir reçu l’ordre explicite. Puisque la propagande de la Wehrmacht présentait les Russes dans leur ensemble comme des « Untermenschen » ne méritant pas de vivre, les soldats ne voyaient aucune raison de faire des distinctions entre ceux qui étaient condamnés à être fusillés sur le champ et les autres[3]. Au demeurant, l’ampleur des meurtres, des destructions et des mauvais traitements ordonnés officiellement dépassa largement celle des actions « sauvages » commises à l’initiative des soldats.

Les exécutions sommaires de prisonniers de guerre soviétiques prirent immédiatement un caractère véritablement massif sur toute l’étendue du front soviéto-allemand et durant toute la durée du conflit. 600 000 personnes au moins furent fusillées sur le champ en tant que prisonniers de guerre, mais l’estimation officielle des pertes est dramatiquement sous-évaluée puisque un nombre indéterminé, mais probablement très important, de soldats soviétiques furent exécutés par les soldats allemands après leur capture, avant même d’avoir été comptabilisés comme prisonniers[4]. À la mi-septembre 1941, l’OKH (« Oberkommando des Heeres », Haut Commandement militaire, qui dépendait directement de Hitler) ajouta une précision aux ordres donnés aux divisions combattant à l’Est : tous les soldats soviétiques dépassés par l’avance de la Wehrmacht et se réorganisant derrière la ligne de front devaient être traités comme des partisans, c’est-à-dire abattus sur le champ. Cet ordre semblait introduire une distinction subtile entre « soldats organisés » et « soldats non organisés ». En pratique, les commandants d’unité ne s’embarrassaient guère de telles nuances. Tel le commandant de la 12e division d’infanterie donnant ses ordres à ses officiers : « Tout soldat tue tout Russe trouvé derrière la ligne de front et qui n’a pas été fait prisonnier au combat »[3].

 

L'extermination de populations civiles et la destruction de l'économie soviétique[modifier]L’invasion de l'Union soviétique fut, dès le début, une entreprise d’asservissement et de pillage sans précédent. Hitler : « Les vrais profiteurs de cette guerre, c'est nous ! Quand nous en sortirons, nous éclaterons de graisse. Nous ne rendrons rien et nous prendrons tout ce qui pourra nous servir »[33]. Les autorités civiles et militaires organisèrent l’exploitation impitoyable des territoires occupés. À la tête de l'Office du plan quadriennal, Göring était chargé de la politique économique dans les territoires occupés. Il déclarait : « J'ai l'intention de piller et de piller abondamment »[34]. Les responsables allemands savaient que cette politique entraînerait la mort par la famine de millions de Russes. En décembre 1941, Hermann Göring déclare au ministre italien des affaires étrangères Ciano : « Cette année, entre 20 et 30 millions de Russes vont mourir de faim en Russie. Peut-être est-il bon qu'il en soit ainsi car certaines nations doivent être décimées ». À Kharkov, par exemple, en Ukraine, 80 000 personnes décédèrent de la famine. Outre cette mise à mort programmée de vastes parties de la population, l’exploitation économique totale des territoires occupés se traduisit, dès les premières semaines de l’invasion, par la déportation en Allemagne de travailleurs forcés, les « Ostarbeiter » (travailleurs de l'Est) : plus de 4 millions de personnes (57 % de femmes) furent déportées en Allemagne à la suite des « programmes Saukel ». Plus d'un million d'entre eux périrent de faim ou d'épuisement[35].

En 1943, alors que la Wehrmacht bat déjà en retraite sous les coups de l'Armée rouge, la production industrielle, dans la partie de la Russie occupée par le Reich, s’est effondrée à 10 % seulement de son niveau d’avant-guerre, et la production agricole, à la moitié (V.Faline).

