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9 mai 2015 6 09 /05 /mai /2015 13:51

Pour les commémorations du 09 Mai

je recommande cette page:

https://www.facebook.com/pages/09-Novembre-1989-le-jour-dapr%C3%A8s/330995010444666

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 13:59

 

La bataille de Stalingrad désigne les combats du 17 juillet 1942 au 2 février 1943, pour le contrôle de la ville, aujourd'hui Volgograd, entre les forces de l'Union des républiques socialistes soviétiques et celles du Troisième Reich et de ses alliés. Ils incluent l'approche de la ville par les armées de l’Axe, les combats urbains pour sa conquête à partir de septembre, puis la contre-offensive soviétique, jusqu'à l'encerclement et la reddition des troupes allemandes. L'ensemble de ces combats, dans et hors de la ville, se sont étendus sur un peu plus de six mois et ont coûté la vie à environ 750 000 combattants1 et à 250 000 civils parmi six nations, ce qui en fait une des batailles les plus meurtrières de l'histoire.

Avec la bataille de Moscou, en décembre 1941, et la bataille de Koursk, en juillet 1943, elle constitue l'une des grandes défaites de l'armée allemande et est considérée comme un tournant stratégique majeur de la Seconde Guerre mondiale. Elle reste dans les mémoires pour l'âpreté des combats urbains, n'épargnant ni civils ni militaires, ainsi que pour son impact psychologique et symbolique.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Stalingrad

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 17:32

"Plus encore que par la course aux armements, il épuise l’URSS en Afghanistan où il soutient les combattants d’Oussama Ben Laden.
Le 8 mars 1983, devant la Convention annuelle des associations évangéliques nationales, Ronald Reagan prononce son plus célèbre discours. Il y stigmatise l’Union soviétique qu’il qualifie d’Empire du Mal.


Dès lors, tous les moyens sont bons pour en finir avec le diable. Sous sa présidence, la Ligue anti-communiste mondiale (WACL) devient un outil pour les opérations secrètes de la CIA [26]. Parallèlement, Reagan crée la National Endowement for Democracy (NED) en 1984, pour continuer les activités d’ingérence politique et syndicale de la CIA sous une étiquette moins compromettante "

Lien:http://www.voltairenet.org/article14106.html

 

 

"La Sainte Alliance conduisit à un montage financier frauduleux organisé par le Vatican pour épauler clandestinement le syndicat polonais Solidarnosc, dont le leader de l’époque, Lech Walesa, deviendra président de la Pologne après la chute du Mur de Berlin. Ronald Reagan et Jean-Paul II étaient habités par la même obsession. Le juge William P. Clark, autre conseiller de Reagan à la sécurité nationale (et aussi le plus influent), dira également que tous deux « partageaient les mêmes choix spirituels et la même vision de l’empire soviétique : le bien et le droit triompheraient selon les plans divins » (The Judge : William P. Clark, Ronald Reagan’s Top Hand, de Paul Kengor et Patricia Clarck Doerne, Ignatius Press 2007). Quant à l’utilité du Vatican dans cette croisade anticommuniste, le secrétaire d’Etat de Reagan, Alexandre Haig, l’a très bien résumée : « Le réseau d’information du Vatican était meilleur et plus rapide que le nôtre ». Pour l’Amérique Latine, cette Sainte Alliance fut synonyme d’un véritable bain de sang, de guerres et de répression. Le Saint Siège poursuivit de façon inhumaine tout ce que le continent comptait de progressistes en soutane."

Lien:http://www.elcorreo.eu.org/Nouveau-pacte-entre-le-Vatican-et-Washington


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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 17:20

Lien:http://www.mondialisation.ca/la-faute-morale-de-loccident-une-troisieme-guerre-mondiale-a-nos-portes/5415212

 

russia-usa-bomb

«Je pense que le monde est assez grand pour que nous puissions nous développer tous ensemble» 

Xi Jinping, Président chinois à Canberra

 

Le dernier G20 s’est tenu dans une atmosphère où tous les puissants de ce monde s’étaient retrouvés pour, une fois de plus, ne rien faire, ne rien décider si ce n’est de voeux pieux de moralisation de la finance quand on sait que toutes les banques trichent; changements climatiques quand on sait que les grands polluent, et enfin Ebola. Or personne n’a mis la main à la poche. Par contre, ce qui était remarquable c’est l’acharnement sur Poutine présenté par des médias occidentaux nervis comme le diable, l’antéchrist. Pourtant, Poutine n’a pas répondu aux provocations ni d’un Cameron, le traitant de comportement hitlérien ni du Stéphane Harper qui s’est permis de lui négocier difficilement une poignée de main ni même de la Nouvelle Zélande… Bref tous les vassaux de l’Empire avaient pour rôle de se lancer dans la curée en attendant le maître… Poutine fut impérial, il ne répondit pas aux insultes. Il n’aborda même pas avec Hollande le problème du bateau Mistral payé mais non livré par la France, il prit même part aux réunions avec les membres du Brics pour une fois de plus coordonner leur puissance en face de celle en déclin de l’Empire.

Les « prophéties  auto-réalisatrices » de de Brzezinski

Il est courant que les stratèges occidentaux fassent des prophéties qu’ils souhaitent aussi-réalisatrices Dans Le grand échiquier paru en 1997 Zbigniew Brzezinski nous avait décrit l’hégémonie, devenue irrésistible, des États-Unis au lendemain de l’implosion de l’Urss, Brzezinski donne une remarquable analyse des sphères d’intérêts qui sont essentielles à la pérennité de l’hégémonie américaine. Les États-Unis sont devenus, depuis 1991, la première puissance véritablement universelle. Ce qu’on appellerait un empire mondial si ce terme ne comportait une idée de domination territoriale. Or cette domination exercée par une démocratie se mesure en termes de puissance économique et financière, d’avance technologique, d’impact dans les communications, d’influence culturelle au sens le plus large et de supériorité militaire. Enfin, d’un système international dont Washington est, pour l’essentiel, le maître et l’arbitre. De surcroît, les États-Unis n’ont pas actuellement de rivaux capables de leur disputer cette suprématie.»

Pour Brzezinski «l’effondrement de l’Union soviétique en 1991 après celle du système communiste européen (1989) provoque un nouvel ordre mondial où les États-Unis exercent une hégémonie absolue pour une durée indéterminée». «La partie qui se joue dans le pourtour de la Russie n’est plus l’endiguement de la guerre froide mais le refoulement (roll back) «Le rôle d’arbitre des États-Unis est assuré. Pour Brzezinski la victoire est totale il faudra au moins un quart de siècle, voire plus, à la Chine pour devenir une véritable puissance elle n’est pas l’ennemi de demain, Aucun autre État ne pourra au cours des trente prochaines années disputer aux Etats-Unis la suprématie dans les quatre dimensions de la puissance: militaire, économique, technologique et culturelle».

La force tranquille de la Chine

Pendant que les pays occidentaux affolés par leurs déclins se cherchent des adversaires et attaquent tous azimuts du fait qu’ils sont installés dans l’atonie économique, les pays du Brics avancent. Ainsi  la Chine avance, le fait savoir poliment mais avec détermination. Il propose des solutions. Ainsi, le président chinois Xi Jinping a appelé dimanche 15 novembre à des efforts afin de créer et de réaliser un rêve pour les habitants de l’Asie-Pacifique, alors qu’il s’exprimait lors du Sommet des P-DG, organisé dans le cadre des réunions de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec), qui se déroulent actuellement à Beijing. Le rêve de l’Asie-Pacifique est d’agir dans l’esprit de la communauté de l’Asie-Pacifique et provient d’un sentiment de destin commun. Il suit la tendance de paix, de développement et de coopération mutuellement bénéfique et requiert des efforts conjoints pour la prospérité et le progrès de la région, a indiqué Xi Jinping lors du sommet. Ce rêve concerne également davantage de vigueur économique, de libre-échange et de facilitation des investissements, ainsi que de meilleures routes et des échanges plus étroits entre les peuples, a indiqué le président.

Pour lui la deuxième économie mondiale connaissait actuellement l’émergence d’une «nouvelle norme». L’économie chinoise a changé de rythme, passant d’une croissance rapide à une croissance moyenne à rapide, la structure économique connaît des améliorations constantes, et l’économie est de plus en plus poussée par l’innovation au lieu de l’investissement, a noté M. Xi. Au cours des trois premiers trimestres de cette année, le PIB a augmenté de 7,4% en Chine en glissement annuel, et l’ensemble des principaux indicateurs économiques se trouvent dans une fourchette raisonnable. Les investissements chinois à l’étranger devraient atteindre 1 250 milliards de dollars dans les dix prochaines années, a annoncé dimanche le président chinois Xi Jinping. La Chine possède la capacité et la volonté d’offrir davantage de biens publics à la région Asie-Pacifique et au monde, alors que sa force nationale globale augmente, a déclaré dimanche le président chinois Xi Jinping. Après trois décennies quasi interrompues de croissance supérieure à 10%, la Chine a pu tirer de la pauvreté plusieurs centaines de millions de personnes. (1)

Dans son discours devant le Parlement fédéral australien à Canberra, le président chinois Xi Jinping a employé pour décrire son pays l’image d’un «grand costaud dans une foule» qui attire l’attention et suscite l’inquiétude, mais il a tenu à souligner que le pays le plus peuplé de la planète poursuivrait son chemin sur la voie du développement pacifique : «Les autres vont naturellement se demander comment le grand gaillard va se mouvoir et se comporter, et s’inquiéter du fait qu’il puisse les bousculer, leur bloquer le passage ou prendre leur place».

La Chine est certes grande par la taille mais «nos ancêtres ont compris il y a plus de 2000 ans qu’un Etat belliqueux, aussi grand soit-il, finit toujours par s’effondrer», a fait remarquer M. Xi. «Un environnement national harmonieux et stable dans un environnement international pacifique est ce dont la Chine a le plus besoin», a-t-il souligné, ajoutant que ni les agitations ni les guerres ne servaient les intérêts fondamentaux du peuple chinois. «Nous suivons les principes de l’amitié, de la sincérité, des bénéfices mutuels et de la pluralité, et nous prônons une nouvelle vision de la sécurité asiatique», une sécurité commune, globale, coopérative et durable, a-t-il ajouté. Dans le même temps, le président a souligné que le peuple chinois défendrait fermement les intérêts fondamentaux de la Chine que sont sa souveraineté, sa sécurité et son intégrité territoriale. «Nous maintenons que les pays, grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres, sont tous égaux», a déclaré M.Xi, «Un pays devrait être jugé, non par sa taille, mais en regardant si ses actions sont en accord avec la justice internationale», a-t-il poursuivi.(2)

Dans cet ordre, la Chine a su se faire entendre: «Pour être clair, la Chine, pour sa sécurité, a défini une zone spécifique hors de ses frontières, mais dans laquelle priment les règles chinoises. Tout le monde a hurlé et crié, en particulier le Japon s’alignant sur les USA, puis se calmant, tout le monde a accepté de respecter ces dispositions. La Chine a fait céder les USA de façon unilatérale, c’est pourquoi dorénavant, à la demande de la Chine, les Etats-Unis informeront celle-ci de leurs mouvements programmés dans la région, même en dehors des eaux territoriales chinoises.» (3)

La coopération entre Pékin et Moscou inquiète l’Occident

Les pays occidentaux principalement les Etats Unis et leurs vassaux européens  font de la croisade anti-russe le combat primordial. Chacun sait que les révolutions oranges puis celles de Maidan ont été fabriqués pour faire de l’Ukraine, historiquement et culturellement slave et dans l’orbite de la grande Russie de Catherine II puis de l’Empire Soviétique, à la fois un marché pour les entreprises américaines mais aussi pour créer le chaos dans l’arrière cour russe.  Il est normal de ce fait que la Russie réagisse pour défendre ses intérêts. Les sanctions prises à l’encontre de la Russie n’entament en rien la détermination russe  qui tente malgré une strangulation des marchés occidentaux, de diversifier ses sources d’approvisionnement et de trouver d’autres débouchés.

