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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 21:07

Source:link

Cet article a pour but d'informer sur le gouvernement en place actuellement a Kiev, et soutenu par les occidentaux, et aussi de vous apprendre à reconnaitre des visages, des logos et couleurs, afin de vous aider à mieux comprendre l'information qui vous est presentée.

Il y a donc un portrait de ministres, et responsables, non élus, et tous proches de la mouvance fasciste.

Tout d'abord, et afin d'aider à la compréhension, il est important de faire l'historique d'un parti qui a joué un role central dans les évènements récents à Kiev.

Ce parti s'appelle Svoboda (Liberte en ukrainien).

Voici le logo actuel du parti

Ce parti a été formé en 1991, par deux personnes : Andriy Parubiy, et Oleg Tyagnibok.

Oleg Tyagnibok est toujours le leader de ce parti.

Il est à noter que ce parti, à son origine, s'appelait le Parti National Socialiste d'Ukraine.

Une référence claire et direct au Parti National Socialiste allemand, plus couramment appelé le parti Nazi.

Le logo du parti était alors celui-là :

Là aussi les références au nazisme sont évidentes.

Gardez bien en tête ce logo, vous le retrouverez beaucoup sur les drapeaux, bandeaux, etc.

En 2005, le parti change donc de nom pour Svoboda, et le logo. A cette même époque l'un des leaders quitte le parti pour rejoindre des partis plus 'fréquentables'.

Il est à noter que Svoboda fait partie, à titre de membre puis d'observateur, de l'Alliance Europeene des Mouvements Nationaux, fondee par Mr Gollnisch, bien connu en France.

Il fait aussi parti du Front National Europeen, qui regroupe Aube Doree, le NPD, etc.

http://www.youtube.com/watch?featur...

 "notre but ensemble c'est la construction d'une europe des nations" dit le leader de Svoboda à Le Pen

 

Ce parti est originaire de la ville de Lviv, qui se trouve dans l'ouest de l'Ukraine, proche de la Pologne.

Svoboda a reçu de 30 à 40% de votes aux dernieres élections dans cette région, et même plus de 50% à Lviv.

Vous pouvez retrouvez toutes ces informations sur le wikipedia du parti.

http://en.wikipedia.org/wiki/Svobod...

Lviv est une ville au passé très lourd, et qui entretient des relations très fortes avec les ultranationalistes.

il y a beaucoup de defilés dans cette ville, en la mémoire du passé, de la dernière guerre.

Par exemple, chaque année, il y a eu un defilé en la memoire de la création de la Division SS de Galicie.

Voici une vidéo montrant ce defilé, en 2013, pour le 70ème anniversaire :

http://youtu.be/ICNof2839GI

Nous pouvons noter qu'un blason apparait souvent, comme sur cette photo prise en 2010 à Lviv, pour célébrer toujours la mémoire de la création de la division SS

29401_900.jpg

Le blason est celui de la division SS Galicie, une des plus grosses divisions de volontaires, et ukrainienne.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Divisi...

Dans ce defilé vous pouvez reconnaitre le symbole originel de Svoboda, ainsi que des drapeaux rouge et noir, du groupe paramilitaire Secteur Droit (nous en reparlerons plus tard).

Les deux fondateurs de ce parti ont été dans le conseil de ville de la ville de Lviv. En fait quasiement toutes les personnes présentées dans cet article viennent de Lviv ou ont etudié à Lviv.

defilé à Lviv dans les années 90 de ce qui était alors nommé le Parti National Socialiste Ukrainien

Svoboda a un programme clair : l'Ukraine aux Ukrainiens. L'Ukraine au dessus de tout.

Leur programme montre une volonte rapide de rejoindre l'OTAN, et de reconstruire un arsenal nucléaire, et enfin de reconstruire une grande ukraine.

 

Voici la liste des membres de Svoboda ayant un pouvoir dans le nouveau gouvernement de Kiev :

Vice Premier Ministre   : Oleksandr Sych 

Ministre de la Défense : Ihor Tenyukh

Responsable du Conseil de Securité et Défense Nationale : Andriy Parubiy (police intérieure)

Ministre de l'Ecologie : Andriy Mokhnyk

Ministre de l'Agriculture : Ihor Shvaika

Procureur General : Oleg Mokhnytsky (bras exécutif de la justice)

 

Maintenant un portrait de chacun de ces membres :

Andriy Parubiy :

Cette personne est très connue dans les derniers évènements de la place Maiden, on l'appelait alors le "Commandant", car il dirigerait toutes les forces militaires d'oppositon en place, coordonnait les différents groupes extrémistes ensemble.

http://www.metronews.fr/info/ukraine-andriy-parubiy-nous-sommes-la-pour-la-revolution/mnbs !cSw0WJ6VjTN8/

rôle dans le maidan : le Commandant du Maidan, reconnu par tous

rôle dans le gouvernement : A la tête du conseil national de securité et de défense (police intérieure)

il est l'un des fondateurs du parti national socialiste d'Ukraine, appele Svoboda

En 2004 Andriy Parubiy participe activement à la révolution Orange. Il a ensuite rejoint le parti Pour l'Ukraine.

Nous le retrouvons donc en plein milieu de cette révolution, et il est unaniment reconnu comme en étant le "commandant".

Il a organisé les forces militaires, les siennes, pour encadrer le mouvement Maidan, former les jeunes, les équiper, etc

Ses militaires sont des anciens d'Afghanistan, des vétérans donc. Chaque jour des réunions sont faites pour suivre et organiser le Maiden

réunion du "Commandant" durant la révolution Maiden, 2014.

 

Oleksandr SychVice Premier Ministre

membre du parti Svoboda.

son rôle dans le gouvernement : Vice Premier Ministre

Ce monsieur s'est fait connaitre pour des positions tres tranchées depuis son entrée dans le gouvernement.

Il a déjà proposé une loi sur l'avortement :une interdiction pure et simple, complète même dans les cas de viol.

Il a ajouté une petite phrase :

"Les femmes feraient mieux d'apprendre a mener un genre de vie pour éviter le risque de viol, y compris celle de la consommation d'alcool et d'être en mauvaise compagnie."

 

Andriy Mokhnyk, Ministre de l'ecologie

membre du parti Svoboda

 

Ihor Shvaika, Ministre de la politique agraire et de la nourriture d'Ukraine

membre du parti Svoboda

Oleg Mokhnytsky, Procureur General

membre du parti Svoboda

Ihor Tenyukh, Ministre de la Défense

membre du parti Svoboda

 

nom : Dmytro Yarosh

 

rôle : le leader de Pravy Sektor 

rôle dans le maidan : bras armé

position dans le nouveau gouvernement : membre du conseil national de sécurité et de défense, cela n'a pas ete confirmé, du fait de sa mauvaise image.

il dirige un groupe paramilitaire, néofasciste, et peut être considéré comme le bras armé de la révolution. Très organisés, très determinés (lisez son interview)

une vidéo le montrant dans un camp d'été que son groupe paramilitaire organise régulièrement dans la région occidentale de l'Ukraine

ces camps d'été, non sans rappeler ceux des chemises brunes, sont organisés depuis longtemps dans la région de Ternopil, dans la zone 'ultranationaliste' de Svoboda. Dmytro Yarosh lui même a commencé par ces camps d'initation. Le but de ces camps est de former les plus jeunes, endoctrinés aussi.

Il est à noter cette interview de Dmyto Yarosh au Time, ou il dit clairement avoir un arsenal d'armes à sa disposition et qu'il est là pour faire tomber le gouvernement. Il y a donc eu préméditation, nous ne sommes pas dans un mouvement spontané : on ne crée pas magiquement des arsenaux, tout comme on ne s'entraine pas des années pour le plaisir.

http://world.time.com/2014/02/04/ukraine-dmitri-yarosh-kiev/

Yarosh, dont la marque militant nationaliste rejette toute influence étrangère sur les affaires ukrainiens, a révélé pour la première fois que Pravy Sektor a amassé un arsenal d'armes mortelles. Il a refusé de dire exactement combien d'armes dont ils disposent. « C'est assez », dit-il, « pour défendre toute l'Ukraine des occupants internes » - par quoi il entend le gouvernement au pouvoir - et de poursuivre la révolution si les négociations avec ce gouvernement se décomposent.

Rappelez-vous les couleurs de ce groupe : rouge et noir, nous les avions déja vu dans le defilé a Lviv

des paramilitaires posant devant le logo originel de Svoboda.

Secteur Droit est connu aussi par un autre de ses leaders :

Aleksandr Muzychko

Il est connu des russes pour avoir combattu aux côtés des Tchétchènes, devant meme un héros de la nation Tchéchène. Il dit avoir tué des centaines de russes.

Nous le voyons souvent agir dans les mairies, tribunaux, afin d'appliquer les demandes du nouveau gouvernement

Par exemple celle-ci ou il insulte et menace un fonctionnaire

http://www.youtube.com/watch?v=SedA...

Celle-ci ou il explique que personne ne lui retirera son AK47

http://www.youtube.com/watch?v=Loaq...

il a dit aussi : « Je combattrai les communistes, les Juifs et les Russes jusqu’à la mort ! » –

http://www.youtube.com/watch?v=xY3B...

 

 Avant de terminer je vais vous présenter deux derniers membres de Svoboda

Oleg Tyagnibok :

rôle : leader et fondateur de Svoboda

role dans le maidan : l'un des trois grands leaders reconnus et appués par l'occident, il a fait partie de toutes les négociations avec l'occident

rôle dans le gouvernement : député

Il a fonde le parti nazi avec son ami Andriy Parubiy, l'a renommé en 2005 en Svoboda (liberté) et change le logo pour quelque chose de plus innocent.