Dans sa retraite, la Wehrmacht mène une impitoyable politique de la terre brûlée. Tout ce qui présente une valeur industrielle quelconque est systématiquement détruit de manière irréparable. Les mines de charbon du Donetsk sont noyées sous des millions de tonnes d’eau. Les ponts sont détruits les uns après les autres, le bétail abattu, les puits sont empoisonnés, les routes minées. Sur des centaines de kilomètres, le long des routes de la retraite allemande, ce ne sont que des ruines qui restent des villes russes[17]. Lors de sa retraite, la Wehrmacht rase systématiquement tous les villages qu’elle rencontre, après avoir déporté ou exterminés les hommes qu’elle y trouve et laisse derrière elle femmes et enfants dans le plus grand dénuement, les condamnant à mourir de faim (les hivers, les femmes et les enfants des villages rasés sont chassés vers des zones désolées, sans ressources alimentaires, par des froids de – 30/– 40°)[3]. L’Ukraine, la Biélorussie et les régions centrales de Russie perdent les quatre cinquièmes de leurs capacités de production. Les Allemands y ont détruit 80 000 kilomètres de voies ferrées, même les traverses ont été détruites. 80 000 kilomètres, c’est plus que la longueur de tous les chemins de fer allemands avant la Seconde Guerre mondiale (V.Faline). À l’heure du bilan, fin 1945, une source russe évalue à 1 700 le nombre de villes et 70 000 le nombre de villages partiellement ou totalement détruits par l’Allemagne lors de la guerre[36].

 

Le recul allemand à partir de 1943[modifier]En août 1943, les Allemands sont mis en échec lors de la bataille de Koursk. Durant l’occupation de la ville, la Wehrmacht a fusillé 3 000 civils, 10 000 sont décédés de famine et de maladie, 10 000 autres ont été déportés en Allemagne comme « esclaves pour le travail ». Les soldats russes découvrent qu’à Rostov-sur-le-Don plus de 40 000 civils ont été abattus par l’armée allemande, 53 000 autres ont été déportés en Allemagne. La totalité du tissu industriel de cette vaste zone de la Volga a été systématiquement rasée. À la libération d’Orel, en août 1943, les Soviétiques y dénombrent plus de 11 000 civils massacrés. Le 24 août 1943, Kharkov est libérée. On estime aujourd’hui qu’environ 300 000, civils et prisonniers de guerre, ont été exécutés à Kharkov, et que plus de 160 000 habitants ont été déportés en Allemagne. En septembre 1943, le Donbass, la première zone d’extraction de charbon d’Union soviétique, est totalement libéré. Plus de 167 000 civils ont été tués à Stalino (la ville de Donetsk s'appelait Stalino en 1941), première ville du Donbass, affamés ou exécutés. Le 6 novembre 1943, Kiev est libérée. Plus de 195 000 civils y ont été exécutés, 100 000 personnes aurait été déportées. Les destructions y sont telles qu’à sa libération 80 % des habitants n’ont plus de domicile. Le 10 avril 1944, Odessa est libérée. Les Allemands y ont fait périr 82 000 civils et déporté 78 000 personnes. Le 9 mai, Sébastopol est libérée. 27 000 civils y ont été abattus par la Wehrmacht. La quasi-totalité de la ville a été rasée. En décembre 1943, la plus grande partie de l’Ukraine est libérée.

En Ukraine, près de 5 millions de personnes ont été tuées par les Allemands (3,5 millions de civils et 1,5 million de prisonniers de guerre) tandis que 2,4 millions d’habitants ont été déportés.

 

 

Le 19 janvier 1944, Novgorod est libérée. Lors de son occupation, les Allemands y ont abattu 201 000 civils et prisonniers de guerre. Le 23 juillet, Pskov est reprise. Les Allemands y ont exécutés 290 000 personnes et déporté 11 000 autres. Dans le milieu de l’été, les territoires de l'actuelle Fédération de Russie sont libérés. Les crimes commis par le Troisième Reich en Russie y ont pris l’allure d’un véritable génocide. Plus de 1 800 000 civils y ont été exécutés par les Allemands, tandis qu’1 300 000 personnes ont été déportées en Allemagne. Plus de trois millions d’immeubles ont été rasés. On compte en 1944 plus de 11 millions de Russes sans abri du fait des destructions.