Ainsi Le 9 novembre 2014 la Russie et la Chine ont signé un accord-cadre sur la livraison de gaz naturel russe à Pékin via le «corridor ouest» à partir des gisements gaziers de l’ouest de la Sibérie,. En mai dernier, après des années de difficiles négociations, Moscou a accepté de livrer chaque année à la Chine 38 milliards de mètres cubes de gaz, un accord représentant 400 milliards de dollars sur trente ans. Un gazoduc géant, «Force de Sibérie», va être construit pour relier la Russie à la Chine par le «corridor ouest». La Chine et la Russie ont conclu un partenariat stratégique qui repose sur six piliers: D’abord l’énergie: affaires et commerce: la Chine et la Russie ont l’intention de renforcer leurs échanges mutuels, les portant de 90 milliards de dollars par an actuellement à 200 milliards de dollars en 2020. Haute technologie et coopération dans l’industrie: finances dans la nouvelle banque Brics. Militaire: la Chine et la Russie se livrent à des exercices militaires dont la fréquence et l’ampleur sont de plus en plus élevées. Leurs états-majors respectifs se coordonnent étroitement les uns avec les autres. La Russie a repris la vente d’armes et de technologies à la Chine. Politique et diplomatie. Naturellement les Américains voient d’un très mauvais oeil le rapprochement entre la Chine et la Russie. Ce pôle stratégique au niveau mondial, regroupant un pays riche de matières premières de gaz et de pétrole, et de l’autre une dynamique industrielle sans précédent, pourrait bien dominer à moyen terme l’ensemble du monde. En Ukraine on ne défend pas les droits de l’homme mais le business américain est loin derrière. Européen, le général de Gaulle, avait proprement viré les Américains de la France en sortant de l’Otan et parlait sans tabou d’une Europe allant de l’Atlantique à l’Oural. Obama a entamé un bras de fer, les USA jouent avec l’Ukraine pour déstabiliser le Kremlin, Les stratèges l’ont bien compris et demandent à ne pas trop acculer la Russie de peur de voir deux axes apparaître en maîtres mondiaux: USA d’un côté et Chine/Russie de l’autre.

L’affolement de l’Occident est patent. Pour Jacques Sapir les véritables enjeux sont ailleurs et il dénonce le manque de vision de l’Occident qui tire sur tout ce qui bouge ou plutôt qui n’accepte pas sa doxa.

Cette divergence a été voulue par les pays de l’Otan à ce sommet. Mais, elle constitue un véritable danger à long terme. Cette divergence construite en réalité une nouvelle coupure du monde en deux dont les conséquences dans la capacité de régler les crises futures risque d’être importante. Le danger ici est que la politique américaine, car c’est essentiellement d’elle qu’il s’agit, est en train de cristalliser une fracture entre les pays émergents, qui tentent de s’organiser autour de la Russie et de la Chine, et les pays sous influence américaine. C’est un jeu à la fois dangereux et stupide car tout le monde sait bien que les Etats-Unis, qui restent très puissants, sont néanmoins une puissance déclinante. Ce n’est pas ainsi qu’ils gèreront leur déclin. (…) La nécessité d’une coopération à grande échelle s’impose.» (…)

Henry Kissinger poursuit -il a expliqué à de nombreuses reprises ces derniers mois que «l’anti-Poutinisme» hystérique des Etats-Unis et de la presse américaine, ne constituait nullement une politique mais était en réalité une réponse à l’absence de politique. Il n’y a rien de plus exact. Il le dit dans une interview qu’il a donnée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel le 13 novembre L’idée que la Russie voudrait reconstituer de toutes ses forces l’Urss défunte est alors invoquée. Il faudrait faire «barrage» à un tel projet, et cela justifierait en réalité la violence de l’opposition à Vladimir Poutine. Le véritable enjeu pour les trente années qui viennent, c’est l’alliance entre la Chine et la Russie, et la question de savoir si les pays que l’on nomme les Brics arriveront à constituer un front cohérent face à la politique américaine. Tout le reste n’est que (mauvaise) littérature. (4)

Pourtant, des ensembles qui se font et se défont et on peut retrouver dans le même ensemble pour des raisons politiques et stratégiques deux pays adversaires par ailleurs. Ainsi, les dirigeants des pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont conclu leur sommet le 13 novembre 2014 dans la capitale du Myanmar après avoir réaffirmé leur détermination à mettre en place la «Communauté de l’Asean” d’ici la fin 2015. Selon le secrétariat de l’Asean, 80% des mesures requises en vue de la création de la Communauté de l’Asean ont déjà été mises en place. La future communauté réunira 600 millions de personnes et affichera un PIB cumulé de 2000 milliards de dollars. Ce sommet a également été l’occasion pour les dirigeants des dix pays membres de l’Asean et des pays partenaires de dialogue (Chine, Corée du Sud, Japon, Inde, Nouvelle-Zélande, Australie, Etats-Unis et Russie) d’échanger des points de vues sur les questions régionales. De plus, il y a à peine quelques jours, Poutine «l’isolé», selon la terminologie des médias occidentaux pour qui la communauté internationale se limitait à l’Empire et à 6 vassaux, rencontrait une autre moitié du monde au sommet de l’Apec.

La nouvelle gouvernance économique mondiale

D’une façon mesurée mais inexorable, les pays du Brics sont en train de saper les fondations du système de Bretton Woods, l’hégémonie du dollar est de plus en plus contestée. Ainsi le président chinois pense que les pays des Brics devraient participer activement à la coopération internationale multilatérale et faire entendre leur voix dans la gouvernance économique mondiale, La coopération économique pourra alimenter durablement le développement des pays des Brics, a déclaré M. Xi lors de sa rencontre avec les autres pays du Brics. La coopération entre les pays des Brics devrait être guidée par les deux «rouages» que sont l’économie et la politique, Dans le même ordre, la Chine et vingt autres pays ont signé, le 24 octobre, un protocole d’accord visant à créer une banque régionale spécialisée dans le financement des infrastructures, et conçue comme une alternative à la Banque mondiale. L’Inde, Singapour, le Kazakhstan, le Pakistan, le Vietnam et le Qatar figurent parmi les 21 pays signataires. (5)

La chute programmée d’un Occident sans repères moraux

Il est curieux  de constater comment les nations occidentales quittent leurs grandes envolées lyriques quand leurs intérêts» sont en jeu. Il n’est plus alors question de Droits de l’Homme, du soit disant  Siècle des Lumières quand on sait que les hommes de l’époque étaient pour la plus part des négriers racistes qui avaient des intérêts juteux dans les compagnies négrières , , du  Devoir  puis du droit d’ingérence au nom de la dignité humaine, tels que prônés par les Kouchner et leurs sacs de riz camérisés , la réalité est nue  le fond rocheux de l’instinct de rapine, du vol de la  violence refait surface.   

Il vient  que  ces anciens pays qui ont fait leur beurre sur la misère, la mort et le sang des pays faibles, s’affolent ils n’arrivent plus à suivre et le monde découvre avec horreur que leur moralisme c’était du vent ! Pendant ce temps de nouveaux pays émergent , s’organisent .  Kishore Mahbubani universitaire et diplomate  singapouriens dans une analyse lumineuse a fait  un état des lieux de la situation du monde et affirme avec raison que le barycentre du  Monde s’est déplacé  vers l’Asie. Au passage il replace l’Occident à sa juste place en lui rappelant son moralisme, sa condescendance vis-à-vis des autres nations , mépris  qui ne repose que sur du vent et enfin son habitude  continuelle à bafouer  « ses propres valeurs » quand ses intérêts sont en jeu.

Dans ces conditions l’Empire s’affole, et la mesure de l’affolement est mesurée par la santé du dollar qui ne devient plus le graal du fait que beaucoup de pays et non des moindres pensent que le monde Bretton Woods a atteint ses limites.  Récemment, un rapport consensuel émanant des 16 branches de la communauté du renseignement US a fait surface. Il révèle que ces organismes «ont déjà commencé à évaluer conjointement l’impact de la chute du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale et commence par comparer la fin de la superpuissance américaine à la chute de l’Empire britannique après la Seconde Guerre mondiale. “» Ensuite, le rapport tourne au cauchemar et prévoit un effondrement économique mondial et une longue période d’anarchie mondiale. Le rapport anticipe une grande dépression de 25 ans dont le point de départ serait mai 2015. (6)

Quelle solution pour éviter le chaos planétaire ? Celle du dialogue? du partage? Rien de tout cela! On apprend que deux hauts responsables militaires à Washington ont exhorté les membres du Congrès à préparer les forces armées pour une éventuelle guerre contre des pays comme la Russie et la Chine parce que «la suprématie américaine est menacée». Des pays comme la Russie et la Chine ne sont pas inactifs. «Nous avions jusqu’ici la suprématie en force et en potentialités, «Maintenant, cette suprématie est menacée». «La force électronique, l’attaque électronique, la guerre anti-sous-marine… dans tous ces domaines modernes nous allons être obsolètes dans l’avenir par le simple fait que nous n’y investissons pas,». a pronostiqué le militaire. Selon lui, la défense américaine exige d’urgents progrès technologiques.(7)

Le monde est à un tournant et Mikhaïl Gorbatchev a raison de nous prévenir de l’imminence d’une troisième guerre mondiale qui est programmée et qui sera d’autant plus probable au fur et à mesure de la rareté de l’énergie des matières premières et des dégâts des changements climatiques.  Poutine a a juste titre le droit et le devoir de défendre son pays et de lui faire retrouver sa dignité. A tort  l’Occident –version Brezinski, un paléo-polonais qui a une affection particulière pour l’Union Soviétique- pense que la chute d’un système, le communisme c’est du même coup la chute de la Russie  de la Grande Russie.. Rien n’est moins faux ! L’Europe qui est à la traine est en train de se couper d’une profondeur stratégique jusqu’à l’Oural dirait  de Gaulle , au profit d’un chaos ukrainien à ses portes qui ne lui profite pas . Nul doute qu’elle fait fausse route et les rodomontades actuelles ne mèneront à rien. Les régions russophones  de l’Ukraine auraient pu constituer un trait d’union un pont . Ils constituent un abcès de fixation pour longtemps qui risque de dévitaliser encore plus l’Europe. La Russie en diversifiant ses relations forte  de l’appui des BRICS des différents forums avec d’autres nations de l’Asie  Pacifique est en train de faire émerger un nouveau Monde.  L’Europe a définitivement perdu ce qui lui restait de crédibilité. Ainsi va le monde.

 

Professeur Chems Eddine Chitour 

 Ecole Polytechnique enp-edu.dz

1.Li Na :Xi Jinping évoque l’émergence d’une nouvelle norme (Xinhua) -,   09/11/2014

http://french.xinhuanet.com/chine/2014-11/18/c_133796084.htm

3.http://reseauinternational.net/apec-chine-ecrase-les-etats-unis/

4.http://reseauinternational.net/koalas-diplomatie-misere-lanti-poutinisme/ Jacques Sapir

5.http://www.chine-informations. com/actualite/les-brics-devraient-se-faire-entendre-dans-la-gouvernance-economique_71710.html


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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 17:16

Lien:http://www.mondialisation.ca/les-allemands-se-mobilisent-contre-la-guerre-et-contre-lotan/5422368

 

drewermann

 

Discours du théologien allemand Eugen Drewermann à Berlin, le 13.12.2014, lors de la manifestation pour la paix et contre la guerre 

Mesdames et Messieurs, chères amies et chers amis de la paix,

Nous sommes rassemblés, en ces jours avant Noël, pour exprimer ce que chacun de nous ressent: nous voulons la paix, nous ne voulons pas la guerre!

En tant que théologien, j’aimerais rappeler à Monsieur Gauck [Joachim Gauck, le président de la République fédérale allemande] une chose importante : lorsqu’il exerçait encore son ministère de pasteur, il n’a pas expliqué à ses ouailles comment les anges dans les campagnes de Bethléem appelaient à soutenir la politique de paix de l’empereur romain Auguste. En fait, les anges promouvaient l’exact contraire de l’armement: « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre.»  Heureusement, dit Jésus dans son Sermon sur la montagne, j’ose nommer les hommes qui, dans ce monde, ont le courage de déposer les armes. Mais vous, vous pervertissez les valeurs chrétiennes que vous prétendez défendre : vous nous expliquez qu’être prêts à la guerre – dans le monde entier – est une question de responsabilité. Nous n’y sommes pas prêts, nous y sommes opposés!

C’est vrai: en tant qu’Etat le plus puissant économiquement en Europe, nous avons une responsabilité mondiale. Sous Madame Merkel, cette responsabilité a même grandi au point que nous siégeons maintenant à la troisième place des pays exportateurs d’armement. Et cela, la majorité des gens en Allemagne ne veut plus le tolérer – et NOUS, en tout cas pas! Lorsque Monsieur Sigmar Gabriel trouve que la vente de tanks à l’Arabie saoudite sous contrôle parlementaire pose problème, les glapissements et les hurlements à la mort de l’industrie de l’armement EADS, MBB, Heckler & Koch et de tous leurs semblables, viennent immédiatement freiner son ardeur. Depuis quand les affaires et les profits sont-ils plus importants que les vies humaines?

Oh oui, nous aurions des responsabilités! Au sein d’un monde dans lequel 50 millions d’être humains meurent de faim, nous aurions la responsabilité de mettre fin à la pénurie alimentaire, au manque d’eau potable, la responsabilité de limiter la surpopulation, de réduire la destruction de l’environnement, de faire enfin cesser la migration économique de millions d’êtres humains plongés dans la misère. Au lieu de quoi, nous voyons la Méditerranée se transformer en fosse commune, les migrants rejetés manu militari par Frontex. Payée à Berlin, siégeant à Varsovie, cette organisation militarisée protège les frontières méridionales de cet espace de prospérité économique qu’est le continent européen. Ce n’est pas de la responsabilité, Monsieur Gauck, c’est le contraire: un cynisme impitoyable qui regarde ailleurs.