Oleg Tyagnibok est connu pour avoir fait plusieurs déclarations antisémites, parlant par exemple de la "mafia juive moscovite qui dirige le pays"

Il a été a toutes les négociations, son parti etait présent en masse sur la place, on voyait leur drapeau partout.

ici avec Nuland, chargee du gouvernement américain

ici avec McCain, Sénateur US

ici avec Fabius, je pense que vous le connaissez

Yuri Mykhailyshyn

2427403849.jpg

membre svoboda, membre du conseil municipal de Lviv, deputé au parlement

ami proche du leader, il est l'intellectuel et le conseiller

fondateur du ‘Joseph Goebbels Political Research Centre", renommé depuis en 2005 Centre d'études politiques. Ernst Junger.

il a écrit l'ABC du National Socialism

(je ne donne pas le lien pour ne pas promouvoir une telle horreur, mais en gros cela explique simplement ce qu'est le nazisme, comment manipuler la presse, les politiciens, etc)

parmi le lot de déclarations antisémites, et nazis, nous pouvons noter celle ci :

Yuriy Mykhalchyshyn a qualifie l’holocauste comme « une période de lumière dans l’histoire »(http://uainfo.org/heading/accident/...)

La majorité de ces informations proviennent du Wikipedia anglais (le français étant pauvre)http://en.wikipedia.org/wiki/Svobod... et ont été vérifiées par recroisement avec d'autres sources.

 

Nous avons donc la défense, la justice (procureur et police intérieure) et un vice premier ministre du côté nazi. Pour se faire une idée, mettre en perspective, voici les ministères qui ont été donnés aux activistes euromaiden, ceux qui nous sont présentés souvent à la presse :

Ministère de la Santé, Ministère de la Culture, Ministère des jeunes et du sport

 

Pour terminer deux vidéos de propagande de secteur droit, de cette année, plus un defilé de Svoboda et Secteur Droit de 2011. Vous reconnaitrez les blasons, et couleurs, vous voila maintenant informés et capable de mieux analyser l'information qui vous est donnée.

 

une vidéo ou Secteur Droit parle de la reconquète de l'Europe

http://www.youtube.com/watch?featur...

 

une vidéo de secteur droit tournée durant les évènements de Maiden en 2014

http://www.youtube.com/watch?featur...

 

un defilé en 2011 en la mémoire d'un officier Nazi ukrainien Stepan Bandera .

http://www.youtube.com/watch?featur...

 

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 20:19

Source:link

Il serait bien prématuré de présenter des conclusions définitives sur la situation en Ukraine. Cependant, à suivre le déroulement des événements de ces derniers mois jusqu'à ce jour, nous avons au moinsla confirmation d'un certain nombre de faits sur la nature profonde de l'Union européenne et des Etats-Unis de fait (mais c'est loin d'être une révélation) ET des objectifs de ces derniers en Ukraine. Ensuite, on ne peut qu'élaborer des scénarios. Le premier, s'il venait à devenir réalité, verrait le recul de l'influence de la Russie en Ukraine, ce qui ne serait guère à l'avantage des Européens de l'Ouest et de l'Ukraine (chantage économique). Le second part du principe que la Russie ne laissera pas les factions séditieuses de l'Etranger étasunoccidentales prendre le contrôle total de l'Ukraine. La "stratégie mondialiste" anti-russe échouerait alors lamentablement ;

 

I- Ce qui est désormais certain (ou confirmé)

L'Union Européenne est bien une structure fantoche, pseudo-démocratique et pseudo-humaniste téléguidée par Washington. Les "démocrates" euroétasuniens s'accommodent, en effet, fort bien avec la pire racaille nazie, antisémite quand cela arrange leurs affaires. "Sieg heil salutes and the Nazi Wolfsangel symbol have become an increasingly common site in Maidan Square, and neo-Nazi forces have established “autonomous zones” in and around Kiev." Et ces groupes ou sympathisants nazis constitueraient près de 30% de l'ensemble des protestataires d'Euromaidan (A). Nous pouvons en conclure que cette lutte à l'interne contre l'antisémitisme et les partis souverainistes (même groupusculaires et de gauche), en France par exemple, ne sont que des postures visant à discréditer toute idée d'émancipation vis-à-vis de la tutelle atlanto-germano-bruxelloise.

-Les Etats-Unis -"plus grande démocratie du monde"- soutiennent les coups d'Etat et le terrorisme qu'il soit de nature fasciste (Ukraine) ou islamiste (Tchétchénie...avec l'aide des Saoudiens). Et à ce propos, nos humanistes larmoyants traitant Poutine de "tyran" ou de "dictateur" se taisent...

-La "conquête de l'Est" par les Allemands est une vieille histoire et qui n'est toujours pas terminée. La construction européenne ne serait qu'une revanche du IIIe Reich, par procuration...Soulignons aussi que la construction européenne, présentée par ses défenseurs comme remède aux "nationalismes exacerbés" (du catéchisme pour benêts) s'est largement compromise avec "l'idéal fasciste" (l'Europe aryenne d'Hitler, voire la timide dénazification de l'administration allemande après-guerre)...

-Les Etasuniens, les Allemands, les Polonais (on parle surtout des gouvernements ici), les nationalistes et les néo-nazis ukrainiens communient dans une même haine anti-russes (B) Pour ces pantins néo-nazis de l'impérialisme euroccidental, le peuple russe est impur car il contient des éléments "asiatiques".

 

II- La situation à ce jour en Ukraine dévoile encore un peu mieux le complot euro-étasunien et de la "Banque" ayant engendré cette nouvelle (contre-)"révolution"

- Arsenyi Yatsenyuk, membre du "parti Orange" de la corrompue Iulia Timochenko et ancien ministre (2005-2007) et ancien employé de Goldman Sachs a été nommé premier ministre de l'Ukraine.

-John Kerry a promis un milliard de dollars à l'Ukraine par le biais des institutions financières habituelles. Le "sauvetage" de l'Ukraine par la mise sous tutelle de l'Ukraine par le F.M.I. et la Finance. La ruine du pays suivra pourtant même avec cet argent (une "carotte"), à n'en pas douter...

-Outre les catholiques, et gréco-catholiques nationalistes ukrainiens, la minorité Tatare de Crimée (10% de la population péninsulaire) est utilisée par l'union des "complotistes" de l'intérieur et de l'extérieur pour s'opposer à la populations russe (60% de la population criméenne) de la région. Les oligarques euro-atlantistes pratiquent là un de leurs jeux préférés : manipuler et opposer les différents groupes ethniques et/ou religieux au sein des Etats constitués. (voir les guerres yougoslaves des années 1990)

 

III- Ce qui pourrait survenir en cas de non-réaction de la Russie (peu probable ?)

Si les forces pro-Russes et démocratiques de la partie Est et Sud-Est de l'Ukraine et la Russie ne réagissent pas à ce coup d'Etat, si une coalition (sans doute hétéroclite-> union nationale : des libéraux aux éléments nationalistes et fascistes (C) ) anti-Russes s'installe durablement à Kiev, parmi les conséquences on peut craindre :

-La perte catastrophique pour la Russie de la Crimée, des bases navales de la mer Noire de la Flotte de la Fédération de Russie. Par suite, la mise en place de bases de l'OTAN dans cette zone. La Flotte de la mer noire est basée dans le port de Sébastopol qui appartient en partie à la Russie (14 000 militaires et 380 bâtiments de guerre). Mais on voit mal les Russes déguerpir avec leurs sous-marins sous le bras. De toutes façons, il existe un accord entre l'Ukraine et la Russie concernant la gestion d'une partie du port de Sébastopol...Les Russes sont, en réalité, chez eux à Sébastopol, mais, sait-on jamais...

-La création de centres de formation pour les terroristes (la Crimée a déjà son lot d'islamistes)basés en Ukraine et financés par l'administration étasunienne, l'Arabie Saoudite et les Emirats pour gangréner un peu plus le Caucase et le bassin de la Volga, donc la Russie... 

-Un naufrage économique de l'Ukraine déjà lourdement endettée et en quasi-faillite. La Russie refusant désormais de venir en aide à Kiev suite au changement de gouvernement (seul 3 des 15 milliards de dollars d'aides prévus avant la crise ont été versés). Développement exponentielle de "mafias", malgré l'intervention d'un F.M.I. (cf. partie 2) qui a "fait ses preuves" en Grèce par exemple...

Un scénario à la "yougoslave" en somme : une Ukraine toujours divisée socialement, ethniquement et sur l'appartenance religieuse. A la faveur du chaos déjà réel dans l'ouest du pays, une épuration ethnique et l' élimination physique des populations russophones dans l'est et le sud de l'Ukraine, provoquant des déplacements massifs de populations. Soit une ukrainisation forcée de la partie orientale et sud du pays. La destruction progressive de toute empreinte de la religion chrétienne orthodoxe en Ukraine orientale notamment. Autrement dit : la guerre.

 

IV- Ce qui pourrait arriver si la Russie réagit en coordination avec les forces légalistes pro-russes

-Prise de pouvoir en Crimée (République autonome d'Ukraine) par les forces d'auto-défense pro-Russes (les Russes y sont majoritaires). Ce jeudi 27 février 2014, le parlement a un nouveau président pro-russe du parti des Régions de Ianoukovitch. Le drapeau russe flotte sur le parlement de Crimée à Simferopol. Le parlement s'est réuni le 27 février pour fixer la date d'un référendum à propos du statut de la Crimée. Et le pouvoir central provisoire de Kiev ne semble, donc, pas maîtriser la situation dans la péninsule à ce jour. La population pro-russe s'organise de manière autonome et défie le pouvoir central.Plus qu'une autonomie accrue de la péninsule, va-t-on vers une sécession de celle-ci avec le reste de l'Ukraine ?

-La Russie et les Ukrainiens(-Russes) hostiles aux formations qui souhaitent diriger l'Ukraine s'accordent donc pour sauver la Crimée des mains du nouveau pouvoir à Kiev. Intervention directe de l'armée russe pour protéger la zone (Sébastopol...). Dans ce cas, il est à peu près certain que ni les Etatsuniens ni l'Union européenne ne se permettront de contrer militairement la Russie ; une troisième guerre mondiale étant quasiment assurée dans le cas contraire. Mais, déjà ces insupportables donneurs de leçons américains mettent en garde, sans aucune honte : "Toute intervention militaire qui violerait la souveraineté, l'intégrité territoriale de l'Ukraine, serait une grave erreur" (John Kerry, février 2014). Alors que ce sont les Etats-Unis qui sont largement impliqués dans ce coup d'Etat en Ukraine...