Cette politique de destructions massives sera de grande ampleur en Biélorussie. Le 26 juin 1944, Vitebsk, est libérée. La ville ne ressemble plus qu’à un véritable champ de ruine. Environ 140 000 civils et prisonniers de guerres soviétiques y ont été exécutés. Le 3 juillet, c’est Minsk, la capitale de la Biélorussie, qui est libérée. Plus de 400 000 personnes y ont péri du fait des exactions et des massacres commis par la Wehrmacht et les unités spéciales d’extermination. Le 28 juillet, Brest-Litovsk est libérée. 84 000 civils y ont été assassinés durant son occupation. En Biélorussie, la GFP (police secrète de campagne), la gendarmerie et l'Abwehr (contre-espionnage) imposaient un ordre impitoyable, multipliant les rafles et les exécutions sommaires. L'arrivée du gauleiter Wilhelm Kube au poste de commissaire général, pour la Biélorussie occupée, marqua le début des massacres. Les nazis asphyxiaient les victimes avec les gaz d'échappement de camions. Les allemands avaient créé 260 camps de concentration en Biélorussie où plus d’1,2 million de personnes trouvèrent la mort. Plus de 200 000 personnes ont été exterminées dans le camp d'extermination de Maly Trostenëts près de Minsk. Les victimes n'ont été plus nombreuses qu'à Auschwitz, Majdanek et Treblinka. Le gauleiter Wilhelm Kube fut tué le 21 septembre 1943 par la résistante soviétique Elena MazanikElena Mazanik

 

 

 

 qui sera honorée du titre de Héros de l'Union soviétique.

Au total, la Biélorussie perd 25 % de sa population (essentiellement en 1942-1943) du seul fait de l’occupation nazie (2 200 000 disparus), sans distinction d’âge et de sexe, 380 000 personnes ont été déportées en Allemagne. 209 villes ont été rasées, 9 200 villages réduits en cendres, les habitants massacrés sur place. Environ 3 millions de personnes se retrouvent sans abri en Biélorussie en août 1944.

Enfin, le Reich détruira tous les symboles de la civilisation russe (Eglise, monastère, bibliothèque, et monument d’avant 1917). Le traitement infligé au palais Peterhof de Saint-Pétersbourg et à bien d’autres palais de Russie doit peu aux malheurs de la guerre mais beaucoup à une volonté délibérée de destruction.

 

 