Depuis 1989 nous aurions eu une chance merveilleuse que nous pourrions saisir aujourd’hui encore: à l’époque, après l’effondrement du Pacte de Varsovie, Gorbatchev déclarait à Bush père que l’OTAN pourrait elle aussi se dissoudre, démilitarisant ainsi tout le corridor qui s’étend de l’Oural à l’Atlantique. Imaginons un monde dans lequel nos prodigieux moyens devenus disponibles seraient enfin convertis en science et économie, en paix et bienveillance. Nous pourrions finalement nous consacrer à la recherche de solutions destinées à assumer les vraies tâches de l’humanité, plutôt qu’à la folie consistant à faire passer l’extension à l’Est de l’OTAN comme une politique de paix. Le meilleur moyen de contribuer à une politique de paix, c’est la sortie de l’OTAN!

L’OTAN n’a jamais été ce pourquoi elle aurait été fondée. Pendant 35 ans, on a expliqué aux Allemands qu’ils devaient fournir des soldats pour empêcher toute attaque contre nous et utiliser pour ce faire toutes les horreurs de l’armement. Pour une politique de paix, celle de la Balance Of Power, de l’équilibre de la terreur, nous avions besoin d’armes atomiques, d’armes bactériologiques, d’armes chimiques, de bombes au napalm. Tout ce qui contribue à détruire le droit international se trouvait et se trouve encore dans les arsenaux de l’OTAN. En 1989, normalement elle avait perdu sa raison d’être.

Mais du même coup elle a dévoilé le rôle qui a toujours été le sien: mondialiser les exigences hégémoniques des Etats-Unis d’Amérique, sans frein, sans frontière, pour imposer les intérêts du capitalisme.

Nous n’avons aucune raison de rester plus longtemps dans une alliance qui annonce ses agissements et ses intentions criminels aussi ouvertement qu’elle le fait ces temps. Voulons-nous vraiment nous faire dire par Monsieur Stoltenberg [Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN] que les Européens devraient augmenter leurs dépenses militaires à concurrence de 2% du produit national brut? Sous Adenauer, en 1964, nous avons promis que la République fédérale occidentale consacrerait 0,7% de son PIB à l’aide au développement. Pendant tout ce temps l’aide n’a jamais atteint que les 0,4%. Et nous avons encaissé vingt-cinq fois cette somme grâce aux intérêts sur la dette des pays « en voie de développement ».  Jamais les besoins du tiers monde n’ont été le véritable motif de cette sorte de politique. Mais maintenant, avec le quintuple, soit 2% du PIB consacrés à l’armement, c’est la fin et la perversion de la responsabilité mondiale. Monsieur Gauck, nous sommes contre la guerre parce que chaque guerre va à l’encontre de ce que pourrait signifier la responsabilité mondiale, et nous ne nous laissons pas convaincre de détourner les yeux, parce que nous regardons enfin ce qui se passe!

Oh oui, Poutine menacerait la paix mondiale. Les dépenses en armement de la Russie s’élèvent à peu près à 80 milliards de dollars. C’est incroyablement élevé. Mais en même temps, on accorde aux USA 500 milliards de dollars, plus les milliards nécessaires pour étendre dans le monde entier le programme d’espionnage de la NSA afin de contrôler l’humanité tout entière. Sans oublier les opérations secrètes de la CIA à peu près partout sur la terre. A tout cela, il faut encore ajouter les quelque 300 milliards que les pays membres de l’OTAN doivent verser. Tout compris, c’est plus que dix fois ce que la Russie dépense pour sa défense. Qui doit avoir peur de qui?

En 1989, on a promis à Gorbatchev que l’OTAN n’avancerait pas d’un centimètre vers l’Est. Le ministre des affaires étrangères de l’époque, Hans-Dietrich Genscher, a encore négocié la réunification de l’Allemagne sur la base du maintien des nouveaux Länder en zone démilitarisée. Pendant vingt ans, on a lutté à Neuruppin pour faire échouer les projets de la Bundeswehr d’y installer un « bombodrome » où elle voulait expérimenter des bombes. Mais pour le reste, le passage de l’OTAN est complet. Onze Etats se cramponnent comme une pieuvre à la frontière occidentale de la Russie. L’OTAN est en Géorgie, elle veut pénétrer en Ukraine, elle installe ses bases militaires au Kazakhstan, au Kirghizstan et en Ouzbékistan, elle revendique la souveraineté sur l’espace aérien de l’Asie centrale au-dessus de l’Afghanistan. Aujourd’hui, l’OTAN est partout où elle ne devrait pas être! Ce n’est pas une alliance défensive, c’est l’alliance la plus agressive que l’humanité ait jamais connue!

J’entends dire que nous devrions aider les Kurdes. Donc nous devons avoir des armes, donc nous avons besoin de 100 personnes qui forment des Kurdes à l’utilisation efficace de nos armes. Mais les Kurdes nous ont-ils jamais intéressés? Les défenseurs de Kobané appartiennent au PKK et sont de ce fait une organisation terroriste. Les Kurdes ont subi des bombardements aériens par les Britanniques pour la première fois en 1925, parce que des prospections géologiques avaient détecté du pétrole dans leur sol. Dix-sept millions de Kurdes, héritiers d’une culture millénaire, attendent le droit d’être un peuple. Mais ils n’en ont pas le droit car cela pourrait nuire aux intérêts de la Turquie, qui est membre de l’OTAN. C’est pourquoi ils n’ont jamais rien été d’autre qu’un rempart contre Saddam Hussein, contre Assad en Syrie. Ils ont dû marcher droit, comme les Américains voulaient qu’ils le fassent. L’autorisation de former leur propre Etat méritait notre soutien, mais absolument pas l’actuel massacre dans lequel ils sont plongés!

Toute la politique de défense est confrontée aujourd’hui à un problème qui n’a pas commencé avec le Baron von und zu Guttenberg [homme politique allemand, membre de l’Union chrétienne-sociale de Bavière (CSU), deux fois ministre dans la coalition d’Angela Merkel. Il a transformé, à peu de frais, comme il l’avait promis, l’armée de conscrits en une armée de métier, transformation nécessaire car de moins en moins de gens étaient d’accord de s’enrôler. Maintenant, Frau von der Leyen, l’ancienne ministre de la famille devenue ministre de la guerre, affronte la tâche qui lui a été confiée, soit d’introduire la Bundeswehr au cœur de la société. Je peux déjà vous l’annoncer: chez nous, elle n’y arrivera jamais!  Rendre l’image de la Bundeswehr plus conviviale est sans doute possible. On améliore la communication numérique, la nourriture des restaurants universitaires et des casernes, on instaure des congés le week-end ou autres mesures du genre.  Sauf que, Madame von der Leyen, la Bundeswehr n’est pas une entreprise parmi d’autres! Ce qu’on y apprend, c’est à tuer des êtres humains de la manière la plus efficace possible!

Et nous n’avalerons pas ces manipulations par petites bouchées, comme si c’était chose normale, à l’image de notre indifférence pour ce qui se passe dans les abattoirs, à la périphérie des grandes villes, lorsque nous achetons une saucisse. Nous nous intéressons à la manière dont vous prévoyez de produire de la sécurité! Sympathique et conviviale pour les familles. A Potsdam, on voit un papa confortablement installé, occupé à exécuter l’ordre de meurtre par drone pour une exécution extrajudiciaire à dix mille kilomètres de là. Et son petit garçon, assis sur ses genoux, apprend comment on pourra peut-être encore améliorer la chose dans dix ans. Si c’est ça l’avenir pour lequel nous éduquons et formons nos enfants, que pourrait signifier la responsabilité mondiale?

Nous refusons les attaques de drone que les Américains font voler après coordination préalable en Allemagne, à la base aérienne des United States Air Forces de Ramstein [http://www.rfi.fr/afrique/20130601-terrorisme-raids-drones-menes-etats-unis-afrique-depuis-le-territoire-allemand/]. Tout le monde en a connaissance, mais il est urgent et nécessaire de dénoncer, de supprimer ce système qui utilise abusivement une base allemande. Nous n’avons pas besoin d’armes qui tuent sans mettre nos propres soldats en danger. Nous avons besoin de la destruction des armes afin que plus personne ne soit mis en danger.

Oh oui: nous n’envahissons pas d’autres pays, affirme Obama en pensant à la Crimée et à l’Ukraine. Mais qui, je vous le demande, a pénétré depuis 1965 au Vietnam, puis en Irak, en Somalie? Qui a dévasté la Libye et la Syrie? Qui avait besoin d’envahir l’Irak une deuxième fois après avoir, entre les deux invasions, fait mourir plus d’un million de personnes avec l’embargo? Qui a aspergé d’agent orange la piste Ho-Chi-Minh au Vietnam, pour la défolier ? Cette arme chimique, puissant herbicide, provoque aujourd’hui encore des cancers, des fausses-couches [et des malformations congénitales - NDT ]. L’uranium dit «appauvri», dont les Américains ont bombardé l’Irak, produit toujours à l’heure actuelle les mêmes effets. L’armée allemande ne veut même pas révéler la présence des mines en Afghanistan pour «des raisons de sécurité», dit-elle ! Et maintenant nous devons envoyer cent soldats au nord de l’Irak afin d’enseigner aux gens sur place comment on désamorce les mines! Une telle déclaration est un affront à notre population allemande, le comble du cynisme.

Pas plus Monsieur Gauck que Madame Merkel ou Madame von der Leyen ne semblent comprendre ce simple fait: enseigner à des jeunes l’application immédiate du principe «toi ou moi», joint à la manière la plus efficace et la plus radicale possible de tuer le prétendu ennemi, équivaut à un changement fondamental de la conscience. En observant ce qui se passe aujourd’hui, nous devrions nous souvenir d’autre chose encore. C’était en 1918, lorsque dans l’Europe entière, tous et toutes auraient dû dire: il est inconcevable qu’un des participants à cette guerre absurde puisse prétendre se proclamer vainqueur  après le massacre de dix millions de gens. Nous avons tous et toutes perdu notre humanité dans les batailles de Verdun, Ypres, Cambrai; nous partageons toutes et tous l’idée qui proclame «Plus jamais la guerre!» Mais non: les uns veulent n’avoir pas perdu la guerre et les autres veulent l’avoir gagnée. Voilà l’origine de la tragédie du XXe siècle. Exactement cent ans plus tard, nous pourrions enfin le comprendre: avec des bombes, on fait des cimetières, jamais la paix!

Qui devient soldat aujourd’hui le fait pour gagner de l’argent, ceci dans la logique de Madame von der Leyen. On pourrait tout aussi bien être balayeur de rue, boucher, boulanger ou autre chose. Nous sommes retournés au mercenariat de la Guerre de Trente ans. Nous avons maintenant des assassins professionnels, qui tuent sur ordre. Seulement pour l’argent, pour rien de plus élevé. Tout le reste n’est que propagande. Le projet se trahit de lui-même par ses propres mensonges.

La Première Guerre mondiale nous l’avait déjà appris. Il a fallu douze ans à Erich Maria Remarque pour l’écrire: « Si même cela avait été possible…» Cela… Il voulait parler des déluges d’acier sur le front occidental : «… rien ne restait de ce que nous appelions jadis la culture, de Platon à Schopenhauer. Six semaines de formation ont suffi à nous faire ramper dans la boue, sur ordre de n’importe qui, à condition qu’il porte les bonnes épaulettes. Nous sommes devenus des bêtes, des assassins, nous avons cessé d’être des êtres humains.» Que disons-nous aux écoliers auxquels Madame von der Leyen veut diffuser la propagande des officiers de la Bundeswehr? Quand on se demande, en Saxe-Anhalt, s’il ne faudrait pas qu’un pacifiste vienne parler dans les écoles après le passage d’un officier de l’armée allemande, ceci afin de représenter nos positions, la CDU se met immédiatement à hurler et la demande est annulée.  Car l’armée allemande est un organe constitutionnel et s’y opposer démoraliserait les troupes. Or c’est exactement ce que nous voulons: démoraliser les troupes et abolir la Bundeswehr! Parce que nous avons des scrupules à tuer et nous voulons provoquer ces scrupules!

Je pense au pilote de bombardier Harold Nash de la Royal Airforce, en juillet 1943. C’était l’opération Gomorrha, le survol de la ville hanséatique de Hambourg, Round the clock bombing. Résultat : 40’000 morts à Hammerbruck en une seule nuit ! Nash le décrit avec ses propres mots: « Nous voyions sous nos ailes un ruban noir semé de perles et nous savions: ce que nous provoquions là en dessous était pire que l’Enfer de Dante. Nous ne pouvions voir que le feu mais pas les êtres humains, sinon nous n’aurions pas pu le faire.» Est-ce que la réponse doit être: surtout ne pas regarder ? Aujourd’hui, nous  assassinons numériquement à 10’000 kilomètres de distance pour préserver nos nerfs… C’est ça la réponse actuelle Monsieur Gauck, Madame von der Leyen?