-Des mouvements de troupes russes à l'ouest et au centre de la Russie sont, par ailleurs, en cours(27/02). Cela n'a rien d'exceptionnel. Mais dans ce contexte de crise, ce qui s'apparente pour l'instant à une démonstration de force, mènera-t-il à une invasion d'une partie du territoire ukrainien par l'armée russe (autant dire entrée en guerre contre l'Ukraine et les forces de l'OTAN). Mais, sans doute, que la dramatisation n'est pas de mise ?!...

-A court terme  : création de deux entités. La première : L'Ukraine ukrainienne de l'Ouest formée sur la base d'une légitimité vaguement historique (influence lituano-polonaise), la seconde passerait définitivement sous protection russe, sous la forme d'un Etat indépendant pro-russe (ou annexion-> peu probable) qui correspondrait donc à la partie est et sud-est du pays. Concernant, la deuxième entité territoriale, peut-être correspondrait-elle uniquement à l'actuelle Crimée. 

-Sur le moyen à long terme : Indirectement, les fauteurs de guerres euro-atlantistes et leurs pantins "orange" et néo-nazis pourraient donner corps à une grande Russie : la partie orientale (et sud-est) ukrainienne rattachée à la Russie permettrait de faire la jonction jusqu'à la Transnistrie pro-Russe.Renforcement de l'axe ou de la ligne de front eurasiste : Moscou-Minsk-Simferopol-Tiraspol.

La Russie serait alors plus forte que jamais depuis la dislocation de l'Union soviétique. Cela constituerait un véritable camouflet pour les forces impérialistes euroccidentales. On peut même imaginer que la création cette nouvelle fédération russe (tout au moins cette union pan-russe) porterait un coup d'arrêt aux manipulations eurotanesques en Europe centrale et orientale et à la stratégie d'encerclement de la Russie.

GIF - 65.8 ko
Carte front pionnier eurasien/eurasiatique, février 2014 :
Le front pionnier de l’Eurasie à la date du 27 février 2014

 

En conclusion : Nous avons confirmation que la véritable Europe se trouve bien plus à Moscou qu'à Bruxelles. La "Troisième Rome" est un des centres de cette Europe charnelle et spirituelle (comme peut l'être la Roumanie malheureusement bien trop russophobe et fascinée par "l'Amérique") aux antipodes de cette Europe américaine pilotée par les techno-gestionnaires bruxellois aux ordres des guerriers de Washington aux mains pleines de sang. Les nations d'Europe occidentale autant que celles des ex-démocraties populaires n'ont rien à gagner à rester sous la domination matérialiste impéraliste molocho-mammonite actuelle....

Enfin, être dans le "camp russe" (puisqu'il faut désormais raisonner en ces termes et sans donner de blanc-seing à Poutine) c'est s'opposer aux "marchands", c'est se positionner pour une Europe des nations souveraines qui veulent rompre leurs chaines imposées par leurs maîtres banquiers et européotanesques.

 

(A) source : Blumenthal (M.) "Is the US backing neo-nazis in Ukraine ?", 24/02/2014, http://www.alternet.org/tea-party-a...)

 (B) On signalera également, encore une fois, la bêtise crasse de certains nationalistes européens, notamment Français, qui ont applaudi au déboulonnage des statues de Lénine en Ukraine (ce vieux fond anti-communiste pathologique) par les insurgés anti-Ianoukovitch. Ces "natios" toujours à s'extasier devant n'importe quels ahuris sous prétexte qu'ils défient l'Union européenne (Aube Dorée en Grèce, le Jobbik ou l'irrédentiste Orban en Hongrie...) et qui appellent à "l'union de patriotes européens" sans même se poser la question si ces "patriotes" (au passage le terme patriote n'appartient sûrement pas à ces formations clairement néo-fascistes ou néo-nazies) partagent les mêmes intérêts.

 En effet, à titre d'exemple Orban et le Jobbik réclament les territoires perdues par la Hongrie, notamment la Transylvanie (qui appartient de droit à la Roumanie) et s'opposent par incidence aux mouvements nationalistes roumains (Parti de la Grande Roumanie, Noua Dreapta/Nouvelle Droite) qui portent une haine atavique à l'égard des Magyars de "l'intérieur" et de "l'extérieur". Pareillement, quelle entente possible entre les néo-oustachis croates, les partisans d'une Grande Albanie incluant le Kosovo et les nationalistes serbes ?

Il n'y a évidemment pas de possibilité d'union de TOUS les "patriotes", ou alors de manière tout à fait ponctuelle. Dans tous les cas, cette "union des patriotes européens" ne peut se faire qu'une fois débarrassée de ses stupides éléments racistes et irrédentistes et devrait nécessairement être un "front" créé sur une base socialiste et religieuse (le projet communiste athée, plus grand monde n'en veut d'ailleurs) et non crétinement ethnique. Il faudrait aller vers la construction d'une "théologie de la libération européenne ou eurasiatique" en somme...

(C) Les libéraux finiront-ils par marginaliser, au moins, les éléments extrémistes qui ont participé au coup d'Etat ? Rien n'est moins sûr...

 

voir aussi : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ukraine-nouvelle-agression-147297

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4 mars 2014 2 04 /03 /mars /2014 22:06

Provient de RIA NOVOSTIlink

Crimée: 22.000 militaires ukrainiens ont fait défection (Poutine)

Crimée: 22.000 militaires ukrainiens ont fait défection (Poutine)

MOSCOU, 4 mars - RIA Novosti

22.000 militaires ukrainiens et plusieurs dizaines de systèmes de missiles sol-air S-300 sont passés sous l'autorité du gouvernement de la république autonome de Crimée, a annoncé mardi à Moscou le président russe Vladimir Poutine.

"Il semble qu'on souhaite reproduire le scénario de Kiev en Crimée et qu'on puisse y organiser une série d'attaques terroristes. Cela inquiète beaucoup les habitants de Crimée. Ils ont donc créé des comités d'autodéfense et ont pris le commandement des unités militaires locales (…). Plusieurs dizaines de systèmes de missiles S-300 et d'autres armes, ainsi que 22.000 militaires sontpassés sous l'autorité des Criméens. Dieu merci, cela s'est passé sans coup férir et c'est le peuple de Crimée qui contrôle tout", a indiqué M.Poutine lors d'une conférence de presse.

Suite au changement de pouvoir à Kiev où la Rada suprême a destitué le président du pays, le Conseil suprême de Crimée a décidé fin février de tenir un référendum sur l'élargissement des pouvoirs de la république autonome ukrainienne de Crimée. Initialement fixée au 25 mai, la date du référendum a ensuite été avancée au 30 mars.

© RIA Novosti.

 

Le premier ministre criméen Sergueï Aksenov a adressé une demande d'aide au président russe Vladimir Poutine. 

Le représentant de la Russie auprès de l'ONU Vitali Tchourkine a annoncé que le président Poutine avait en outre reçu une lettre de Viktor Ianoukovitch, que la Russie considère comme le président légitime de l'Ukraine. M.Tchourkine a présenté une photocopie de la lettre où M.Ianoukovitch demande d'envoyer des troupes russes en Ukraine pour protéger les civils.

Le 1er mars, le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) a autorisé le recours à la force en Ukraine en vue de régler la situation dans ce pays. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine a plus tard expliqué que l'adoption de la résolution ne signifiait pas le recours immédiat à la force. Le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a précisé que M.Poutine n'avait pas pris de décision sur l'utilisation des Forces armées russes à l'étranger.

Région peuplée principalement de russophones, la Crimée a été rattachée en 1954 à l'Ukraine qui faisait alors partie de l'Union soviétique. Il s'agissait d'une décision purement formelle, car le transfert de ce territoire était effectué à l'intérieur du même Etat. Après la chute de l'URSS en 1991, la Crimée est restée au sein de l'Ukraine, mais a reçu le statut de république autonome.

Sur le même sujet:

RIA NovostiCrimée: 23 unités ukrainiennes font défection (parlementaire)Crimée: 23 unités ukrainiennes font défection (parlementaire)

17:01 04/03/2014 Vingt-trois unités militaires ukrainiennes cantonnées en Crimée sont passées sous l'autorité du gouvernement de la république autonome de Crimée, a annoncé Guennadi Bassov, député au conseil municipal de Sébastopol.>>

RIA NovostiLe Ministère des Affaires étrangèresUkraine: Moscou fustige la déclaration de l'Otan sur la Crimée

21:05 03/03/2014 La déclaration du Conseil de l'Otan sur la Crimée ne contribue pas à stabiliser la situation en Ukraine, a annoncé lundi le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.>>

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 20:10
Provient de ria novosti:link

Crimée: l'autorisation de recourir à la force, une riposte aux actions de la "bande nazie"

SIMFEROPOL, 2 mars - RIA Novosti

La décision du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) d'autoriser le recours à la force en Crimée constitue une riposte aux actions de la "bande nazie"(radicaux ukrainiens -ndlr), a déclaré dimanche le président du parlement de la Crimée, Vladimir Konstantinov lors d'une conférence de presse à Simféropol.

"La situation dans le sud-est de l'Ukraine reste très tendue. Les habitants essaient de se protéger. Nous sommes parfaitement au courant de quoi est capable cette bande nazie. Je regrette beaucoup que les chers hommes politiques de Kiev aient décidé de résoudre leurs problèmes en recourant à cette force terrible. Le Conseil de la Fédération ne peut pas rester indifférent au sort de ses concitoyens en Ukraine, aussi a-t-il pris cette décision", a indiqué le responsable.

Il a également conseillé aux autorités ukrainiennes de "ne pas mener la guerre contre leur propre peuple".

Le Conseil de la Fédération, réuni en séance extraordinaire, a autorisé samedi le recours à la force en Ukraine "en raison de la situation extraordinaire dans ce pays, de la menace pesant sur la vie des citoyens russes et des effectifs du contingent militaire russe qui sont déployés dans la république autonome ukrainienne de Crimée conformément à un accord bilatéral". La résolution est déjà entrée en vigueur.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine a plus tard expliqué que le feu vert donné par le Conseil de la Fédération ne signifiait pas que Moscou procéderait immédiatement à la réalisation de cette décision. A son tour, le porte-parole du président russe Dmitri Peskov, a annoncé que la décision n'avait pas été prise pour le moment par Vladimir Poutine.