Crimes de guerre de la Wehrmacht
Les crimes de guerre de la Wehrmacht sont les crimes perpétrés par les forces armées allemandes traditionnelles au cours de la Seconde Guerre mondiale. Alors que les principaux responsables de l’Holocauste parmi les forces armées allemandes étaient les unités nazies politisées (les Waffen-SS et particulièrement les Einsatzgruppen), les forces armées traditionnelles de la Wehrmacht ont elles-mêmes commis des crimes de guerre, dès le début du conflit, et en particulier sur le front de l’Est dans la guerre contre l’Union soviétique. Le Tribunal de Nuremberg à la fin de la Seconde Guerre Mondiale a décidé que la Wehrmacht n’avait pas le caractère d’une organisation criminelle, mais qu’elle avait commis des crimes au cours de la guerre.
Les crimes de guerre commis par la Wehrmacht incluent notamment:
 Invasion de la Pologne[modifier]Des unités de la Wehrmacht ont tué plus de 16 000 civils polonais au cours de la campagne de septembre 1939 au moyen d’exécutions de masse, de bombardements de villes ouvertes ou des meurtres. Les crimes de guerre commencèrent littéralement le premier jour de l'invasion. Du 1er au 4 septembre 1939, on recense au moins 18 massacres de 25 à 700 victimes[1].
Après la fin des hostilités, au cours de l’administration de la Pologne par la Wehrmacht, qui dura jusqu’au 25 octobre 1939, 531 villes et villages furent brûlés. La Wehrmacht se rendit également coupable de 714 exécutions de masse et d’autres crimes. Dans l’ensemble, on estime que 50 000 civils polonais, y compris 7 000 Juifs perdirent la vie.
 Conquête de la Belgique (Campagne des 18 jours)[modifier]Entre le 25 et le 28 mai 1940, la Wehrmacht commit le Massacre de Vinkt. Des otages furent capturés afin d’être utilisés comme boucliers. Comme l’armée belge continuait de résister, des fermes furent fouillées (et pillées) pour prendre plus d’otages qui devaient être exécutés par la suite. En tout, 86 civils furent exécutés, mais le total des victimes s’élève probablement à 140. Les raisons de ce carnage ne sont pas claires.
 Crimes de guerre en URSS[modifier]Article détaillé : Crimes de guerre nazis en Union soviétique.La Wehrmacht eut un rôle actif dans les crimes de guerre en Union Soviétique. La Wehrmacht émis, relaya et appliqua les instructions donnant l'impunité aux troupes pour toute action criminelle contre les prisonniers de guerre et les population civiles. Elle collabora avec les Einsatzgruppen pour l'extermination des populations juives ou la répression des partisans.
Traitement des prisonniers soviétiques[modifier]L'Allemagne avait ratifié en 1929 la troisième Convention de Genève relative au traitement des prisonnier de guerre. Bien que l’URSS et le Japon ne la signèrent pas, l’Allemagne s’obligeait à traiter tous les prisonniers de guerre conformément aux dispositions de la Convention même en l'absence de réciprocité. (Ni l’URSS ni le Japon ne traitèrent les prisonniers de guerre conformément à la convention de Genève. Staline lui-même ne se soucia guère de son propre fils, Yakov Djougachvili, déclinant une offre de l’échanger contre le Général Paulus.)
Alors que les camps de prisonniers créés par la Wehrmacht pour les hommes capturés sur le front de l'Ouest satisfaisaient généralement aux conditions humanitaires prescrites par les accords internationaux, les prisonniers originaires de Pologne et d’URSS étaient emprisonnés sous des conditions significativement plus mauvaises. En décembre 1941, plus de 2,4 millions de soldats de l’Armée Rouge avaient été faits prisonniers. Enfermés mais délibérement affamés et laissés sans soins médicaux contre les maladies ou le froid, on estime que plus de 2 millions d'entre eux moururent la première année de la guerre contre l'Allemagne.
L’échec des Allemands à atteindre la victoire espérée à l’Est leur fit reconsidérer le traitement des prisonniers: au début de 1942, les prisonniers de guerre des camps de l’Est – essentiellement des Russes – furent considérés comme une source de travail servile et gratuite destinée à permettre à l’industrie de guerre allemande de continuer à fonctionner.
Sur un total de 5,6 millions de soldats soviétiques faits prisonniers sur le front de l’Est, 3,6 millions moururent en captivité [1]
 Insurrection de Varsovie en 1944[modifier]Près de 13 000 soldats et 250 000 civils furent tués par les forces allemandes au cours de l’insurrection de Varsovie du 1er août au 2 octobre 1944. Il fut fait usage de boucliers humains par les forces allemandes au cours de combats et au cours du massacre de Wola, 50 000 civils furent exécutés pour forcer les Polonais à se rendre.