Il existe pire encore : l’obéissance. Toutes les  armées du monde enseignent à ses femmes et à ses hommes le garde-à-vous face aux ordres. Même les spécialistes de la torture qui œuvrent dans les camps à Bagram en Irak, en Afghanistan, en Pologne, en Egypte, en Syrie, même ces gens-là sont protégés par Bush jeune et Dick Cheney sous prétexte qu’ils ne sont rien d’autre que des patriotes, exécutant leurs ordres. Pourtant, les Américains devraient s’en souvenir : en 1946 à Nuremberg, ils ont posé exactement cette question aux dignitaires nazis pendant les procès pour crimes de guerre: comment assumaient-ils cette responsabilité? Ils ont entendu alors la ritournelle habituelle de la soldatesque du monde entier: « Un ordre est un ordre ». Et les plaignants de rétorquer: c’est le début du crime, on ne peut pas simplement laisser sa personnalité au vestiaire au moment où on passe un uniforme.

Mais alors comment peut-on devenir soldat? Joshua Key, qui a déserté en 2003 à Bagdad, l’écrit net et clair: « Ici, nous ne combattons pas des terroristes, nous sommes nous-mêmes des terroristes. » Il a vu un de ses camarades abattre une jeune fille qui venait régulièrement mendier à la caserne, sa petite sœur dans les bras. Le jeune soldat la soupçonnait d’être membre d’Al Qaida, avec une ceinture d’explosifs. Peur et violence, c’est la logique de la guerre. Tant que les puissants peuvent nous faire peur, leur pouvoir s’établit par les armes. Devant vous, Monsieur Gauck, Madame Merkel, Madame von der Leyen et tous les autres, peu importe leurs noms, nous avons cessé de nous inquiéter; maintenant, c’est nous qui commençons à vous faire peur, parce que vous perdez le soutien de la population!

Je résume tout ce que je viens de dire avec les mots que le poète Wolfgang Borchert a laissés en testament à l’humanité, en 1947, alors qu’il mourait d’un cancer dans un hôpital de Bâle. Telle est la leçon de la Deuxième Guerre mondiale, la leçon de toute guerre: ce n’est pas vrai que notre pacifisme est un réflexe d’après-guerre; le pacifisme est la conviction principale de toute période d’avant-guerre; nous sommes par principe contre toute guerre. Et Wolfgang Borchert écrivait:

« Toi. Homme à ta machine, toi homme dans l’atelier. Si demain ils te donnent l’ordre de ne plus faire conduites d’eau ni terrines, mais casques d’acier et mitrailleuses, alors, dis NON! Et toi la mère, la mère en Allemagne! La mère en Ukraine! Si demain, ils reviennent et vous disent d’enfanter, d’accoucher d’infirmières de campagne et de nouveaux soldats pour de nouvelles tueries, alors toi, la mère en Allemagne, la mère en Ukraine, dis NON! Toi. Chercheur en laboratoire. Si demain ils te donnent l’ordre d’inventer une mort moderne contre l’ancienne vie, alors, dis NON! Et toi, le pasteur du haut de ta chaire. Si demain ils te donnent l’ordre de bénir le meurtre et de déclarer sainte la guerre, alors, dis NON!

Car si vous ne dites pas NON, cela continuera toujours!

Nous sommes pour :

La fin de l’armement

La sortie de l’OTAN

L’abolition de la Bundeswehr

La conversion de tous les moyens au service de la paix.

La paix est l’avenir, la guerre est le passé. Et nous refusons de laisser la conscience allemande revenir à l’âge de pierre. Nous nous réjouissons des jours de Noël et d’une année nouvelle qui évite les anciennes erreurs.

Merci

Eugen Drewermann - Berlin, le 13.12.2014

Vidéo du discours :

Texte complet en allemand (Traduit par Diane Gilliard) :

http://friedenswinter.de/wp-content/uploads/2014/12/141215_rede_eugen_drewermanns_in_berlin_13122014.pdf

Source: http://arretsurinfo.ch/les-allemands-se-mobilisent-contre-la-guerre-et-contre-lotan/

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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 17:11

Lien:http://www.mondialisation.ca/le-fascisme-et-la-guerre-deux-instruments-de-lelite-pour-reprimer-et-tuer-la-dissidence/5420520

hitlergeorge

 

Le duc et la duchesse de Windsor en 1937 avec Adolf Hitler.

Jacques Pauwels n’est pas le genre d’historien dont on entend souvent parler dans les médias traditionnels. Il n’est évidemment pas le genre d’« expert » auxquels ils se réfèrent pour vérifier des faits historiques. L’exclusion des événements d’actualité de leur contexte historique constitue en fait un aspect crucial de la propagande médiatique.

Écouter Jacques Pauwels nous fait comprendre d’une part l’ampleur des mensonges dont on nous a gavés sur la Seconde Guerre mondiale, le fascisme et la démocratie, et, d’autre part, comment les mythes liés aux guerres précédentes doivent être entretenus dans le discours dominant afin de satisfaire les besoins d’une incessante propagande de guerre.

Lors d’une conférence le 15 décembre à Montréal, il a expliqué que les Première et Seconde Guerres mondiales avaient essentiellement pour but de d’écraser les mouvements révolutionnaires des masses.

Le mythe de la bonne guerre

Chaque fois qu’il est nécessaire d’obtenir l’approbation des Occidentaux pour une guerre, le mythe de la bonne guerre refait surface : la Seconde Guerre mondiale était une bonne guerre, nécessaire pour étancher la soif de sang d’Hitler. Jacques Pauwels détruit ce mythe et révèle la nature brutale de l’élite occidentale.

Les raisons de l’implication américaine dans la Seconde Guerre mondiale résident dans les conditions socio-économiques de l’époque, non pas dans un élan de compassion destiné à sauver l’humanité du fascisme. En réalité, l’élite des États-Unis était en faveur du fascisme, un outil très pratique pour écraser le mouvement révolutionnaire de masse incarné par la Révolution russe et l’URSS.

La Seconde Guerre mondiale n’était qu’une continuité de la Première Guerre mondiale. « On nous a toujours dit que la Première Guerre mondiale a commencé avec l’assassinat de l’archiduc Franz Ferdinand, mais ce n’est pas vrai », explique Pauwels. Il s’agit en effet d’un mythe bien établi perpétué par diverses sources d’information, que l’histoire soit écrite par des experts comme c’est le cas dans l’Encyclopédie Larousse, ou par un peu n’importe qui, comme dans Wikipedia :

Le déclenchement de la guerre

La cause plus immédiate – qui déclenche le conflit par l’enchaînement des alliances – est l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche et de son épouse par un nationaliste serbe de Bosnie le 28 juin 1914. (Première Guerre mondiale , Larousse)

L’étincelle qui provoqua la guerre survint le 28 juin 1914, lorsqu’un jeune nationaliste serbe de Bosnie, Gavrilo Princip, parvint à assassiner l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, et son épouse. Les exigences de vengeance de l’Autriche-Hongrie (fortement encouragée par l’Allemagne) à l’encontre du Royaume de Serbie menèrent à l’activation d’une série d’alliances qui obligèrent plusieurs puissances européennes à s’engager sur la voie de la guerre. Plusieurs de ces nations étaient à la tête d’empires s’étendant sur plusieurs continents, ce qui explique la portée mondiale du conflit. (Première Guerre mondiale, Wikipedia)

Les deux guerres mondiales ont deux dimensions : la dimension verticale, à savoir la rivalité entre les empires, et la dimension horizontale, la lutte des classes, explique Pauwels.

Ces guerres étaient le meilleur moyen pour l’élite occidentale de faire face à la croissance des mouvements révolutionnaires et démocratiques, alimentés par des conditions économiques désastreuses et menaçant l’ordre établi.

Pauwels raconte que selon Nietzsche par exemple, « la guerre était la solution contre la révolution, car, dans une guerre, il n’y a pas de discussions, comme c’est le cas en démocratie. Dans une guerre, la minorité, l’élite, décide et la majorité, les prolétaires, obéissent. »

Pour les membres de l’élite comme Malthus, « le système ne pouvait pas être la cause de la pauvreté, car l’élite en profitait. La cause de la pauvreté, c’était les pauvres : il y en avait trop. Par conséquent, la solution à la pauvreté et à la menace des mouvements révolutionnaires était tout simplement d’éliminer les pauvres et quelle meilleure solution que la guerre pour tuer des pauvres? »

Après la Première Guerre mondiale cependant, « la révolution n’était plus une simple idée, elle était devenue quelque chose de concret : l’Union soviétique.  Le fascisme est alors venu à la rescousse. « Le fascisme était l’instrument de l’élite pour atteindre les objectifs de 1914, à savoir mettre un terme aux révolutions et au communisme. »

Le communisme et le socialisme ont gagné du terrain dans le monde entier après la Première Guerre mondiale. « L’élite industrielle et financière allemande voulait écraser le mouvement révolutionnaire et détruire l’Union soviétique. Adolf Hitler était leur outil pour y parvenir. »

Selon la croyance populaire, les dirigeants occidentaux se sont portés à la défense de la démocratie, se sont engagés dans une guerre contre l’Allemagne pour sauver l’humanité du fascisme, et c’est l’implication des États-Unis dans la guerre qui a mené à la chute de la machine de guerre hitlérienne. Rien de plus faux. « Hitler a été soutenu par d’autres pays européens et les États-Unis parce qu’ils voulaient qu’il détruise l’URSS, le berceau de la révolution. » C’est exactement le contraire qui s’est produit : c’est l’URSS qui a vaincu l’Allemagne nazie, perdant plus de 20 millions d’âmes dans la bataille.

Les États-Unis ont même recruté les services des meilleurs scientifiques, techniciens et ingénieurs nazis après la guerre. Cette facette de l’histoire appelée Opération Paperclip (photo ci-dessous) n’a pas encore trouvé sa place dans l’encyclopédie Larousse.

« La Seconde Guerre mondiale, c’est la victoire de l’impérialisme américain », un terme rarement utilisé aujourd’hui, même si c’est celui qui décrit le mieux la réalité que le monde connait depuis.

Ce qu’il y a de plus surprenant cependant, est la survie du mythe voulant que nous allions à la guerre pour sauver le monde de méchants dictateurs ou de terroristes et que le monde occidental se bat pour la liberté et la démocratie. Grâce aux « sténographes du pouvoir », la tromperie fonctionne encore et ce mensonge est toujours utilisé plusieurs décennies plus tard.

Julie Lévesque

 Journaliste

Visitez le site web de Jacques Pauwels au http://www.jacquespauwels.net/about/. Ses articles et ses livres sont disponibles en plusieurs langues. Voir aussi les articles de Jacques Pauwels sur Mondialisation.ca

Article publié initialement en anglais: Fascism and War: Elite Tools to Crush and Kill Dissent

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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 07:12

par Pierre Hillard

L’opposition politique fondamentale réside aujourd’hui entre ceux qui soutiennent une gouvernance unipolaire du monde sous l’autorité des États-Unis et ceux qui prônent un équilibre des puissances régi par le droit international. À ce niveau, la grille de lecture traditionnelle française opposant une gauche à une droite n’a plus de pertinence – car on retrouve des deux côtés des partisans de la Pax Americana. Une organisation non-lucrative, mais richement dotée, la French American Foundation, a depuis trente ans pour fonction de recruter les jeunes leaders appelés à occuper des postes de dirigeants pour les former au soutien de la politique atlantiste. On y trouve des membres de l’UMP, du PS aussi bien que de l’équipe de campagne de José Bové.

 | PARIS (FRANCE) | 19 AVRIL 2007 
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Lors de sa visite aux États-Unis, Nicolas Sarkozy prononça un discours, le 12 septembre 2006, à la French American Foundation (FAF, la « Fondation franco-américaine »). Rappelant la nécessité de « rebâtir la relation transatlantique (…) et de favoriser la constitution d’une Europe politique forte et influente sur la scène internationale » [1], le prétendant à l’Élysée a dû ravir par ces propos les dirigeants de cette Fondation largement méconnue. L’étude de celle-ci est pourtant profitable afin de mieux saisir les liens ô combien étroits qui lient les élites franco-américaines.

La FAF doit son origine aux actions de trois éminents États-Uniens [2] : James G. Lowenstein, membre entre autres duCouncil on Foreign Relations (le CFR) [3] où s’élabore la politique étrangère des États-Unis et dont l’équivalent britannique est leRoyal Institute of International Affairs (RIIA dit Chatham House) ; James Chace, directeur de la rédaction de Foreign Affairs, revue du CFR et de Nicholas Wahl, professeur de science politique et fin connaisseur de la classe dirigeante française lui permettant des contacts en particulier avec le général de Gaulle et Michel Debré [4].