Sur le même sujet:

RIA NovostiManifestation pro-russe à SimferopolCrimée: les militaires ukrainiens quittent leurs unités

13:43 02/03/2014 Les militaires ukrainiens quittent leurs unités déployés en Crimée et démissionnent massivement, rapporte dimanche un correspondant de RIA Novosti.>>

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 15:20

Source:link

armées secrète de l'otan

1950-1990: le scandale des armées secrètes de l’OTAN
Durée : 52mn
Diffusion RTBF (belgique) le 02/02/2011
Diffusion TSR2 (suisse) le 06/03/2011

Un documentaire choc sur un sujet ignoré de la Guerre Froide dans l’Europe de l’Ouest. Plusieurs services secrets d’états européens (Italie, Allemagne, Belgique et France principalement), sous la pression des USA, ont commandité des attentats terroristes contre leur propre population pour contraindre les gouvernements démocratiques à renforcer leurs systèmes sécuritaires et/ou empêcher la montée des partis de gauche ou d’extrême gauche au pouvoir.

« « Théorie du complot » est devenu l’équivalent intellectuel d’un mot de cinq lettres. C’est quelque chose que les gens disent quand ils ne veulent pas que vous réfléchissiez à ce qui se passe vraiment. » Noam Chomsky

Alors que l’Europe est progressivement scindée en deux blocs à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Américains et les Britanniques mettent en place des armées secrètes, des réseaux appelés «Stay Behind», destinés à réagir en cas d’invasion soviétique. Mais alors même qu’une attaque russe devient improbable, ces réseaux ne seront jamais démantelés. Ils sont même à l’origine d’actes de terrorisme et responsables de la mort d’innocents civils. A chaque fois que la gauche menaçait d’accéder au pouvoir, ils ont usé de la force et sont intervenus dans les processus démocratiques nationaux. Parfois, ils ont été protégés par les forces de police et les services de sécurité pour préserver leur capacité de combat.

« Craignant une prise de pouvoir par les partis communistes d’Europe Occidentale, l’OTAN a mis en place le réseau « Gladio » pendant la guerre froide. Gladio, dont la branche suisse était la P26, regroupait des militaires de confiance capables d’engager une résistance armée intérieure contre les régimes communistes. Dans la plupart des pays européens, ces armées secrètes ont joué un rôle trouble. Grâce aux recherches d’un historien suisse (ndlr : le professeur d’histoire contemporaine Daniele Ganser, de l’Université de Bâle) qui a travaillé sur des documents ultra-confidentiels, mais aussi le témoignage d’anciens soldats de Gladio, retour sur une page trouble et sombre de l’Europe d’après-guerre. Réalisation: Emmanuel Amara »

1950-1990: le scandale des armées secrètes de l’OTAN partie 1

1950-1990: le scandale des armées secrètes de l’OTAN partie 2

 

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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 17:15

Article de RIA NOVOSTI:link

"Combattants de Kiev" (Archives)

MOSCOU, 1er mars - RIA Novosti

 

Les combattants de Kiev financés par les Etats-Unis et formés en Lituanie et en Pologne pourraient étendre leurs actions vers l'est de l'Ukraine, a déclaré samedi à Moscou le vice-président du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) Iouri Vorobiev.

"Selon les médias, le président des Etats-Unis a déclaré que la Russie payerait cher pour sa politique. Nous savons que les combattants ayant opéré à Kiev ont été formés en Lituanie et en Pologne grâce aux fonds américains. A présent, ils comptent étendre leurs actions vers les régions orientales de l'Ukraine et la Crimée", a indiqué M.Vorobiev.

Le Conseil de la Fédération, réuni en séance extraordinaire, a autorisé samedi l'envoi de troupes en Ukraine en raison de la situation extraordinaire dans ce pays, de la menace pesant sur la vie des citoyens russes et des effectifs du contingent militaire russe qui sont déployés dans la république autonome ukrainienne de Crimée conformément à un accord russo-ukrainien.

A lire sur le même sujet:

RIA NovostiConseil de la Fédération russe (Archives)La chambre haute russe autorise l'envoi de troupes en Ukraine

19:19 01/03/2014 Le Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), réuni en séance extraordinaire, a autorisé samedi l'envoi de troupes en Ukraine pour y protéger les citoyens russes.>>

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 11:18
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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 11:07

 

Les attentats contre la Russie préparés à l'étranger (Moscou)

MOSCOU, 27 février - RIA Novosti

Provient de RIA NOVOSTI:link

Les attentats contre la Russie sont préparés à l'étranger par des forces hostiles à ce pays qui utilisent le Caucase russe en tant que "détonateur", a déclaré jeudi le chef du Comité d'enquête Alexandre Bastrykine lors d'une réunion de responsables du Comité.

"Nous constatons des activités destructrices antirusses dont la tête de pont se trouve à l'étranger", a affirmé M. Bastrykine.

Selon lui, les forces hostiles à la Russie "agissent par le truchement d'organisations internationales et non gouvernementales qu'elles contrôlent et utilisent le Caucase du Nord en qualité de détonateur pour déstabiliser le pays".

En 2013, le Comité d'enquête, en coopération avec d'autres structures des forces de l'ordre, a ouvert 300 dossiers pénaux pour terrorisme, dont 200 ont été portés devant le tribunal.

© RIA Novosti.

 

D'après M. Bastrykine, 31 attentats ont été commis l'an dernier en Russie. Les attaques les plus meurtrières ont eu lieu à Volgograd(ex-Stalingrad). En octobre dernier, une kamikaze a fait exploser un autobus et en décembre, des terroristes ont perpétré, à un jour d'intervalle, des explosions dans une gare ferroviaire et dans un trolleybus. Ces attaques ont fait au total une quarantaine de morts et des dizaines de blessés.

 
RIA NovostiLes attentats contre la Russie préparés à l'étranger (Moscou)Les attentats contre la Russie préparés à l'étranger (Moscou)

12:46 27/02/2014 Les attentats contre la Russie sont préparés à l'étranger par des forces hostiles à ce pays qui utilisent le Caucase russe en tant que "détonateur", a déclaré jeudi le chef du Comité d'enquête Alexandre Bastrykine lors d'une réunion de responsables du Comité.>>

RIA NovostiLa Russie va lutter contre les terroristes jusqu'à leur élimination totaleLa Russie va lutter contre les terroristes jusqu'à leur élimination totale (Poutine)

17:32 31/12/2013 La Russie continuera à lutter contre les terroristes jusqu'à leur élimination complète, a déclaré mardi le président Vladimir Poutine en s'adressant aux habitants de l'Extrême-Orient russe.>>

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 08:59

Article du site:link

le 24/02/14

Depuis que l’opposition au Président Ianoukovitch a pris le pouvoir, ce samedi 22 février, les médias européens titrent sur « la victoire de la démocratie ». La presse russe, par contre, qualifie les événements de « coup d’État », qui a renversé un gouvernement légitime et un président démocratiquement élu. Que s’est-il précisément passé en Ukraine ? Comment, en deux jours, l’équipe de Viktor Ianoukovitch, qui semblait inébranlable, a-t-elle été si brusquement éjectée du pouvoir ? Explications.

De mardi à jeudi dernier, plus de 80 personnes ont été tués à Kiev dans les affrontements avec la police.

La semaine dernière, plus de 80 personnes ont été tuées, à Kiev, dans des affrontements entre la police et les manifestants.

Le point de départ de la crise fut le constat, fin 2013, de la nécessité pour l’Ukraine d’obtenir une aide économique substantielle dans le contexte financier désastreux qui minait le pays. 

Deux « candidats » se sont proposés d’aider l’Ukraine en lui accordant le prêt sollicité : l’Union européenne, notamment par le truchement du Fond Monétaire International (FMI), et la Russie, qui a immédiatement réagi.

« Réagi » ? En effet, car, si la guerre froide a officiellement pris fin en 1992, après le renversement de Mickaël Gorbatchev par Boris Eltsine, qui a sabordé l’URSS et vendu pour trois copecks toutes les entreprises d’État viables à ses amis de la mafia, depuis que Vladimir Poutine a pris en main les rênes de la Confédération de Russie, en 2000, ce dernier a récupéré le contrôle des principales ressources du pays, dont le gaz et le pétrole, par des méthodes policières musclées et parfois illégales, mais qui ont permis d’assigner les mafieux en justice. Poutine a ainsi pu restaurer un embryon de sécurité sociale et essaie surtout de rendre à la Russie un statut de puissance mondiale. D’où, à nouveau, une logique de confrontation face aux États-Unis d’Amérique et à l’OTAN, mais aussi face à l’Union européenne (UE) ; l’OTAN et l’UE, qui ont tous deux grignoté l’ancien espace d’influence soviétique en Europe centrale et s’attaquent désormais à « l’espace russe » lui-même (Géorgie, Ukraine, etc.).

Cette réaction russe a été sans commune mesure avec ce que proposait l’UE. Cette dernière ergotait sur les montants de l’aide, tandis que le FMI conditionnait sa participation au gel des avantages sociaux (pensions de retraites, aides aux familles, bourses d’étude, hausse des salaires…) et des dépenses dans la fonction publique : la Russie a proposé de mettre immédiatement sur la table une aide de 15 milliards de dollars (de loin plus importante que la somme négociée par l’UE), sans condition, et a offert une diminution du prix du gaz de… 30% ! Le gaz russe, une source d’énergie dont l’industrie et les foyers ukrainiens dépendent très largement.

Le principal objectif de Moscou, c’est de convaincre l’Ukraine de renoncer à un rapprochement avec l’UE et d’adhérer à son projet d’Union eurasienne, dont la Russie négocie actuellement les termes avec la Biélorussie et le Kazakhstan notamment. Ce qui satisfait la majorité des Ukrainiens, dont plus de 50%, principalement établis dans la moitié sud-est du pays, la plus peuplée, et dans la péninsule de Crimée, en mer Noire (où sont établies des bases militaires russes), sont très attachés à la Russie.