 Massacres de prisonniers de guerre en dehors du front russe[modifier]En dehors de la mise à mort délibérée des prisonniers de guerre soviétiques (voir ci-dessus), la Wehrmacht se rendit coupable de crimes de guerre envers les prisonniers sur la plupart des autres fronts, bien que sur une échelle bien moindre.
Les massacres de prisonniers de guerre par des soldats de la Wehrmacht commencèrent lors de la campagne de septembre 1939 en Pologne. Il existe de nombreux cas où des soldats polonais furent tués après avoir été capturés, comme par exemple à Sladow où 250 prisonniers de guerre furent abattus ou noyés, à Ciepielów où environ 300 prisonniers furent tués et à Zambrow où 200 autres prisonniers de guerre furent tués.
Environ cinquante officiers britanniques qui s’étaient évadés du Stalag Luft III furent abattus après avoir été repris, et quinze officiers et hommes de l’armée américaine, bien qu’en uniforme, furent fusillés sans jugement en Italie. L’ordre de Hitler sur les Commandos, publié en 1942, contenait une justification pour le meurtre de commandos ennemis qu’ils soient ou non en uniforme.
Les massacres comprennent également celui d’au moins 1 500 prisonniers de guerre français d’origine africaine et ont été précédés de propagande les décrivant comme des sauvages.
 Le décret Nuit et brouillard (Nacht und Nebel)[modifier]Ce décret, publié par Hitler en 1941 et distribué avec une directive de Keitel, fut applicable dans les territoires conquis à l’Ouest (Belgique, France, Luxembourg, Danemark et Pays-Bas). Ce décret permettait de se saisir des personnes mettant en danger la sécurité de l’Allemagne et de les faire disparaître sans laisser de traces. La directive de Keitel précisait qu'une intimidation efficiente ne pouvait être obtenue que par la peine capitale ou par des mesures interdisant aux proches du criminel et à la population de connaître son sort.
 Actions de représailles[modifier]
Civils grecs massacrés par des parachutistes allemands à Kondomari, en Crète, le 2 juin 1941Les actions de résistance et les groupes de partisans entraînèrent de nombreuses représailles tout au long de la guerre et dans la plupart des pays occupés. Ces représailles furent le fait de la Wehrmacht quand elle était directement chargée de l'occupation, en coordination avec la Gestapo et les forces de police allemandes, et les éventuels collaborateurs locaux.
Dans certain nombre de pays occupés, la réponse de la Wehrmacht aux attaques des mouvements de résistance était de prendre et d’abattre des otages, parfois jusqu’à 100 otages pour chaque Allemand tué. Dans les ordres donnés quant aux prises d’otages, Keitel avait précisé « il est important que ces derniers incluent des personnalités connues ou des membres de leurs familles. » Un officier de commandement en France déclara que « au plus les otages à abattre seront connus, au plus l’effet sera dissuasif sur les auteurs des méfaits. »
On notera les exemples suivants:
En Italie, des soldats refusant de soutenir la cause allemande ont été massacrés par la Wehrmacht sur l’île grecque de Céphalonie. Des villages italiens ont été rasés et leurs habitants assassinés au cours d’opérations contre les résistants.
En Pologne occupée et en URSS, des centaines de villages furent rayés de la carte et leurs habitants exterminés. En URSS, les partisans soviétiques ou juifs capturés étaient utilisés pour nettoyer les champs de mines.
En Grèce en octobre 41, à la suite de sabotages sur la voie ferrée vers la Bulgarie, 416 civils de sept villages furent massacrés par des hommes d'une division d'infanterie régulière[5].
Durant la Bataille de Crète, les parachutistes allemands furent violemment harcelés durant leur progression sur l'île par des partisans et des civils grecs. En représailles plusieurs villages furent détruits et des otages y furent exécutés, comme à Kandanos ou Kondomari où 23 hommes furent fusillés le 2 juin 1941 par une unité de parachutistes commandée par le lieutenant Horst Trebes.
En 1944, les massacres de Marzabotto en Italie et d'Oradour-sur-Glane en France furent le fait de troupes de la Waffen-SS, et non de la Wehrmacht.