Dans les années 1970, les trois hommes mirent en commun leurs réseaux [5] français dans le monde politique, économique, ainsi que dans la presse et le milieu universitaire. Parmi leurs relais on trouvait Olivier Chevrillon, (l’un des fondateurs de la revue Le Point), Pierre Jouven (président de Péchiney), Jean-Louis Gergorin (futur membre du comité exécutif d’EADS) et Thierry de Montbrial (futur président de l’Institut français des relations internationales, l’IFRI, qui co-dirigeait à l’époque le Centre d’analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères). Ensemble, ils obtinrent l’appui officiel du président de la République Valéry Giscard d’Estaing. Ce dernier annonça – en accord avec son homologue états-unien Gerald Ford et le secrétaire d’État Henry Kissinger [6]– la création d’une double fondation franco-américaine, lors d’un dîner à l’ambassade de France à Washington, le 18 mai 1976.

Il fut décidé que la French American Foundation aurait un siège à New-York et l’autre à Paris. Comme le rappellent les textes officiels : « L’objectif de la Fondation franco-américaine est de renforcer la relation franco-américaine considérée comme un élément essentiel du partenariat transatlantique » [7]. Pour accomplir cet idéal, les bonnes fées de la finance, de la grande presse, de l’université et de la politique se sont depuis lors pressées autour du tout nouvel institut. Les grâces ont été particulièrement abondantes. La branche états-unienne a bénéficié d’appuis inestimables. En raison de la liste impressionnante des participants, il n’est pas possible de nommer l’intégralité des dirigeants et des contributeurs financiers. On peut cependant relever quelques noms parmi les membres (anciens et nouveaux) en 2007.

Pour commencer, John D. Negroponte [8], plusieurs fois ambassadeurs puis gouverneur d’Irak, superviseur de l’ensemble des services de renseignement des États-Unis et, actuellement, numéro 2 du Département d’État. Toujours présent, John Negroponte fut par le passé président de la FAF de New York. 
Également membre du conseil d’administration, l’ancien président du patronat français et européen (le MEDEF et l’UNICE), Ernest-Antoine Sellière ainsi que l’ancien ambassadeur états-unien en France, Félix G. Rohatyn et son homologue à Washington François Bujon de l’Estang [9]. Un nom de plus au hasard, celui de l’actuel président de la FAF de New York, Nicholas Dungan [10] dont les activités se sont déployées au sein de la très atlantiste Chatham House [11]. Parmi les nombreux appuis financiers, on peut relever des noms prestigieux comme celui de David Rockfeller, fondateur de la Trilatérale et président honoraire du CFR. On trouve également l’ancien sous-directeur de la CIA et ancien secrétaire à la Défense du président Reagan, Franck Carlucci [12]. Par la suite, il a été le directeur du très puissant Groupe Carlyle. La société d’investissement commune aux failles Bush et Ben Laden est très impliquée dans l’industrie de la défense [13].

Enfin, nous pouvons relever parmi les contributeurs de la FAF de New York, EADS, l’Oréal USA [14] ou encore la Société Générale [15].

La FAF française n’a, de son côté, pas à rougir de sa jumelle new-yorkaise. Dirigée à ses débuts par le président de Péchiney, Pierre Jouven, la Fondation est présidée depuis 1997 par Michel Garcin [16], directeur général de Hervé Consultants (spécialiste en accompagnement d’entreprises). Le Conseil de surveillance [17] réunit EADS France, BNP Paribas, la Caisse des dépôts ainsi que des représentants comme Yves de Gaulle (secrétaire général de Suez), Jean-Louis Gergorin (vice-président de la coordination stratégique chez EADS, mais dont les activités ont cessé avec l’affaire Clearstream) ou Marwan Lahoud, PDG du leader européen dans le secteur des missiles MBDA dont EADS est actionnaire à 37,5% et dont le frère Imad Lahoud [18] a connu quelques démêlées judiciaires en liaison avec Jean-Louis Gergorin lors de l’affaire Clearstream.

Enfin, nous pouvons ajouter que la FAF française est soutenue par le ministère des Affaires étrangères, le ministère de l’Éducation nationale ou encore l’Institut d’études politiques de Paris [19].

La clef du système d’influence de la French-American Foundation est sa capacité à recruter des personnes appelées à occuper de hautes fonctions. Sa grande force est d’accueillir en son sein les représentants politiques issus de courants qui, officiellement, s’opposent – des socialistes à l’UMP en passant par le gaulliste Nicolas Dupont-Aignan ou le responsable de la communication de la campagne présidentielle de José Bové, Bernard Loche. Pour éviter toute conclusion hâtive, soulignons que les personnes approchées par la Fondation et qui ont accepté de la fréquenter n’ont pas pour autant accepté les offres de services qui leur ont été ultérieurement présentées.

C’est dans le programme intitulé Young Leaders qu’une véritable sélection s’opère. Comme l’affirment clairement les textes officiels : « Le programme phare des Young Leaders, piloté par les deux entités (ndlr : New-York et Paris), vise à créer et à développer des liens durables entre des jeunes professionnels français et américains talentueux et pressentis pour occuper des postes clefs dans l’un ou l’autre pays » [20].

Les textes officiels précisent que la sélection s’opère en 3 phases : 
1-« La première phase consiste à présélectionner des candidats. Cette présélection se fait par l’intermédiaire du réseau de la French-American Foundation, par d’anciens Young Leaders ou d’actuels membres du Conseil de surveillance. Récemment, un effort a été entrepris pour diversifier socialement et professionnellement les candidats, notamment par le repérage dans la presse des profils prometteurs. 
2 - La deuxième phase consiste à recueillir formellement les candidatures. Les dossiers ainsi constitués contiennent la biographie du candidat et une lettre de recommandation. Des entretiens de motivation sont organisés. 
3 - La dernière phase de la procédure est la sélection finale des candidats. Après avoir reçu le dossier de chaque candidat, le Comité de sélection se réunit. Ce Comité comprend environ 10 membres dont la majorité sont des anciens Young Leaders. Les candidats ayant obtenu le plus de voix sont sélectionnés ».

Comme on le voit, n’entre pas qui veut à la FAF. Les membres sélectionnés forment véritablement une « élite » dont l’objectif officiel est de « renforcer la relation franco-américaine considérée comme un élément essentiel du partenariat transatlantique ». Il est d’autant plus intéressant de connaître leurs noms. 
Au sein de la sélection, c’est le professeur de science politique états-unien et membre du CFR, Ezra Suleiman, qui fut l’unique responsable de 1981 à 1984, puis de 1994 à 2001, du recrutement des Young Leaders en France [21]. Après une sélection drastique, seuls 125 États-Uniens et 126 Français composent les Young Leaders depuis 1981. Dans le cas de la FAF US, nous pouvons citer les noms suivants avec la date d’admission : Antony Blinken (1998, ancien conseiller en politique étrangère du président Clinton), Ian Brzezinski (2001, chargé aux affaires de défense de l’OTAN, fils du célèbre géopolitologue Zbigniew Brzezinski), le général Wesley K. Clark (1983, ex-commandant en chef des troupes de l’OTAN en Europe), le président Clinton (1984) et Hillary Clinton (1983, sénateur) [22].

Dans le cas de la branche française de la French-American Foundation, nous pouvons relever en particulier : Philippe Auberger (1989, député UMP), Yves Censi (2003, député UMP), Jérôme Chartier (2003, député UMP), Nicolas Dupont-Aignan (2001, député UMP, Debout la République), Alain Juppé (1981, député UMP), Éric Raoult (1994, député UMP), Valérie Pécresse (2002, député UMP), Jacques Toubon (1983, député UMP), François Hollande (1996, député socialiste), Arnaud Montebourg (2000, député socialiste), Pierre Moscovici (1996, député socialiste), Alain Richard (1981, socialiste, ancien ministre de la Défense), Henri de Castries (1994, Directeur général du groupe AXA assurances), Emmanuel Chain (1999, journaliste), Jérôme Clément (1982, Président d’Arte), Annick Cojean (2000, journaliste au Monde), Jean-Marie Colombani (1983, Directeur de la publication du Monde), Matthieu Croissandeau (2002, rédacteur en chef adjoint du Nouvel Observateur), Jean-Louis Gergorin (1994), Bernard Guetta (1981, journaliste à France Inter), Erik Izraelewicz (1994, rédacteur en chef des Échos), Laurent Joffrin (1994, PDG de Libération), Jean-Noël Jeanneney (1983, président de la Bibliothèque nationale de France), Sylvie Kaufmann (1998, journaliste au Monde), Yves de Kerdrel (2005, journaliste aux Échos), Marwan Lahoud (1999), Anne Lauvergeon (1996, présidente d’Areva), François Léotard (1981, ancien ministre de la Défense), Alain Minc (1981), Laurent Cohen-Tanugi (1996, Sanofi-Synthélabo et membre du conseil d’administration du think tank « Notre Europe » créé par l’ancien président de la Commission Jacques Delors [23]), Christine Ockrent (1983), Olivier Nora (1995, président des Éditions Grasset), Denis Olivennes (1996, président de la FNAC)… [24]

Une telle représentation souligne l’influence capitale qu’exerce la French-American Foundation dans les liens franco-états-uniens [25].

De multiples rencontres ont lieu entre représentants français et états-uniens afin de discuter de sujets comme la défense, la politique, le journalisme, le syndicalisme... En fait, il s’agit de « lisser » les points de vue afin d’aboutir à un consensus favorable au partenariat transatlantique. Toutes ces rencontres officielles et officieuses permettent de créer une communion de pensée parmi les acteurs de la FAF appartenant à des secteurs variés. 
Cette fondation organise également différents colloques sur la défense, le journalisme, l’éducation ou la santé. On trouve parmi les participants, outre les personnes citées ci-dessus, des noms bien connus comme François Bayrou, Bernard Kouchner, Jean-François Copé (porte-parole du gouvernement Chirac en 2007), Michel Barnier (conseiller politique de Nicolas Sarkozy en 2007), Nicolas Beytout (Directeur de la rédaction du Figaro), le général Henri Bentegeat (chef d’état-major des armées) etc [26]. 
Tous ces colloques poursuivent, bien entendu, le but suprême de servir au mieux les intérêts de l’humanité.

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11 décembre 2014 4 11 /12 /décembre /2014 10:49

"On a l’impression qu’il y a quelque chose, Mme Merkel, que vous pensez être encore plus important que les intérêts des entreprises allemandes, ce sont les intérêts du gouvernement américain et des entreprises américaines."

Le 26 novembre 2014, devant le Parlement allemand (le Bundestag), Sahra Wagenknecht accuse Angela Merkel de servir les intérêts américains, de façon claire au détriment du bien-être des citoyens allemands et de l’Union européenne.

Si quelque chose de bon est sorti du coup d'état en Ukraine et de la Guerre froide qui s’en est suivi entre, d’une part, la Russie et, d’autre part, les États-Unis et l’Union européenne, c’est que le monde entier a maintenant compris à quel point les dirigeants européens sont invertébrés et corrompus, et Angela Merkel ne fait pas exception à cette règle.

Transcription du discours de Sahra Wagenknecht

On a l’impression qu’il y a quelque chose, Mme Merkel, que vous pensez être encore plus important que les intérêts des entreprises allemandes, ce sont les intérêts du gouvernement américain et des entreprises américaines.

Dans votre discours à Sydney, Mme Merkel, vous vous êtes terriblement indignée par le fait que 25 ans après la chute du Mur de Berlin, il continue d’exister une ancienne façon de penser selon des sphères d’influence qui piétinent le droit international.

« Qui aurait cru cela possible ? » , avez-vous dit !

Cela soulève plusieurs questions :

- Mme Merkel, dans quel monde vivez-vous ?

- Et où avez-vous vécu ces 25 dernières années ?

- Où étiez-vous, lorsque les États-Unis ont piétiné le droit international en Irak, afin d’étendre leur sphère d’influence sur le pétrole irakien ?

- Où étiez-vous, quand le droit international en Afghanistan était (et est toujours) bafoué, avec la participation de l’Allemagne ?

- Où étiez-vous quand la Libye a été bombardée, lorsque l’opposition syrienne a été armée et affiliée à ISIS [l’État islamique] après les livraisons d’armes ?

- Tout cela était-il, à votre avis, conforme au droit international ?

Bien sûr, ce n’était pas du tout à propos de sphères d’influence !
Je peux vous recommander de lire le livre de Zbigniew Brzezinski, qui a longtemps été un pionnier de la politique étrangère américaine. Le beau titre de ce livre, écrit en 1997, se présente ainsi :  « Le grand échiquier : la primauté de l’Amérique et ses impératifs géostratégiques ».