Le 21 novembre 2013, le gouvernement ukrainien suspend dès lors les négociations avec l’UE. Négociations qui avaient débuté cinq ans auparavant, en vue de créer un partenariat économique entre l’Ukraine et l’UE, par le biais d’un « accord d’association ». Et l’accord avec la Russie sera signé à Moscou, le 17 décembre. Dans ce laps de temps, appuyée par la diplomatie de l’UE, l’opposition au gouvernement pro-russe du président Viktor Ianoukovitchse réveille et mobilise ses troupes, qui manifestent dans la capitale, Kiev.

Une opposition soutenue par l’Occident

De 2002 à 2004, c’est la présidence pro-russe de Léonid Koutchma, avec Viktor Ianoukovitch comme Premier ministre, qui est pouvoir. Les élections présidentielles de 2004 voient Koutchma se retirer de la politique et Ianoukovitch se présenter, puis remporter le scrutin.

Mais son rival malheureux, Viktor Iouchtchenko, pro-UE, appuyé par l’autre grande figure de l’opposition, Ioulia Tymochenko, prétend que les élections ont été manipulées et appelle à l’insurrection. C’est la « Révolution orange ». Soulèvement appuyé médiatiquement et financièrement par l’UE et les Etats-Unis d’Amérique : plus de 100.000 manifestants envahissent la capitale et portent Viktor Iouchtchenko et Ioulia Tymochenko au pouvoir, mais sans que ceux-ci aient été élus.

Surpris par les événements, le parti pro-russe ne sait comment réagir … Aux élections législatives de 2006 survient un étonnant retournement de situation : les Ukrainiens votent massivement pour la formation de Viktor Ianoukovitch. Le Président Viktor Iouchtchenko est contraint de nommer Viktor Ianoukovitch au poste de premier ministre.

Les pro-russes n’étant plus au pouvoir et ne contrôlant plus l’organisation du scrutin, il est cette fois-ci impossible à Iouchtchenko et Tymochenko de crier à la fraude électorale…

Au scrutin présidentiel de 2010, les élections démentent une nouvelle fois les apparences « oranges » : les Ukrainiens votent en faveur de Viktor Ianoukovitch, qui est élu Président. Ioulia Tymochenko, sa rivale malheureuse, est renvoyée dans l’opposition (plus tard, elle sera jugée pour malversations durant son mandat de premier ministre et condamnée à quatre ans de prison ferme).

Viktor Ianoukovitch accède au poste e Premier en 2006 et est élu Président de l'Ukraine en 2010.

Viktor Ianoukovitch est devenu Premier ministre en 2006 et a été élu Président de l’Ukraine en 2010.

Les élections ont ainsi renversé tout ce qui avait été imposé à l’Ukraine par la force, lors de la « Révolution orange ». Une « révolution » qui n’avait rien eu de « spontané » et participait au remodelage global de l’ancien glacis soviétique, remaniement que Washington et les chancelleries européennes avaient entrepris en promouvant ces « révolutions de couleur » qui tentaient d’abattre les derniers gouvernements pro-russes, en Serbie, Géorgie, Ukraine, Kirghizistan et, avec moins de succès, en Biélorussie.

Des « révolutions de couleur » qui ont toujours procédé de la même recette : un groupuscule organisateur est mis sur pied, une cellule, composée d’opposants, financés et soutenus logistiquement (ordinateurs portables, abonnements à internet, téléphones cellulaires, etc.). Formés par des instructeurs, professionnels de la révolution, sous le couvert d’ONG sensées promouvoir la démocratie et les droits de l’homme, telle la célèbre Freedom House, ils arborent une couleur et un slogan simple, qu’il est facile de diffuser.

Le mouvement vise avant tout la jeunesse, aisément mobilisable, et, par un militantisme acharné, centré sur la capitale, donne l’impression que la population est majoritairement favorable au changement. La « révolution » éclate à l’occasion d’une échéance électorale importante : le pouvoir est accusé de « fraudes massives » et le chef du gouvernement est désigné comme responsable de tous les maux du pays ; il est le seul à être diabolisé, ce qui permet à son entourage de prendre ses distances et de changer de camp tant qu’il en est encore temps…

L’objectif est de concentrer plusieurs dizaines de milliers de personnes en un point symbolique de la capitale, et de donner alors une impression de révolution, que relayeront les médias nationaux et étrangers, amplifiant ainsi le phénomène.

Il va sans dire que cette formule ne peut réussir que dans un contexte démocratique, puisqu’elle nécessite à la fois l’existence de médias indépendants et d’une certaine liberté d’action.

Mais, en Ukraine tout comme au Kirghizistan, le verdict des urnes a eu raison des velléités euro-atlantistes, en rétablissant au pouvoir une majorité pro-russe. Exit, donc, la « Révolution orange ».  A Washington comme à Bruxelles, on a grincé des dents…

Les élections législatives de 2012 ont confirmé le choix antérieur des Ukrainiens (2006 et 2010) en faveur des partis pro-russes et de la formation de Viktor Ianoukovitch, qui renforce ainsi sa position au parlement. En 2014, l’opposition pro-UE remet le couvert… et les médias européens aussi, en titrant à nouveau : « Les Ukrainiens se révoltent contre le Président Ianoukovitch ».

Retour de l’insurrection

Fort de la légitimité des urnes, le Président Ianoukovitch a résisté et a obtenu du parlement ukrainien le vote de pouvoirs extraordinaires pour faire face à cette tentative de déstabilisation du gouvernement.

Mais, en février, parmi les dizaines de milliers de manifestants qui déboulent dans la capitale, Kiev, et bien que ceux-ci soient qualifiés de « pacifiques » par les médias européens, des activistes d’extrême droite, issus de mouvements nationalistes ukrainiens opposés à l’alliance avec la Russie, principalement les groupes paramilitaires du parti néofasciste Svoboda (antisémite et russophobe), venus de la Galicie voisine, dressent des barricades et s’arment de bâtons, de barres de fer et de couteaux pour contrer les offensives des forces de la police qui tentent de les déloger de leurs positions. Des armes à feu et des cocktails Molotov font aussi leur apparition ; et les « manifestants pacifiques » n’hésitent pas à tirer à balles sur les policiers, qui répliquent. Certains groupes encore mal identifiés s’emparent même de plusieurs bâtiments publiques et ministères et prennent des fonctionnaires en otage. Dans les médias européens, on parle de « volontaires de l’autodéfense », victimes des « snipers du gouvernement »…

Des armes à feu et des cocktails Molotov font aussi leur apparition ; et les « manifestants pacifiques » n’hésitent pas à tirer à balles sur les policiers, qui répliquent. Certains groupes encore mal identifiés s’emparent même de plusieurs bâtiments publiques et ministères et prennent des fonctionnaires en otage.

Armes à feu, armes blanches et cocktails Molotov sont aussi les moyens utilisés par les « manifestants pacifiques » dans leur guerre avec  la police …

Cette violence a rapidement provoqué le départ de nombreux manifestants, qui ont déserté le terrain des combats. À partir du 20 février, ne demeurent plus sur la place Maïdan, au cœur de Kiev, qu’une vingtaine de milliers de manifestants armés, selon l’opposition, moins de dix milles, selon le gouvernement (la population ukrainienne se chiffre à près de 45 millions d’âmes).

Pour éviter l’escalade, confronté aussi au bilan des morts et des blessés qui s’alourdit d’heure en heure, le Président Ianoukovitch accepte la médiation de l’UE, seule capable d’amener l’opposition à accepter la signature d’un accord.

D’abord hésitants, Vitali KlitschkoArseni Iatseniouk et Oleg Tiagnibok, les leaders de l’opposition, qui se sont constitués en « Conseil du Maïdan », sont bien obligés d’accepter les propositions de l’UE, leur puissant soutien : la fin des pouvoirs spéciaux (réforme de la Constitution), des élections présidentielles anticipées et la formation d’un nouveau gouvernement, d’union nationale.

Le Président Ianoukovitch accepte lui aussi les termes de l’accord. Il croit pouvoir ainsi sortir de la crise sans augmenter l’usage de la force et, certain d’une victoire par les urnes, pense avoir coupé l’herbe sous le pied de l’opposition.

L’accord est entériné le vendredi 21 février, en présence des représentants allemands et polonais.

Coup d’État

C’est le samedi 22 février que la situation bascule : l’annonce de l’accord ne met pas fin aux heurts qui ravagent le centre de Kiev ; la police, qui a reçu l’ordre de ne plus répliquer aux provocations des émeutiers, bat en retraite ; mais les manifestants armés poursuivent leur action et progressent vers le parlement.

Paniqués par les concessions acceptées par le président et par l’affaiblissement du gouvernement, des députés du parti des Régions (le parti du Président Ianoukovitch) quittent Kiev, précipitamment, pour se réfugier dans l’est de l’Ukraine (dans les fiefs pro-russes) ; d’autre tournent casque et essaient de changer de camp en donnant des gages aux leaders de l’opposition, suivis par le chef de la police et plusieurs ministres.

Il devient évident que les accords signés sous l’égide des émissaires de l’UE ont constitué un marché de dupes : pris à son propre jeu, le Président Ianoukovitch abandonne lui aussi la capitale et gagne Donetsk, se réfugiant lui aussi en territoire pro-russe.

Ioulia Tymochenko, lors de sa libération samedi 22 février, purgeait une peine de 4 ans de prison ferme pour malversations durant son mandat de Premier ministre.

Ioulia Tymochenko, lors de sa libération ce samedi 22 février, purgeait une peine de 4 ans de prison pour malversations durant son mandat de Premier ministre.

Appuyé par ceux des députés qui siègent encore dans l’enceinte parlementaire, sous la pression des manifestants armés qui encerclent le bâtiment, Oleksandr Tourtchinov, membre de l’opposition et proche de Ioulia Tymochenko, se fait élire chef du parlement. Le parlement vote aussi, d’affilée, la destitution du Président Ianoukovitch et la libération immédiate de Ioulia Tymochenko, qui apparaît sur la place Maïdan et harangue la foule. Elle est suivie par Vitali Klitschko, opposant pourtant signataire de l’accord qui s’exclame : « Ianoukovitch a été mis KO ! ». 