 Appréciation d’après-guerre[modifier]Après la fin de la guerre en 1945, plusieurs généraux de la Wehrmacht émirent une déclaration qui prenait la défense des actions contre les partisans, l’exécution d’otages et l’utilisation de main d’œuvre forcée pour l’effort de guerre. Ils firent en outre valoir que l’Holocauste avait été commis par la SS et les organisations qui lui étaient associées, et que le commandement de la Wehrmacht avait été tenu dans l’ignorance de ce qui se passait dans les camps d’extermination. Selon cette déclaration, la Wehrmacht avait combattu honorablement ce qui donnait l’impression que elle n’avait pas commis de crimes de guerre et n’était pas ternie par ce qui s’était passé.
Un certain nombre d’officiers de haut rang appartenant à la Wehrmacht eurent toutefois à répondre de crimes de guerre devant des tribunaux. Le commandant en chef de l’OKW, le Feldmarschall Wilhelm Keitel et son chef d’état-major Alfred Jodl furent jugés et condamnés pour crimes de guerre par le Tribunal militaire international de Nuremberg en 1946. Tous deux furent convaincus de toutes les charges qui leur étaient imputées, condamnés à la peine de mort et pendus. Alors que le tribunal avait déclaré que la Gestapo, le Sicherheitsdienst et la SS (y compris la Waffen-SS) étaient des organisations criminelles, la Cour ne tira pas la même conclusion en ce qui concerne le haut commandement de la Wehrmacht. Une partie considérable de l’opinion publique allemande considéra que cela avait pour effet de reconnaître que la Wehrmacht n’avait pas joué de rôle dans les crimes de guerre du régime nazi.
Les poursuites à charge des criminels de guerre passèrent au second plan des préoccupations au cours des années 1950 alors que la Guerre froide gagnait en intensité. Les deux Allemagnes devaient recréer des forces armées et ne pouvaient le faire sans les soldats et officiers entraînés ayant précédemment servi dans la Wehrmacht. Les priorités de la guerre froide et les tabous concernant la révision des aspects les plus déplaisants de la seconde guerre mondiale eurent pour effet que le rôle de la Wehrmacht dans les crimes de guerre ne fut pas sérieusement réexaminé avant le début des années 1980. L’idée d’une Wehrmacht étrangère à tout crime fut mise à mal par une exposition organisée par le Hamburger Institut für Sozialforschung (Institut des recherches sociales de Hambourg)[6] intitulée Vernichtungskrieg. Verbrechen der Wehrmacht 1941 bis 1944 (Crimes de la Wehrmacht, Dimensions de la guerre d’extermination 1941-1944)[7]. L’exposition populaire et itinérante, vue par environ 1,2 million de visiteurs au cours de la dernière décennie démontrait, avec le support de documents écrits et de photographies, que la Wehrmacht avait été « impliquée dans la planification et la mise en œuvre d’une guerre d’annihilation contre les Juifs, les prisonniers de guerre et les populations civiles.» Après des critiques contre des descriptions et légendes incorrectes de certaines des images de l’exposition, la direction de l’Institut des recherches sociales de Hambourg suspendit l’exposition et soumit son contenu à un comité d’historiens allemands. En 2000, le rapport du comité établit que les accusations selon laquelle l’exposition serait fondée sur des documents falsifiés n’était pas fondée, mais que certains documents présentés dans l’exposition n’était pas exacts et que les arguments présentés étaient parfois trop généraux. En revanche, le comité réaffirma la fiabilité de l’exposition.
« Les thèses maîtresses de l’exposition au sujet de la Wehrmacht et de la guerre faite à l’Est n’en restent pas moins justes quant aux faits. Il est incontestable qu’en Union soviétique, la Wehrmacht ne s’est pas seulement « empêtrée « dans le génocide des juifs, dans les crimes commis contre les prisonniers de guerre et dans le combat contre la population civile, mais qu’elle y a participé, en jouant tantôt un rôle de premier plan, tantôt d’homme de main. Et il ne s’agit pas d’« exactions » ou d’« excès isolés », mais de mesures qui reposaient sur des décisions des dirigeants militaires les plus hauts placés et des commandants de troupes, aussi bien sur le front que derrière le front »[8].
Le comité recommanda que l’exposition soit rouverte sous une forme revue, présentant les documents et, autant que possible, laissant à ses visiteurs le soin de tirer leurs propres conclusions. L’exposition remodelée ouvrit en 2001 et ferma en 2004.
Ce n’est qu’en 2004 qu’une exposition fut présentée sur les crimes de la Wehrmacht en Pologne.
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