En ce qui concerne l’Europe, Brzezinski plaide pour un élargissement décisif de l’Otan vers l’est : d’abord en Europe centrale, puis dans le Sud, puis dans les pays baltes et enfin en Ukraine.

Parce que, comme l’auteur le justifie de façon convaincante, « chaque étape de l’expansion étend automatiquement la sphère immédiate d’influence des États-Unis ».

C’est une vieille façon de penser en termes de sphères d’influence, mais qui a été mise en œuvre avec succès, et vous ne l’avez vraiment jamais, jamais remarqué, Mme Merkel ?

Au contraire, vous apparteniez à ceux qui ont ensuite transposé et supporté cela en Europe !

Vous étiez juste l’un des vassaux qui utilisaient les mots de Brzezinski pour endosser cette stratégie !

[Le Président] Mme Wagenknecht, laissez…

… Je parlais de Brzezinski, de l’élargissement de l’Otan à l’est et la politique allemande à cet égard.

Mme Merkel, maintenant vous avez conduit l’Allemagne à réveiller la Guerre froide avec la Russie, à empoisonner le climat politique et mettre en péril la paix en Europe.

Vous êtes à l’origine d’une guerre économique insensée, qui nuit massivement et principalement à l’économie allemande et européenne.

Et quand vous pleurnichez, vous n’êtes pas de ceux qui travaillent pour des entreprises dont les commandes ont fortement chuté, vous n’êtes pas de ceux qui gèrent ces entreprises ou travaillent pour elles.

Vous n’avez pas à supporter les dures conséquences de ce que vous avez fait.

Vous nous avertissez qu’il y a le feu, Mme Merkel, mais vous êtes parmi ceux qui tournent autour avec des allumettes enflammées.
L’escalade verbale est toujours ce qui précède le pire ! C’est ce que Hans-Dietrich Genscher vous a dit après votre discours à Sydney.

Non, cela ne veut pas dire que nous aimons Poutine, ou le capitalisme russe avec ses oligarques, mais la diplomatie exige de prendre au sérieux les intérêts de l’autre côté plutôt que de les repousser par ignorance.

Et il ne peut pas être ignoré que Mikhaïl Gorbatchev et Helmut Kohl presque avec exactement les mêmes mots avertissent que sans un partenariat germano-russe la stabilité et la sécurité en Europe est possible.

L’ancien président du Parti social-démocrate (SPD), Platzeck, a souligné que le commerce entre la Russie et les États-Unis a augmenté cette année, tandis que le commerce entre la Russie et l’Union européenne, principalement l’Allemagne, a connu un énorme effondrement. En réaction, l’Union chrétienne-démocrate [La CDU, le parti de Merkel, NdT] essaie de coincer les gens comme M. Platzeck, et d’autres supposés apologistes de Poutine à la conférence des Dialogues de Saint-Pétersbourg.

Au lieu de prôner la compréhension, vous encouragez l’ignorance ! En Ukraine, vous coopérez avec un régime, dans lequel les fonctions importantes des services de police et de sécurité sont occupées par des nazis reconnus !

Le Président Porochenko parle de Guerre totale !. Il a arrêté tous les paiements aux retraités et aux hôpitaux dans l’est de l’Ukraine !
Et pour le Premier ministre Iatseniouk les insurgés sont des créatures, qui doivent être détruites.

Au lieu de travailler avec ces voyous, nous avons à nouveau besoin d’une politique étrangère allemande dans laquelle la sécurité et la paix en Europe est plus importante que les instructions de Washington.

En cette année qui marque le centenaire de l’éclatement de la Première Guerre mondiale et 75 ans après celui de la Seconde Guerre mondiale dans une telle année il serait, je pense extrêmement approprié de rappeler une phrase de Willy Brandt : « La guerre, ce n’est pas l’ultima ratio [dernier argument raisonnable – Lat.], la guerre c’est est l’irratio ultima » [dernier argument stupide Lat.].

La guerre ne peut pas être utilisée comme outil politique plus longtemps, Mme Merkel !

Donc, revenez à la voie de la diplomatie, la levée des sanctions !
Et si, en fait, il y a dans le SPD des voix appelant au bon sens en politique étrangère, de Helmut Schmidt à Matthias Platzeck, alors s’il vous plaît écoutez, Mme Merkel, la voix de vos partenaires de la coalition !

Arrêtez de jouer avec le feu !

Je résume : Vous avez gaspillé tous les gains de la d » politique et conduit l’Europe dans une nouvelle guerre froide, et au bord du précipice, parce que vous n’avez pas le courage de vous lever contre le gouvernement américain.

Ce n’est pas quelque chose dont vous pouvez être fière.

Dans tous les cas, les citoyens de notre pays méritent une meilleure politique, une politique où l’appel à la prospérité pour tous est enfin à nouveau pris au sérieux, ainsi que le retour à une politique de voisinage amical avec tous nos voisins européens.

Note

Sahra Wagenknecht est une femme politique allemande, docteur ès sciences économiques, députée au Parlement allemand (le Bundestag) et vice-présidente du Parti de gauche (Die Linke). (Wikipédia, français)

 

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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 11:42

Il est des signes qui ne trompent pas. Des évènements qui semblent a priori anodins mais qui nous mettent mal à l’aise et dont on ne sait pourquoi. Peut-être nos cerveaux anesthésiés par le torrent d’informations (ou de désinformation ?) sont-ils devenus incapables de discerner l’immense fange boueuse qui nous engloutit un peu plus tous les jours. Cette fange est protéiforme, et certains de ces éléments sont plus visibles que d’autres (chômage, inégalités, corruption…) mais le limon que je vais m’échiner à extraire de ce tout est constitué de signes, qui pris indépendamment ne sont que des faits divers. Pris ensemble, ils jettent un trouble sur la direction qu’a choisi notre pays à tel point qu’il convient de se demander s’il existe encore en tant qu’état-nation souverain ou s’il n’est plus qu’un satellite servile et acculturé des États-Unis d’Amérique.

 

L’américanisation de la culture française

Point le plus concret postulant à la toutoutisation de la France et du peuple français par l’empire : la culture. Certes, l’américanisation avait déjà commencé dès la fin de la seconde guerre mondiale avec la mise en place de la consommation de masse et de tous ses adjuvants (crédit, marketing, commerces en libre services, télévision…), mais elle touche aujourd’hui aux fondamentaux de notre culture.

La culture culinaire en est un bien triste exemple. Tandis que la baisse de la consommation de vin se confirme depuis 30 ans, la consommation de sodas, elle, augmente. De même, le sandwich de tradition française fait aujourd’hui égalité avec le burger alors que ce dernier était 9 fois moins vendu que le sandwich traditionnel en 2007. Notons par ailleurs que la France est le deuxième marché mondial pour Mac Donald. De manière générale, la consommation de produits sucrés et gras augmente et les courbes concernant l’obésité et la cohorte de ses problèmes concomitants rejoignent celle des Etats-Unis.

Côté art maintenant, notons que la consommation de télévision (issue tout droit de l’Amérique) augmente, tout comme les émissions d’inspiration américaine (explosion des chaînes d’info en continu, séries françaises imitant les séries américaines comme RIS, arrivée des late shows). Quant à la musique, l’hégémonie de la langue américaine s’amplifie. Certes, les radios ont obligation de diffuser 40% de chansons francophones, mais celles-ci sont largement concurrencées par internet(sites en ligne/web radios…) et leur écoute baisse régulièrement.

Avez-vous noté le nombre d’artistes français chantant en anglais ? Il est en net augmentation : sur les 10 premiers singles vendus en France entre le 17 et le 23 novembre, 4 étaient issus d’artistes français, mais seulement 2 étaient chantés en français…De plus en plus de jeunes pousses chantent ou produisent des chansons en anglais et sont mêmes nominés aux victoires de la musique et ce, quel que soit le style : Kavinsky, Phoenix (House), Lilly Wood and the Prick, Shaka Ponk (rock), Cats on trees, Woodkid (electro)…

Même l’enseignement est touché par cette mutation. La loi Fioraso étend les possibilités d’enseignement dans les langues étrangères et particulièrement en anglais, tandis que les programmes d’histoire de 6e zappent le baptême de Clovis au profit de l’étude des civilisations africaines, confirmant ainsi la vision communautariste issue des Etats-Unis et ayant aujourd’hui atteint le PS par processus de « Terranovatisation ».

Le cœur même de la France, sa langue, est en voie d’anglicisation. L’infiltration de l’anglais se fait par la publicité (slogans), les enseignes (Carrefour market, Mac Drive), l’entreprise (titres hiérarchiques, sites internet, documents d’entreprises…) ou encore l’innovation (notamment dans l’informatique). Les français adoptent sans rechigner les mots anglais encore inexistants dans leur langue lorsque les Québécois se battent becs et ongles pour franciser les mots d’origine anglaise (ex : chiens chaud pour hot dogs, courriel pour mail…).

La France : bras armé ou porte voix de l’Amérique dans le monde ?

Certains évènements nous interrogent sur ce qu’est devenu notre pays. Rappelons cette soumission humiliante de la France, de l’Espagne, de l’Italie et du Portugal qui ont fermé en juin 2013 leur espace aérien à l’avion présidentiel bolivien soupçonné de transporter Edward Snowden, celui là même qui a révélé à l’Europe l’espionnage massif dont elle faisait l’objet par les américians !

Géopolitique toujours, citons le parti pris politique sur la crise ukrainienne et le traitement médiatique à sens unique sur cette crise. Rappelons l’implication des américains dans la « révolution de Maïdan » et cette fameuse conversation entre Victoria Nuland, sous-secrétaire d’État pour l’Europe et l’Eurasie et Geoffrey R. Pyatt, ambassadeur des États-Unis en Ukraine, que l’on entend comploter pour choisir le prochain président fantoche, et dont les médias n’ont retenu que le trivial « fuck the Eu », résumant ainsi toute la superficialité de nos médias fascinés par le buzz. Autre preuve confondante (tue par les médias bien sûr, d’ailleurs à quoi bon le rappeler) du rôle prééminent des États-Unis dans cette déstabilisation : le financement de la révolution. Eh oui, il faut rappeler que les manifestants étaient payés pour occuper la place par des oligarques comme Mr Porochenkopro-occidental assumé, (diantre, ne serait-ce pas le président ukrainien actuel ?) et d’autres personnalités truculentes comme Mr Soros, haut gradé de la barbouzerie international au profit des USA. Face à ce coup d’état, la France fut l’un des premiers pays à soutenir la révolution, puis le nouveau gouvernement (pourtant largement infiltré par les neonazis de Svoboda). Elle fut aussi la première à contester la légitimité du référendum d’adhésion de la Crimée à la Russie et le seul pays à suspendre un contrat d’armement (de 1,2 milliards d’euros) avec la Russie.

Un blogueur insignifiant est donc en mesure de trouver en une heure de recherche les faits (assumés qui plus est) montrant que cette révolution n’était rien de moins qu’un coup d’Etat orchestré par les Etats-Unis et qu’elle a mené à la nomination de 3 ministres, d’un secrétaire à la défense et d’un procureur général issus de partis néonazis. Comment la France et ses services de renseignements compétents a-t-elle pu se fourvoyer à ce point ?

L’alignement géopolitique se voit partout aujourd’hui. Il y a un peu plus de 10 ans, la France était capable de contrer les ambitions impérialistes américaines au Moyen-Orient en s’opposant à l’invasion de l’Irak, décision qui lui avait par ailleurs conféré une aura d’indépendance dans le monde entier. Ce temps là est désormais révolu. La France a été la première à soutenir une intervention en Lybie lors du soulèvement de février 2011 (précédant même les américains sur leur propre terrain !), et surtout en armant des groupes salafistes par l’intermédiaire du Qatar qui ont ,depuis, semé le chaos dans le pays et que nous prétendons combattre aujourd’hui. Effectivement,la France veut désormais éliminer les djihadistes lybiens depuis le Mali qu’elle a elle-même contribués à installer au pouvoir.

Plus troublant encore est le cas syrien, dont l’insurrection commencée en mars 2011 a dégénéré en guerre civile. Les pays occidentaux, ont rapidement pris acte du soulèvement et soutenu une obscure organisation rebelle hétéroclite, l’ASL (Armée Syrienne Libre). La France a été le premier pays à préconiser la livraison d’armes à la Syrie en mai 2013 , puis à prôner une intervention armée suite à l’attaque chimique de la Ghouta ; dont les américains avaient trouvé de soi-disant preuves de la responsabilité du régime d’Assad. Thèse remise en cause quelques mois plus tard par le MIT,l’ONU,et les services secrets allemands. La France se retrouve donc liée aux États-Unis par le mensonge une fois de plus. Il aura fallu l’épisode des missiles tirés officiellement par les Etats Unis juste à côté de la Syrie et selon des médias libanais et iranien sur des cibles militaires syriennes et interceptées par les Russes pour calmer les ardeurs franco-américaines.