Le coup d’État est consommé.

Il sera immédiatement avalisé par les gouvernements européens, y compris les signataires des accords du 21 février, qui reconnaissent les uns après les autres la validité des décisions prises par le parlement ukrainien (en réalité par les députés de l’opposition et les quelques députés de la majorité renversée qui n’ont pas déserté l’hémicycle). Le premier ministre polonais, dont le ministre des Affaires étrangères avait apposé sa signature au bas du texte de l’accord de sortie de crise deux jours plus tôt, appelle à « l’incarcération de Ianoukovitch » …

Le dimanche 23 février, ce semblant de parlement désigne Oleksandr Tourtchinov Président intérimaire (Ioulia Tymochenko, qui a déjà annoncé sa candidature à la présidence et se réserve pour cette échéance, prévue pour la fin mai 2014, a refusé le poste, de même que celui de Premier ministre).

Au-delà du cas personnel du Président Ianoukovitch – et quel que soit le degré d’antipathie que génère le personnage -, qui a déclaré n’avoir plus l’intention de démissionner (son mandat s’achève en mars 2015) et refuse, dans ces conditions, de donner suite aux accords du 21 février, c’est de la souveraineté de l’Ukraine qu’il s’agit à présent, et de la démocratie ukrainienne.

Ukraine democracy not found FDC

Permettra-t-on à Viktor Ianoukovitch de se présenter face à Ioulia Tymotchenko lors du prochain scrutin présidentiel ? Comment la communauté pro-russe va-t-elle réagir à ce nouveau coup de théâtre ? Quelle conséquence l’attitude des chancelleries européennes aura-t-elle sur la crédibilité de l’UE dans ses relations avec les républiques de l’Est ? Quelle attitude la Russie (qui a d’emblée suspendu son aide économique) adoptera-t-elle désormais face à l’Ukraine et à l’UE ?

Les élections à venir rétabliront-elles à nouveau une majorité pro-russe à la tête de l’Ukraine ? Et une troisième révolution, soutenue par l’Ouest, viendra-t-elle une nouvelle fois renverser le verdict des urnes ?

 

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25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 16:15
Quand la CIA finançait la construction européenne

 

De 1949 à 1959, en pleine guerre froide, les Américains, par l’intermédiaire de leurs services secrets et du Comité pour l’Europe unie, versent l’équivalent de 50 millions de dollars actuels à tous les mouvements pro-européens, parmi lesquels ceux du Britannique Winston Churchill ou du Français Henri Frenay. Leur but, contenir la poussée soviétique…

 
A 82 ans, Henri Frenay, le pionnier de la Résistance intérieure, fondateur du mouvement Combat, arbore une forme intellectuelle éblouissante malgré sa surdité de l’oreille droite et sa récente opération de l’estomac. Pourtant, il n’a plus que trois mois à vivre. En ces jours de mai 1988, il me parle de l’Europe dans son appartement de Boulogne-sur-Seine. De cette Europe fédérale dont il a rêvé en vain entre 1948-1954. De la dette aussi que, en cas de succès, le Vieux Continent aurait contracté envers les Américains, ceux notamment du “Comité”. Et d’insister une fois, deux fois, dix fois, tandis que moi, je m’interroge : pourquoi diable ce mystérieux “Comité” revient-il à une telle fréquence dans nos conversations ? Pourquoi ? Mais parce que Frenay me confie, avec il est vrai d’infinies précautions de langage, son ultime secret : l’aide financière occulte de la CIA via l’American Committee for United Europe – le Comité – à l’Union européenne des fédéralistes dont il a été le président. Pour reconstituer cette filière inédite, il me faudra une quinzaine d’années. Un jeu qui en valait la chandelle puisqu’il me permet d’ouvrir, pour les lecteurs d’Historia, la porte d’un des compartiments les plus secrets de la guerre froide…

Tout commence à l’automne 1948. Déjà coupée en deux, l’Europe vit sous la menace d’une invasion totale par l’armée rouge. Au “coup de Prague” en février, vient de succéder en juin le blocus de Berlin. Un petit cénacle de personnalités de l’ombre jette alors les bases de l’American Committee for United Europe, l’ACUE – son existence sera officialisée le 5 janvier 1949 à la maison de la Fondation Woodrow-Wilson de New York. Politiques, juristes, banquiers, syndicalistes vont se méler au sein de son conseil de direction. De hautes figures gouvernementales aussi comme Robert Paterson, le secrétaire à la Guerre ; James Webb, le directeur du budget ; Paul Hoffman, le chef de l’administration du plan Marshall ; ou Lucius Clay, le “proconsul” de la zone d’occupation américaine en Allemagne.

Bien tranquilles, ces Américains-là ? Non, car la véritable ossature de l’ACUE est constituée d’hommes des services secrets. Prenez son président, William Donovan. Né en 1883 à Buffalo, cet avocat irlando-américain au physique de bouledogue, surnommé “Wild Bill” par ses amis, connaît bien l’Europe. En 1915, il y remplissait déjà une mission humanitaire pour le compte de la Fondation Rockefeller. Deux ans plus tard, Donovan retrouvait le Vieux Continent pour y faire, cette fois, une Grande Guerre magnifique. Redevenu civil, “Wild Bill” va se muer en missus dominicus du gouvernement américain. Ses pas d’émissaire officieux le portent vers l’Europe pour des rencontres parfois imprévues. En janvier 1923, alors qu’ils goûtent un repos bien mérité, sa femme Ruth et lui devront ainsi subir une soirée entière les vociférations d’un autre habitué de la pension Moritz de Berchtesgaden. Dix-sept ans plus tard, l’agité, un certain Adolf Hitler, s’est rendu maître de la partie continentale de l’Europe, et c’est “Wild Bill” que Franklin Roosevelt, inquiet, dépéche à Londres s’enquérir auprès de Winston Churchill du potentiel britannique face à l’avancée nazie.

En juin 1942, Donovan, homme de confiance du président démocrate pour les affaires spéciales, crée l’Office of Strategic Services (OSS), le service secret américain du temps de la Seconde Guerre mondiale dont il devient le chef et qu’il quittera à sa dissolution, en septembre 1945, sans perdre le contact avec l’univers du renseignement : “Wild Bill” tisse des liens privilégiés avec la Central Intelligence Agency, la CIA, créée officiellement le 15 septembre 1947 par une loi sur la sécurité nationale signée par le successeur de Roosevelt, Harry Truman.

Prenez le vice-président de l’ACUE Walter Bedell Smith, ancien chef d’état-major d’Eisenhower pendant la Seconde Guerre mondiale puis ambassadeur des Etats-Unis à Moscou. A partir d’octobre 1950, celui que ses amis surnomment le “Scarabée” (beetle en anglais) va prendre les commandes de la CIA. 1950, c’est justement l’année où des universitaires comme Frederick Burkhardt et surtout William Langer, historien à Harvard, lancent la section culturelle de l’ACUE. Ces deux proches de Donovan ont servi autrefois dans les rangs de l’OSS. Langer en a dirigé le service Recherche et Analyse et, excellent connaisseur de la politique française, a même commis après-guerre un ouvrage savant qui s’efforçait de dédouaner Le Jeu américain à Vichy (Plon, 1948).

Prenez surtout Allen Dulles. A l’été 1948, c’est lui qui a “inventé” le Comité avec Duncan Sandys, le gendre de Churchill, et George Franklin, un diplomate américain. Principal associé du cabinet de juristes Sullivan & Cromwell, Dulles n’impressionne guère de prime abord avec ses fines lunettes, ses éternelles pipes de bruyère et ses vestes en tweed. Sauf qu’avec ce quinquagénaire, un maître espion entre dans la danse.

Retour à la case Seconde Guerre mondiale. Chef de l’OSS à Berne, Dulles noue en février 1943 des contacts avec la délégation de Combat en Suisse. Un temps, il assurera méme le financement du mouvement clandestin. “Coup de poignard dans le dos du général de Gaulle“, s’insurge Jean Moulin au nom de la France libre. “Survie de la Résistance intérieure menacée d’étranglement financier“, rétorque Frenay. Pensant d’abord à ses camarades dénués de moyens, aux maquisards en danger, il ne voit pas pourquoi Combat devrait se priver d’un argent allié versé, c’est convenu, sans contrepartie politique. Cette “affaire suisse” va empoisonner un peu plus encore ses rapports avec Moulin.

En 1946, Dulles démissionne des services secrets… pour en devenir aussitôt l’éminence grise, prenant une part prépondérante à la rédaction du texte de loi présidentiel sur la sécurité nationale. Cofondateur à ce titre de la CIA (pour les initiés : l’Agence ou mieux, la Compagnie), Dulles pense qu’en matière d’action clandestine, privé et public doivent conjuguer leurs forces. C’est lui qui a déjà inspiré, par l’intermédiaire de ses amis du Brook Club de New York, le versement des subsides de grosses sociétés américaines à la démocratie chrétienne italienne menacée par un parti communiste surpuissant. En 1950, il va reprendre officiellement du service comme bras droit du Scarabée d’abord, comme son successeur à la tête de la CIA ensuite – de février 1953 à septembre 1961. Record de longévité d’autant plus impressionnant que son frère aîné John Foster Dulles, restera, lui, ministre des Affaires étrangères de 1953 à sa mort de maladie en mai 1959.

Etonnant creuset que l’ACUE, où des personnalités de la haute société et/ou de la CIA côtoient les dirigeants de la puissante centrale syndicale American Federation of Labor, l’AFL, dont ils partagent l’aversion du communisme. Exemples : David Dubinsky, né en 1892 à Brest-Litovsk, en Russie, dirige le Syndicat international de la confection pour dames (ILGWU) : 45.000 adhérents à son arrivée en 1932, 200.000 à la fin des années 1940 ! Ennemi acharné des nazis hier (les syndicalistes proches de l’ACUE sont presque tous juifs), c’est aux commies, les “cocos”, qu’il en veut dorénavant. Jay Lovestone aussi. Conseiller politique de l’AFL, ce Lituanien d’origine sait de quoi il parle : avant sa brutale exclusion puis sa lente rupture avec le marxisme, il fut, entre 1925 et 1929, le secrétaire général du PC américain ! Autre recrue de choix du Comité, Arthur Goldberg, le meilleur juriste de l’AFL. Futur secrétaire au Travail du président Kennedy puis juge à la Cour suprême, Goldberg, né en 1908, a dirigé l’aile syndicale de l’OSS. A ce titre, il fut en son temps le supérieur hiérarchique d’Irving Brown, son cadet de deux ans. Brown, représentant de l’AFL pour l’Europe et grand dispensateur de dollars aux syndicalistes modérés du Vieux Continent. Puisant dans les fonds secrets de la toute jeune CIA, laquelle finance depuis 1946 toutes les opérations anticommunistes de l’AFL, ce dur à cuire ne ménage pas, par exemple, son soutien à Force ouvrière, la centrale syndicale née fin 1947 de la scission de la CGT (lire “Derrière Force ouvrière, Brown, l’ami américain” dans Historia n° 621 de décembre 1997). Pure et dure, la ligne Brown contraste d’ailleurs avec celle, plus nuancée, de la CIA. A la Compagnie, on aurait préféré que les non-communistes restent dans le giron de la CGT, même contrôlée par le PCF…

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C’est qu’au-delà des hommes, il y a la stratégie d’ensemble. Face à l’Union soviétique, Washington développe deux concepts clés : le containment (l’endiguement) et plan Marshall. L’idée ducontainment, revient à un diplomate russophone, George Kennan, qui la développe dès juillet 1947 dans un article de la revue Foreign Affairs : “L’élément majeur de la politique des Etats-Unis en direction de l’Union soviétique doit être celui d’un endiguement à long terme, patient mais ferme, des tendances expansionnistes russes.

Le plan Marshall, lui, porte la marque de son inventeur le général George Marshall, chef d’état-major de l’US Army pendant la guerre, et désormais ministre des Affaires étrangères du président Truman. En apportant une aide massive aux pays d’Europe ruinés, les Etats-Unis doivent, selon lui, faire coup double : un, couper l’herbe sous le pied des partis communistes par une hausse rapide du niveau de vie dans les pays concernés ; deux, empêcher leur propre industrie de sombrer dans la dépression en lui ouvrant de nouveaux marchés.

Pour le tandem Marshall-Kennan, pas de meilleur outil que la CIA (lire l’interview d’Alexis Debat, page 51). Et c’est naturellement un autre ancien de l’OSS, [Frank Gardiner Wisner], qu’on charge de mettre sur pied un département autonome spécialisé dans la guerre psychologique, intellectuelle et idéologique, l’Office of Policy Coordination ! Si ce bon vieux “Wiz” ne fait pas partie du Comité, ses hommes vont lui fournir toute la logistique nécessaire. Mais chut ! c’est top secret…

L’ACUE allie sans complexe une certaine forme de messianisme américain avec le souci de la défense bien comprise des intérêts des Etats-Unis. Messianique, cette volonté bien ancrée de mettre le Vieux Continent à l’école du Nouveau Monde. Phare de la liberté menacée, l’Amérique a trouvé, la première, la voie d’une fédération d’Etats, succès si resplendissant que l’Europe n’a plus qu’à l’imiter… Cet européanisme made in Washington comporte sa part de sincérité : “Ils m’appellent le père du renseignement centralisé, mais je préférerais qu’on se souvienne de moi à cause de ma contribution à l’unification de l’Europe“, soupire ainsi Donovan en octobre 1952.

De sa part de calcul aussi. Car en décembre 1956, trois mois avant sa mort, le même Donovan présentera l’Europe unie comme “un rempart contre les menées agressives du monde communiste“. En d’autres termes, un atout supplémentaire de la stratégie américaine conçue par Marshall, Kennan et leurs successeurs : construire l’Europe, c’est remplir un vide continental qui ne profite qu’à Staline, donc, en dernier ressort, protéger les Etats-Unis.

Ajoutons une troisième dimension. Dans l’esprit des hommes de la Compagnie, rien de plus noble qu’une action clandestine au service de la liberté. Tout officier de la CIA le sait : les Etats-Unis sont nés pour une bonne part du soutien des agents de Louis XVI, Beaumarchais en tête, aux insurgés nord-américains. Ainsi l’opération American Committee, la plus importante, et de loin menée, par l’Agence en Europe pendant la guerre froide, se trouve-t-elle justifiée par l’Histoire.

Pour chaleureuse qu’elle soit, l’amitié franco-américaine ne saurait toutefois distendre le “lien spécial” entre Grande-Bretagne et Etats-Unis. En foi de quoi, Comité et Compagnie tournent d’abord leur regard vers Londres. Hélas ! Churchill, battu aux législatives de 1945, ronge ses griffes dans l’opposition. Le nouveau secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères, Ernest Bevin, a bien proclamé le 2 janvier 1948 aux Communes : “Les nations libres d’Europe doivent maintenant se réunir.” N’empêche que ses collègues du cabinet travailliste et lui repoussent avec horreur la perspective d’une véritable intégration continentale. Non pas que Bevin craigne de s’affronter aux communistes : deux jours après son discours de janvier, il créait un organisme clandestin de guerre idéologique, l’Information Research Department. Ce méme IRD qui, jugeant La Ferme des animaux et1984 plus efficaces que mille brochures de propagande, va contribuer à diffuser partout dans le monde les oeuvres de George Orwell. Mais la carte Europe unie, alors là, non !

Cette carte, Churchill la joue-t-il de son côté par conviction profonde ou par aversion pour ses rivaux politiques de gauche ? Le fait est que le 19 septembre 1946 à Zurich, le Vieux Lion appelle à un axe anglo-franco-allemand, élément majeur selon lui d’une “espèce d’Etats unis d’Europe“. Qu’en mai 1948, Duncan Sandys, taille aux mesures de son homme d’Etat de beau-père le Congrès européaniste de La Haye. Qu’en octobre 1948, Churchill crée l’United European Movement – le Mouvement européen. Qu’il en devient président d’honneur aux côtés de deux démocrates-chrétiens, l’Italien Alcide De Gasperi et l’Allemand Konrad Adenauer, et de deux socialistes, le Français Léon Blum et le Belge Paul-Henri Spaak. Malheureusement pour les “amis américains“, cette tendance “unioniste” ne propose, à l’exception notable de Spaak, que des objectifs européens limités. Reconstruction économique et politique sur une base démocratique, d’accord, mais sans transfert, méme partiel, de souveraineté.

Le Comité et la tendance “fédéraliste”, dont Henri Frenay émerge comme la figure emblématique, veulent, eux, aller beaucoup plus loin. Aux heures les plus noires de la Seconde Guerre mondiale, Frenay, patriote mondialiste, a conçu l’idée d’un Vieux Continent unifié sur une base supranationale. En novembre 1942, révélera quarante ans plus tard Robert Belot dans le remarquable travail sur Frenay qui vient de lui valoir l’habilitation à diriger des recherches à l’Université, le chef de Combat écrivait au général de Gaulle qu’il faudrait dépasser l’idée d’Etat-Nation, se réconcilier avec l’Allemagne après-guerre et construire une Europe fédérale. Logique avec lui-méme, Frenay se jette dès 1946 dans cette croisade européaniste aux côtés d’Alexandre Marc. Né Lipiansky à Odessa en 1904, ce théoricien du fédéralisme a croisé la trajectoire de Frenay à Lyon en 1941, puis après-guerre. A rebours de l’européanisme de droite inspiré des thèses monarchistes maurrassiennes ou du catholicisme social, les deux amis s’efforcent de gauchir le fédéralisme français alors fort de “plusieurs dizaines de milliers d’adhérents“, ainsi que me l’assurera l’ancien chef de Combat en 1988.

Orientée à gauche, l’Union européenne des fédéralistes, l’UEF, est créée fin 1946. Elle va tenir son propre congrès à Rome en septembre 1948. Frenay en devient le président du bureau exécutif, flanqué de l’ex-communiste italien Altiero Spinelli, prisonnier de Mussolini entre 1927 et 1937 puis assigné à résidence, et de l’Autrichien Eugen Kogon, victime, lui, du système concentrationnaire nazi qu’il décortiquera dans L’Etat SS (Le Seuil, rééd. 1993). A ces trois dirigeants d’atténuer le profond malaise né de la participation de nombreux membres de l’UEF au congrès de La Haye, où Churchill et son gendre Sandys les ont littéralement roulés dans leur farine “unioniste”.

Faut-il choisir entre le Vieux Lion et le pionnier de la Résistance intérieure française à l’internationalisme si radical ? Perplexité au Comité, donc à la CIA. Pour Churchill, sa stature d’homme d’Etat, d’allié de la guerre, sa préférence affichée pour le “grand large”, les Etats-Unis ; contre, son refus acharné du modèle fédéraliste si cher aux européanistes américains et bientôt, ses violentes querelles avec le très atlantiste Spaak. En mars 1949, Churchill rencontre Donovan à Washington. En juin, il lui écrit pour solliciter le versement de fonds d’urgence (très riche à titre personnel, l’ancien Premier ministre britannique n’entend pas puiser dans sa propre bourse). Quelques jours plus tard, Sandys appuie par courrier la demande de son beau-père : de l’argent, vite, sinon le Mouvement européen de Churchill s’effondre. Comité et CIA, la principale bailleuse de fonds, débloquent alors une première tranche équivalant à un peu moins de 2 millions de nos euros. Elle permettra de “préparer” les premières réunions du Conseil de l’Europe de Strasbourg, qui associe une assemblée consultative sans pouvoir réel à un comité des ministres statuant, lui, à l’unanimité.