Je pourrais enfin évoquer la coopération renforcée des États-Unis dans l’intervention au Mali ou encore en Centrafrique. La France a été contaminée par le virus de l’aventurisme guerrier, et cela risque de se payer un jour ou l’autre.

Mais quel est donc l’intérêt de la France dans toutes ces interventions ? Pour la Syrie, on peut évoquer les liens entre les Qataris et le secteur de l’énergie. Mis à part cela, la France agit contre ses propres intérêts en armant des mouvements islamistes qui déstabilisent toute une région (EEIL, GICL…), en se mettant à dos la Russie et en renonçant à son rôle de pivot entre l’est et l’ouest sans parler des enjeux énergétiques et militaires…

Ce comportement absurde prend sens dès lors que l’on considère la possibilité de l’asservissement de la France aux États-Unis, qui cherchent par tous les moyens à garder le contrôle sur la planète et tentent par la même d’empêcher la formation de super concurrents (BRICS). Le renversement du pouvoir ukrainien avait déjà été prophétisé et encouragé par Brzenzinski, conseiller du président Carter dès 1997 dans son livre Le Grand Echiquier au motif que sans l’Ukraine, la Russie redeviendrait une puissance régionale sans capacité de projection vers l’Europe. Quant à la Syrie, il s’agit d’affaiblir l’Iran, hostile à la domination américaine et à ses sbires (Arabie Saoudite en tête).

La mise en esclavage économique de la France

Pourquoi la France est-elle devenue le caniche en chef des Etats-Unis ? Selon Pierre-Yves Rougeron (deuxième vidéo du lien, 20e minute), les élites françaises ont historiquement essayé de se distancer du peuple qui se caractérise par sa passion de l’égalité et son refus de la domination, en plaçant la France sous la joug d’intérêts étrangers, et cela depuis la fin de l’empire.

L’explication est peut-être plus prosaïque : la France est enchaînée par les boulets financiers et économiques américains. Parmi, ces boulets, le Quantitative Easing (QE), autrement dit la planche à billets, qui a permis l’injection de 3630 milliards de dollars entre 2008 et 2014. Cette injection a gavé les banques américaines et indirectement les multinationales en liquidités. Ce qui explique non seulement les mégas opérations de fusion/acquisition entre multinationales françaises et américaines (fusion Omnicom/Publicis pour 19,3 milliards de dollars, vente d’Activision/Blizzardpar Vivendi à un consortium américain pour 9,3 miliards de dollars, mais surtout rachat d’Alstom Energie par GE pour 10 milliards de dollars (notons rôle prééminent des banques américaines dans ces opérations).

Cette dernière fusion n’est pas anodine, puisqu’elle produit du matériel de pointe pour l’armée et des turbines pour nos centrales. Ce qui nous place directement sous la coupe américaine concernant l’approvisionnement de deux secteurs clés pour la souveraineté du pays : l’énergie et l’armement.

Dépendance énergétique à l’égard des États-Unis qui s’accroît, avec ce contrat signé par EDF visant à l’importation de gaz de schiste américain sur une durée de 20 ans et cela pour « réduire nos dépendance vis-à-vis du gaz russe« .

La corde au cou est financière aussi, et elle menace à tout moment de se tendre, avec ces agences de notation américaines (Moody’s, Fitch, S&P) totalement incompétentes (les subprimes étaient notés triple A 3 mois avant leur éclatement) ; mais dont les notes ressemblent davantage à des injonctions politiques des milieux financiers pour libéraliser toujours plus l’économie et aller vers le modèle américain. A titre d’exemple, Nicolas Sarkozy avait mis en œuvre une réforme des retraites qui ne figurait pas dans son programme sous la menace d’une dégradation de la note de la France en 2010.

Conclusion

Que ce soit sur les aspects diplomatiques, militaires, culturels et économiques, la France a choisi son camp : celui de la vassalité à l’empire américain. Il faut remettre cela en perspective avec la formation de deux blocs avec deux visions différentes des relations internationales (mais malheureusement avec les mêmes modèles socioéconomiques) dont l’un se fonde sur une vision partagée de la puissance (les BRICS) et l’autre rassemble les vieilles puissances de la triade regroupés autour du suzerain américain. Des questions restent en suspens et seront étudiés dans un prochain article : Comment en est-on arrivé là ? Qui sont les collaborationnistes et pourquoi ont-ils agi ainsi ?

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/la-france-est-elle-devenue-une-160411


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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 04:42

 

Udo Ulfkotte

Udo Ulfkotte, un ancien rédacteur en chef d’un des plus grands quotidiens  de grand tirage Frankfurter Allgemeine Zeitung, admet qu’il a travaillé pour la CIA.

“Je suis journalise depuis environ 25 ans et on m’a appris à mentir, à trahir et à ne pas dire la vérité au public,” a dit Ulfkotte dans un entretien avec la chaîne Russia Today (RT). “J’ai été soutenu par la CIA, pourquoi ? Parce que je suis pro-américain”

Il a décidé de dire la vérité au sujet des médias de masse complètement contrôlés par la classe financière parce qu’il a peur d’une guerre en .

“Les médias allemands et  essaient d’amener la guerre aux gens en Europe, d’amener la guerre en Russie. C’est le point de non retour et je vais dire ce que j’ai à dire… Ce que j’ai fait dans le passé est mal, manipuler les gens, construire une  contre la Russie.”

Ulfkotte a dit que la plupart des journalistes de la corporation médiatique aux  et en Europe sont “soi-disant des couvertures non-officielles”, ils travaillent pour une agence de renseignement. “Je pense que c’est particulièrement le cas pour les journalistes britanniques, parce qu’ils ont une relation bien plus étroite (avec leur service de renseignement). C’est très certainement le cas avec les journalistes israéliens et bien sûr les journalistes français… C’est également le cas avec les journalistes australiens, néo-zélandais, taïwanais, bref, de beaucoup de pays.”

Operation Mockingbird (Opération “oiseau moqueur”)

La subversion par la CIA des médias de masse est très bien documentée. Dès 1948, l’ancien avocat de Wall Street Frank Wisner (NdT: le père du beau-père de Sarkozy…) a établi l’opération Mockingbird quand il était directeur de l’OSP (Office of Special Projects), qui allait devenir par la suite un département de la CIA. Cette opération avait pour but de convertir les médias en outil de propagande pour l’élite financière. Wisner engagea Philip Graham du Washington Post pour diriger l’opération et recruter des journalistes, beaucoup d’entre eux avaient travaillé pour le renseignement militaire durant la seconde guerre mondiale.

“Vers la fin des années 1950, Wisner ‘possédait’ des membres respectés du New York Times, de Newsweek, de CBS et autres véhicules de communication,” écrit Deborah Davis dans son livre “Katharine the Great: Katharine Graham and the Washington Post”.

Dés 1953, l’opération fut dirigée par le directeur de la CIA Allen Dulles et balayait virtuellement toutes les grosses entreprises médiatiques incluant le New York Times (NdT: Nous avons dit sur ce blog depuis très longtemps que le New York Times était “la voix de la CIA”…), les magazines Time et Life, les équipes de journaux télévisés, particulièrement CBS News sous Philip Paley, en plus des journaux et chaînes de télévision d’information, la CIA contrôlait aussi Hollywood et la production des films.

“Les fichiers de la CIA documentent des arrangements de couverture additionnels avec ces organisations de presse entre autres: Le New York Herald Tribune, Saturday Evening Post, Scripps-Howard Newspapers, Hearst Newspapers, Associated Press (AP), United Press International (UPI), the Mutual Broadcasting System (MBS), Reuters, the Miami Herald,” a écrit Carl Bernstein le célèbre journaliste de l’affaire du Watergate dans un article paru dans la revue Rolling Stone en 1977.

Des preuves de l’existence du réseau de la propagande de la CIA, son “puissant Wurlitzer” comme l’appelait Wisner, avaient été révélées dans les années 1970 suite aux révélations du comité d’enquête du sénateur Church (Church Committee). “”La CIA entretient couramment un réseau de plusieurs centaines d’individus étrangers à travers le monde qui fournissent des renseignements à la CIA et parfois essaient d’influencer les opinions publiques au travers de l’utilisation de propagande cachée. Ces individus donnent à la CIA un accès direct à un grand nombre de journaux, magazines et périodiques, un grand nombre d’agences de presse, de stations de radios et de , d’entreprises de publication de livres, maisons d’édition et autres fonctions médiatiques étrangères,” citait un rapport du comité du Congrès en 1976.

Comme le documente Alex Constantine, l’opération Mockingbird est toujours opérationnelle aujourd’hui sous une grande variété de déguisements. Un de ses plus grands géniteurs, Richard Mellon Scaife, vient juste de décéder.

CIA Media pousse pour une guerre catastrophique avec la Russie

Udo Ulfkotte s’est dévoilé parce qu’il a peur d’une guerre entre les Etats-Unis, l’Europe et la Russie.

Les médias américains et allemands essaient d’amener la guerre en Europe, en Russie. C’est le point de non retour et je vais dire ce que j’ai à dire… Ce que j’ai fait dans le passé est mal, manipuler les gens, construire une propagande contre la Russie. Ce n’est pas juste ce que mes collègues font également, ce qu’ils ont fait dans le passé, parce qu’ils sont corrompus pour trahir le peuple, pas seulement en Allemagne, mais partout en Europe… J’ai très peur d’une nouvelle guerre en Europe et je ne veux pas voir une fois de plus cette situation se produire, car une guerre ne vient jamais toute seule, il y a toujours des gens qui poussent à la guerre et ce ne sont pas seulement les politiciens, ce sont les journalistes également… Nous avons trahi notre lectorat, nous avons juste toujours poussé pour la guerre… J’en ai assez, j’en ai ras le bol de toute cette propagande. Nous vivons dans une  bananière et non pas dans un pays démocratique où nous aurions la liberté de la presse.

Pour l’élite gouvernante, l’oligarchie financière en contrôle des Etats-Unis, la guerre est un outil fait sur mesure pour maintenir et centraliser le pouvoir ainsi qu’établir un ordre monétaire mondial. Aveuglée par son arrogance démesurée, l’élite croit qu’une guerre avec la Russie va mettre en échec les aspirations géopolitiques de cette nation, qu’ils perçoivent comme une menace, comme celles de la Chine. Mettre en échec et défier la Russie est l’objectif de cette guerre en Ukraine, qui s’est mise en sourdine depuis quelques temps.

La Russie est parfaitement au courant de ce qui se trame et se prépare maintenant pour l’inévitable: une guerre thermonucléaire. Impensable il y a encore 2 ou 3 ans, la Russie est maintenant en train de considérer une refonte à très grande échelle de sa position militaire et de considérer (NdT: comme l’ont déjà fait les Etats-Unis…) la possibilité d’une première frappe nucléaire contre l’OTAN et les Etats-Unis.

“A mon avis, notre ennemi principal sont les Etats-Unis et l’OTAN”, a dit le mois dernier le général Youri Yakoubov, vétéran du ministère de la défense russe.

Yakoubov a dit que la Russie avait fusionné ses forces aériennes et spatiales avec ses forces nucléaires aériennes, terrestres et maritimes.
“De plus, il est nécessaire de finement détailler les conditions sous lesquelles la Russie pourrait mener une frappe préemptive avec ses forces balistiques stratégiques”, a t-il dit.

Kurt Nimmo

url de l’article original:

http://www.infowars.com/leading-german-journalist-cia-media-pushing-for-world-war/

La CIA a complètement infiltré notre espace médiatique, et soudoyé la plupart des journalistes, à coup de petits voyages tous frais payés aux USA, ou de menaces, de perquisitions domiciliaires par gouvernements interposés, de privation d'emploi, et de toutes les manières possibles.
C'est pourquoi toutes les infos sont déformées, mensongères.
Actuellement, le but de la CIA est de  pousser à désirer la guerre contre la Russie en désinformant  sur ce qui se passe en Ukraine.
Mais avant, c'était l'Irak, le Kossovo, l'Afghanistan, la Libye, la Syrie, et j'en passe.
Un journaliste allemand courageux se lève pour dénoncer cela. Le fait qu'il ait fait trois crises cardiaques n’est pas pour rien dans sa décision de publier : il estime qu'il n'a plus rien à perdre et veut se mettre en paix avec sa conscience.
Reproduit avec l'aimable autorisation de Brujitafr.
En aidant ce texte à être publié, les rédacteurs d'Agoravox peuvent lui sauver la vie : toute CIA qu'on soit, avec le crime dans le sang, on ne peut pas tuer une icône médiatisée. Enfin je crois. Enfin j'espère...
Après Mannings, après Assange, après Snowden, voici un quatrième héros courageux, un nouveau whistle blower : Udo Ulfkotte.

Udo Ulfkotte, un ancien rédacteur en chef du Frankfurter Allgemeine Zeitung (qui est l’un des plus grands journaux Allemand), a décidé de rendre publique sa participation dans la corruption des « nouvelles » des médias occidentaux, estimant que celles-ci entraînent l’Europe vers une guerre nucléaire contre la Russie, provoquée par l’aristocratie américaine via la CIA.

Il a été un des conseillers du gouvernement Helmut Kohl. Entre 1986 et 1998, Ulfkotte a vécu en : Iraq, Iran, Afghanistan, Arabie saoudite, Oman, Émirats arabes unis, Égypte et en Jordanie. Il est membre du German Marshall Fund et a fait partie de la Fondation Konrad Adenauer de 1999 to 2003. Il a gagné le prix civique de la Fondation Annette Barthelt en 2003.

Il a été cofondateur d’un mouvement de paix contre l’extrémisme islamique naissant en Allemagne.

Et maintenant, il sort un livre qui prétend que les États-Unis sont en réalité la plus grande de toutes les menaces à la paix. Le livre est disponible uniquement en allemand, Gekaufte Journalisten, qui signifie « journalistes achetés.” (en tête des ventes dans sa catégorie sur Amazon.de – si un germanophone se sent de faire une fiche de lecture ce serait génial, contactez moi)

 

Voici des extraits de son témoignage à la télévision Russe :

Je suis journaliste depuis 25 ans, et j’ai été éduqué à mentir, à trahir, et à ne pas dire la vérité au public. Mais voyant actuellement et durant ces derniers mois, jusqu’à quel point… comment les médias allemands et américains essaient d’apporter la guerre aux Européens, d’apporter la guerre à la Russie. C’est un point de non-retour, et je vais me lever et dire … que ce que j’ai fait dans le passé n’est pas correct, de manipuler les gens, de faire de la propagande contre la Russie et ce que font mes collègues et ont fait dans le passé, parce qu’ils sont soudoyés pour trahir le peuple pas seulement en Allemagne, mais dans toute l’Europe.

La raison de ce livre est que je suis très inquiet d’une nouvelle guerre en Europe, et je ne souhaite pas que la situation se reproduise, parce que la guerre ne vient jamais d’elle-même, il y a toujours des gens derrière qui poussent à la guerre, et ce ne sont pas seulement les politiciens, ce sont les journalistes aussi.

J’ai juste écrit dans le livre comment nous avons trahi dans le passé nos lecteurs juste pour pousser à la guerre, et parce que je ne veux plus de cela, j’en ai marre de cette propagande. Nous vivons dans une république bananière, et pas dans un pays démocratique où nous aurions la liberté de la presse, les droits de l’Homme. [...]

Si vous regardez les médias allemands, et plus spécialement mes collègues qui, jour après jour, écrivent contre les Russes, qui sont dans des organisations transatlantiques, et qui sont soutenus par les États-Unis pour faire cela, des gens comme moi. Je suis devenu citoyen d’honneur de l’État de l’Oklahoma. Pourquoi au juste ? Juste parce que j’écris pro-américain. J’ai écrit pro-américain. J’étais soutenu par la Central Intelligence Agency, la CIA. Pourquoi ? Parce que je devais être pro-américain.

J’en ai marre de ça. Je ne veux plus le faire ! Et alors j’ai juste écrit le livre non pour gagner de l’argent, non, ça va me coûter de nombreux problèmes, juste pour donner aux gens dans ce pays, l’Allemagne, en Europe et partout dans le monde, juste pour leur donner un aperçu de ce qui se passe derrière les portes closes.

[…]

Oui il y a de nombreux exemples de cela : si vous revenez sur l’histoire, dans l’année 1988, si vous allez dans vos archives, vous trouverez en mars 1988 qu’il y a eu en Irak des Kurdes qui ont été gazés avec des gaz toxiques, ce qui est connu du monde entier. Mais en juillet 1988, ils m’ont envoyé dans une ville appelée Zubadat qui est à la frontière de l’Irak avec l’Iran. C’était la guerre entre les Iraniens et les Irakiens, et j’ai été envoyé là-bas pour photographier comment les Iraniens ont été gazés par du gaz toxique, par du gaz toxique allemand. Vous l’appelez LOST, sarin, gaz moutarde, fabriqué par l’Allemagne. Ils ont été gazés et j’étais là pour prendre des photographies de comment ces gens ont été gazés par du gaz toxique venant d’Allemagne. Lorsque je suis revenu en Allemagne, il n’y avait qu’une seule petite photo dans le journal, le Frankfurter Allgemeine [Zeitung], et il y avait un seul petit article, ne décrivant pas comment c’était impressionnant, brutal, inhumain et terrible, de tuer la moitié… de tuer, des décennies après la seconde guerre mondiale, des gens avec du gaz toxique allemand. Ainsi, ce fut une situation où je me suis senti abusé d’avoir été là-bas et juste pour donner un documentaire sur ce qui s’était passé, mais ne pas avoir été autorisé à dévoiler au monde ce que nous avions fait derrière les portes fermées. Jusqu’à aujourd’hui, ce n’est pas bien connu du public allemand qu’il y a eu des gaz allemands, qu’il y a eu des centaines de milliers de gens gazés dans cette ville de Zubadat.

Maintenant vous m’avez demandé ce que j’ai fait pour les agences de renseignement, alors s’il vous plaît, comprenez que la plupart des journalistes que vous voyez dans les pays étrangers prétendent être journalistes, et ils pourraient être journalistes, des journalistes européens ou américains… Mais nombre d’entre eux, comme moi dans le passé, sont soi-disant appelés : « couverture non officielle ». C’est comme ça que les Américains les appellent. J’ai été une « couverture non officielle ». La couverture non officielle, ça signifie quoi ? Cela signifie que vous travaillez pour une agence de renseignement, vous les aidez s’ils veulent que vous les aidiez, mais jamais, au grand jamais, [...] lorsque vous êtes attrapés, lorsqu’ils découvriront que vous n’êtes pas seulement un journaliste mais également un espion, ils ne diront jamais : « celui-ci était l’un des nôtres ». ils ne vous connaîtront pas. Voilà ce que veut dire une couverture non officielle. Ainsi, je les ai aidés à plusieurs reprises, et je me sens honteux pour cela aussi désormais. De la même manière que je me sens honteux d’avoir travaillé pour des journaux très recommandés comme le Frankfurter Allgemeine, parce que j’ai été soudoyés par des milliardaires, j’ai été soudoyé par les Américains pour ne pas rendre compte exactement la vérité. […] J’imaginais juste lorsque j’étais dans ma voiture pour venir à cet entretien, j’essayais de me demander ce qu’il se serait passé si j’avais écrit un article pro-russe, dans le Frankfurter Algemeine. Et bien je ne sais pas ce qui se serait passé. Mais nous avons tous été éduqués à écrire pro-européen, pro-américain, mais de grâce pas pro-russe. Alors je suis très désolé pour cela…. Mais ce n’est pas la façon dont je comprends la démocratie, la liberté de la presse, et je suis vraiment désolé pour cela.

[…]

Et bien oui je comprends très bien la question. L’Allemagne est toujours une sorte de colonie des États-Unis, vous le verrez dans de nombreux points ; comme [le fait que] la majorité des Allemands ne veut pas avoir des armes nucléaires dans notre pays, mais nous avons toujours des armes nucléaires américaines. Donc, oui, nous sommes encore une sorte de colonie américaine, et, étant une colonie, il est très facile d’approcher les jeunes journalistes au travers (et ce qui est très important ici est) des organisations transatlantiques. Tous les journalistes appartenant à des journaux allemands très respectés et recommandés, des magazines, des stations de radio, des chaînes de télévision, sont tous membres ou invités de ces grandes organisations transatlantiques. Et dans ces organisations transatlantiques, vous êtes approchés pour être pro-américain. Et il n’y a personne venant à vous et disant : « nous sommes la CIA. Voudriez-vous travailler pour nous ? ». Non ! Ce n’est pas la façon dont ça se passe.Ce que font ces organisations transatlantiques, c’est de vous inviter pour voir les États-Unis, ils paient pour cela, ils paient toutes vos dépenses, tout. Ainsi, vous êtes soudoyés, vous devenez de plus en plus corrompus, parce qu’ils font de vous de bons contacts. Alors, vous ne saurez pas que ces bons contacts sont, disons, non officiels. Des couvertures non officielles ou des personnes officielles travaillant pour la CIA ou pour d’autres agences américaines. Alors vous vous faites des amis, vous pensez que vous êtes ami et vous coopérez avec eux. Et ils vous demandent : « pourriez-vous me faire cette faveur- ci ? Pourriez-vous me faire cette faveur-là ? ». Alors votre cerveau subit de plus en plus un lavage de cerveau par ces types. Et votre question était : est-ce seulement le cas avec les journalistes allemands ? Non ! Je pense que c’est plus particulièrement le cas avec les journalistes britanniques, parce qu’ils ont une relation beaucoup plus étroite. C’est aussi particulièrement le cas avec les journalistes israéliens. Bien sûr avec les journalistes français, mais pas autant que pour les journalistes allemands ou britanniques. … C’est le cas pour les Australiens,les journalistes de Nouvelle-Zélande, de Taïwan, et de nombreux pays. Des pays du monde arabe, comme la Jordanie, par exemple, comme Oman, le sultanat d’Oman. Il y a de nombreux pays où ça se passe, où vous trouvez des gens qui déclarent être des journalistes respectables, mais si vous regardez plus derrière eux, vous découvrirez que ce sont des marionnettes manipulées par la CIA.

[...]

Excusez-moi de vous interrompre, je vous donne un exemple. Parfois, les agences de renseignement viennent à votre bureau, et veulent que vous écriviez un article. Je vous donne un exemple [ne venant] pas d’un journaliste bizarre, mais de moi même. J’ai juste oublié l’année. Je me rappelle seulement que le service de renseignement allemande pour l’étranger, le Bundesnachrichtendienst (c’est juste une organisation sœur de la Central Intelligence Agency, elle fut fondée par cette agence de renseignement) [...] est venu à mon bureau au Frankfurter Algemeine, à Francfort. Et ils voulaient que j’écrive un article sur la Libye et le colonel Mouammar Kadhafi. Je n’avais absolument aucune information secrète concernant le colonel Kadhafi et la Libye. Mais ils m’ont donné toutes ces informations secrètes, et ils voulaient juste que je signe l’article de mon nom.

Je l’ai fait. Mais c’était un article qui fut publié dans le Frankfurter Algemeine, qui originellement venait du Bundesnachrichtendienst, de l’agence de renseignement pour l’étranger. Donc pensez-vous réellement que ceci est du journalisme ? Des agences de renseignement écrivant des articles ?

[...]

Oh oui. Cet article que j’ai reproduit partiellement dans mon livre, cet article était : « Comment la Libye et le colonel Mouhamar Kadhafi a secrètement essayé de construire une usine de gaz toxiques à Rabta ». Je crois que c’était Rabta, oui. Et j’ai obtenu toutes ces informations… c’était une histoire qui fut imprimée à travers le monde entier quelques jours plus tard. Mais je n’avais aucune information à ce sujet, c’était l’agence de renseignement qui voulait que j’écrive un article. Donc ce n’est pas la manière dont le journalisme devrait fonctionner, que les agences de renseignement décident de ce qui est imprimé ou pas.

[…]

Si je dis non, je vous donne un exemple, un très bon exemple de ce qui se passe si vous dites non. Nous avons secouru des unités en Allemagne avec des hélicoptères dévolus aux accidents de la route. Ils se nomment eux-mêmes les « anges jaunes ». Il y avait un type qui ne voulait pas coopérer, c’était un pilote du service d’hélicoptères des anges jaunes en Allemagne. Ce type a dit non au service de renseignement pour l’étranger, le Bundesnachrichtendienst, lorsqu’ils l’approchèrent et voulurent qu’ils travaillent en tant que couverture non officielle pour l’agence allemande de renseignement pour l’étranger, tout en prétendant être un membre des anges jaunes. Alors ce qui arriva, c’est que cet homme perdit son travail. Et [au] tribunal en Allemagne, le juge décida qu’ils avaient raison parce qu’on ne peut pas faire confiance à un tel type. Il a été viré de son travail parce qu’il n’a pas coopéré avec le service de renseignement pour l’étranger. Ainsi, je savais ce qui arriverait si je ne coopérais pas avec les services de renseignement .

[...]

J’ai dû avoir une, deux, trois… six fois ma maison a été perquisitionnée, parce que j’ai été accusé par le procureur général allemand de divulgations de secrets d’État. Six fois ma maison perquisitionnée ! Et bien, ils espéraient que je ne refasse jamais encore cela. Mais je pense que c’est pire, car la vérité sortira un jour. La vérité ne mourra pas. Et je me fiche de ce qui va arriver. J’ai eu trois crises cardiaques, je n’ai pas d’enfants. Donc s’ils veulent me poursuivre ou me jeter en prison… c’est pire pour la vérité.


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