Pour soutenir leurs partenaires du Vieux Continent, ACUE et CIA montent dès lors des circuits financiers complexes. Les dollars de l’oncle Sam – l’équivalent de 5 millions d’euros entre 1949 et 1951, le même montant annuel par la suite – proviennent pour l’essentiel de fonds alloués spécialement à la CIA par le Département d’Etat. Ils seront d’abord répartis sous le manteau par les chefs du Mouvement européen : Churchill, son gendre, le secrétaire général Joseph Retinger, et le trésorier Edward Beddington-Behrens. En octobre 1951, le retour de Churchill à Downing Street, résidence des premiers ministres anglais, ne tarira pas ce flot : entre 1949 et 1953, la CIA va en effet verser aux unionistes l’équivalent de plus de 15 millions d’euros, à charge pour eux d’en redistribuer une partie à leurs rivaux de la Fédération, la tendance de droite du fédéralisme français, laquelle reverse ensuite sa quote-part à l’UEF. Sommes substantielles mais sans commune mesure avec la manne que l’appareil stalinien international, le Kominform, investit au même moment dans le financement souterrain des PC nationaux et des innombrables “fronts de masse” : Fédération syndicale mondiale de Prague, Mouvement de la paix, mouvements de jeunes, d’étudiants, de femmes…

Pour Frenay, c’est clair : l’Europe fédérale constitue désormais le seul bouclier efficace contre l’expansionnisme communiste. Mais comment aller de l’avant quand le nerf de la guerre manque si cruellement ? L’UEF n’est pas riche. Son président encore moins, dont la probité est reconnue de tous – après son passage au ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés, Frenay, ancien officier de carrière sans fortune personnelle, a quitté l’armée au titre de la loi Diethelm de dégagement des cadres. Comme au temps de “l’affaire suisse”, le salut financier viendra-t-il de l’allié américain ? Oui, assurent dès l’été 1950 les hommes de l’ACUE à un représentant français de l’UEF en visite à New York. Conforme à la position officielle du gouvernement américain en faveur de l’intégration européenne, leur aide ne sera soumise à aucune contrepartie politique ou autre, condition sine qua non aux yeux d’Henri Frenay. Et de fait, à partir de novembre 1950, l’ACUE va financer secrètement à hauteur de 600.000 euros l’une des initiatives majeures de Frenay et des fédéralistes de gauche : la création à Strasbourg, en parallèle du très officiel Conseil de l’Europe, d’un Congrès des peuples européens, aussi appelé Comité européen de vigilance.

S’associeront à ce projet des socialistes (Edouard Depreux), des religieux (le père Chaillet, fondateur de Témoignage chrétien ), des syndicalistes, des militants du secteur coopératif, des représentants du patronat et même… des gaullistes tels Michel Debré ou Jacques Chaban-Delmas. Mal conçue médiatiquement, l’affaire échoue de peu. Raison de plus pour accentuer le soutien financier, oeuvre du secrétaire général de l’ACUE, Thomas Braden. Connu pour ses opinions libérales, cet ami du peintre Jackson Pollock, n’a pas hésité quand Donovan, son ancien patron à l’OSS, lui a demandé de quitter la direction du musée d’Art moderne de New York.

En juillet 1951, Frenay effectue à son tour le voyage des Etats-Unis sous les auspices du Congrès pour la liberté de la culture – une organisation que nous retrouverons bientôt. L’occasion de rencontrer les dirigeants du Comité et ceux de la Fondation Ford (mais pas ceux de la CIA avec lesquels il n’entretiendra jamais de rapports directs) pour leur faire part des besoins matériels des fédéralistes. Message reçu “5 sur 5″ par les Américains…

A cette date, Braden ne figure plus parmi les dirigeants officiels de l’ACUE. En vertu du principe des vases communicants, l’agent secret esthète vient en effet de rejoindre Dulles à la CIA. Les deux hommes partagent cette idée de bon sens : face aux communistes, ce ne sont pas les milieux conservateurs qu’il faut convaincre, mais la gauche antistalinienne européenne, dont Frenay constitue un des meilleurs représentants. Braden va plus loin : “Comme l’adversaire rassemblé au sein du Kominform, structurons-nous au plan mondial par grands secteurs d’activité : intellectuels, jeunes, syndicalistes réformistes, gauche modérée…“, plaide-t-il. D’accord, répond Dulles. Naît ainsi la Division des organisations internationales de la CIA. Dirigée par Braden, cette direction centralise, entre autres, l’aide de la Compagnie via l’ACUE aux fédéralistes européens. En 1952, l’American Committee for United Europe finance ainsi l’éphémère Comité d’initiative pour l’assemblée constituante européenne, dont Spaak sera président et Frenay, le secrétaire général.

Brouillés avec la “Fédération”, leur rivale de droite qui servait jusque-là d’intermédiaire pour le versement des fonds CIA-ACUE par le truchement du mouvement churchillien, les amis de Frenay sont très vite au bord de l’asphyxie. Pour parer à l’urgence, Braden, virtuose du financement souterrain au travers de fondations privées plus ou moins bidon, va, cette fois, mettre en place une procédure de versements directs aux fédéralistes de gauche par des antennes para-gouvernementales américaines. A Paris, plaque tournante des opérations de la CIA en Europe avec Francfort, on opérera par le biais de l’Office of Special Representative, conçu à l’origine pour servir d’interface avec la toute jeune Communauté européenne du charbon et de l’acier (Ceca), ou de l’US Information Service (USIS). Par la suite, un bureau ACUE proprement dit sera ouvert.

Comme Jean Monnet, président de la Ceca, Frenay caresse, en cette année 1952, l’idée d’une armée européenne, pas décisif vers l’Europe politique selon lui. L’ACUE approuve chaudement. Prévue par le traité de Londres de mars 1952, cette Communauté européenne de défense comprendrait – c’est le point le plus épineux -, des contingents allemands. Reste à faire ratifier le traité par les parlements nationaux. Frenay s’engage avec enthousiasme dans ce nouveau combat. Pour se heurter, une fois encore, à de Gaulle, qui refuse la CED au nom de la souveraineté nationale et, déjà, du projet ultrasecret de force atomique française, ainsi qu’aux communistes, hostiles par principe à tout ce qui contrarie Moscou. D’après les éléments recueillis par Robert Belot – dont la biographie du chef de Combat devrait sortir ce printemps au Seuil -, Frenay demandera même à l’ACUE de financer l’édition d’une brochure réfutant… les thèses gaullistes sur la CED.

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Staline meurt en mars 1953. L’année suivante, Cord Meyer Jr, un proche de la famille Kennedy, remplace Braden à la téte de la Division des organisations internationales de la CIA. Mais 1954 verra surtout cet échec cuisant des européanistes : l’enterrement définitif de la CED. Découragé, Frenay abandonne alors la présidence de l’Union européenne des fédéralistes. A partir d’octobre 1955, les “amis américains” reportent donc leurs espoirs sur un nouveau venu, le Comité d’action pour les Etats-Unis d’Europe de Jean Monnet. Lié à Donovan et surtout à l’ambassadeur américain à Paris, David Bruce, un proche de Franck Wisner, Monnet est trop fin connaisseur du monde anglo-saxon pour accepter directement les dollars de la CIA. Compte tenu de sa prudence de Sioux, l’aide américaine à son courant européaniste devra emprunter d’autres voies. En 1956, Monnet se voit ainsi proposer l’équivalent de 150.000 euros par la Fondation Ford. Une offre qu’il décline, préférant que cet argent soit versé au professeur Henri Rieben, un économiste et universitaire suisse pro-européen qui vient d’être nommé chargé de mission aux Hautes Etudes commerciales de Lausanne. Rieben utilisera ces fonds en toute transparence financière pour créer un Centre de recherches européen.

En 1958, le retour du général de Gaulle, radicalement hostile aux thèses fédéralistes, annihile les derniers espoirs de l’UEF et de ses amis américains. Dissolution de l’ACUE dès mai 1960 puis cessation des financements occultes par la CIA s’ensuivent. En douze ans, la Compagnie aura quand même versé aux européanistes de toutes tendances l’équivalent de 50 millions d’euros sans être jamais prise la main dans le sac ! Mais pourra-t-on préserver longtemps le grand secret ?

La première alerte éclate dès 1962. Trop précise sur les financements américains, une thèse universitaire sur les mouvements européanistes doit être “enterrée” d’urgence en Angleterre. Ce remarquable travail est l’oeuvre du fils d’un camarade de résistance de Frenay, Georges Rebattet, créateur en avril 1943 du Service national maquis. Georges Rebattet, le successeur en 1952 de Joseph Retinger comme secrétaire général d’un Mouvement européen dont il a d’ailleurs assaini pour une bonne part le financement.

Deuxième secousse au milieu des années 1960. L’étau de la presse américaine (le New York Times et la revue gauchiste Ramparts ) se resserre sur une des filiales du “trust” Braden-Meyer, le Congrès pour la liberté de la culture où se côtoyaient des intellectuels antitotalitaires européens de haute volée – Denis de Rougemont, Manès Sperber, Franz Borkenau, Ignazio Silone, Arthur Koestler ou, par éclipses, Malraux et Raymond Aron. Financé par la CIA au travers de la Fondation Fairfield, le Congrès édite en français l’une de ses revues les plus prestigieuses, Preuves. Jouant la transparence, Braden jette alors son pavé dans la mare. “Je suis fier que la CIA soit immorale“, déclare-t-il en 1967 au journal britannique Saturday Evening Post, auquel il confie des révélations sensationnelles sur le financement occulte par la CIA du Congrès pour la liberté et sur le rôle d’Irving Brown dans les milieux syndicaux. Silence radio, en revanche, sur le soutien aux mouvements européanistes, le secret des secrets…

Ultime rebondissement à partir de juin 1970, quand le conservateur anglais pro-européen Edward Heath arrive à Downing Street. A sa demande, l’Information Research Department lance une vaste campagne pour populariser sous le manteau l’européanisme dans les médias et les milieux politiques britanniques. En 1973, l’Angleterre fait son entrée dans le Marché commun ; le 5 juin 1975, 67,2 % des électeurs britanniques ratifient la décision par référendum. Dans ce renversement de tendance en faveur de l’Europe, un homme s’est jeté à corps perdu : nul autre que le chef de la station de la CIA de Londres, Cord Meyer Jr. Ce bon vieux Cord qui remplaçait vingt ans plus tôt son copain Braden à la tête de la Division des organisations internationales de la Compagnie.

Historia n° 675 (27 février 2003), via La théorie du tout

(Titre originel : “La CIA finance la construction européenne”)

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